Les échanges extérieurs des pays de l’Union économique et monétaires ouest-africaine (Uemoa), se sont traduits en 2021 par un solde global excédentaire de 779 millions de dollars US soit 475,6 milliards Fcfa après un excédent de 26 millions de dollars US soit 15,8 milliards un an plus tôt, selon les données issues du rapport annuel 2021 de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao).
La même source précise que cette évolution est liée à la hausse des entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, dont le niveau a permis de couvrir le déficit du compte courant. Celui-ci, s’est dégradé d’une année à l’autre, en raison essentiellement d’une hausse des importations de biens et services soit +15,7% plus importante que celle des exportations de +12,3%.
Ce déficit courant s’est accru de 2,5 milliards de dollars US soit 1.578,4 milliards Fcfa pour ressortir à 9,4 milliards de dollars US soit 5.752,4 milliards en 2021, en raison de l’aggravation du déficit de la balance des biens et services (+29,8%), ainsi que de celui du revenu primaire soit +6,3%.
De ce fait, certains États de l’Uemoa ont entrepris la modernisation de l’informatisation de leur trésor public et de leur administration, à travers le développement de divers projets E-Gouvernements qui visent généralement à solliciter l’accès aux technologies de l’information et de la communication (Tic) à moindre coût et à promouvoir le développement des applications numériques pour l’administration publique.
Ces pays ont tout de même consenti des efforts à moderniser des administrations à travers le déploiement de réseaux de fibre optiques et le développement de plateformes de paiement mobile susceptibles d’accélérer le développement d’une économie numérique d’une part, ainsi que la dématérialisation des procédures administratives et la modernisation de l’infrastructure de paiement des Trésors publics d’autres parts.
Vers un système de paiement instantané en Afrique de l’Ouest
La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) met les bouchées double pour transformer l’écosystème des paiements dans l’espace de l’Uemoa. Ainsi, l’annonce d’un ambitieux projet visant à établir un système de paiement instantané pour les populations de la sous-région révèle l’engagement de l’institution vers l’innovation financière.
Avec pour objectif de créer une plateforme interopérable et accessible en continu, capable de traiter en temps réel toutes les transactions financières, indépendamment du type de compte.
Pour rappel, le Système de transfert automatisé et de règlement dans l’Uemoa (Star-Uemoa) est présent au cœur de l’infrastructure sous-régionale de paiement de l’Uemoa. Ce système de paiement est utilisé par les Trésors publics de tous les pays de l’Union, exceptés la Guinée Bissau, la Bceao et 137 établissements de crédits et institutions.
En outre, les infrastructures de marchés financiers important de l’Uemoa à l’instar de Sica-Uemoa, Gim-Uemoa, Dc/Br, Sagetil-Umoa, participent à Star-Uemoa en vue du règlement de leurs opérations.
De ce fait, la valeur des opérations qui ont été réglées dans Star-Uemoa est passée de 656.000 milliards de Fcfa en 2020 à 677.000 milliards de Fcfa en 2021, soit une hausse de 3,3% par rapport à l’année précédente.
Au cours de la période sous-revue, le volume des échanges s’est établi à 25.5 millions d’opérations pour un montant total de 64.057 milliards de Fcfa, en augmentation de 34,2% en volume et de 19% en valeur. Cependant, le volume et la valeur des opérations échangées étaient respectivement de 19 millions et 53.813 milliards de Fcfa en 2020.
En effet, le Rapport annuel de la Bceao de 2021 révèle dans sa section « Systèmes de Paiements régionaux », que les échanges inter-pays au sein de l’Uemoa se sont établis à 65.460 milliards de Fcfa contre 52.450 milliards de Fcfa en 2020, ressortant ainsi à 9,7% de la valeur globale des opérations traitées dans Star-Uemoa. Relativement à l’année précédente, il est noté une hausse de 24,8% en valeur des opérations inter-pays contre une baisse de 5,1% sur la période 2019-2020.
Conformément à sa stratégie de doter l’Uemoa de systèmes de paiements sûrs, efficient et accessibles sur la base de critères transparents ainsi que de mettre à la disposition des agents économiques des moyens modernes et de faibles coûts, la Bceao a mené au cours de l’année 2021, des actions visant à renforcer la sécurisation, la modernisation et l’impact inclusif des systèmes, des moyens et des services de paiement de l’Uemoa.
C’est dans cette optique qu’au cours de l’année 2021, la répartition des instruments de paiement traités dans le système de compensation relative à la part en volume en virement est ressortie à 66,0%, en hausse de 8,5% par rapport à l’année précédente.
Ainsi, l’utilisation du chèque s’est établie à 31,7% du volume des échanges, soit une baisse de 8,5% par rapport à 2020. Quant aux transactions par chèque, elles constituent en 2021, 73,8% des échanges en repli par rapport à 2020 de 1,9% à en croire le rapport de la Bceao.
Des systèmes et services de paiement modernes et sécurisés
Il convient de souligner qu’au titre de la modernisation et de la sécurisation de l’infrastructure de paiement, des travaux ont abouti à l’entrée en vigueur de la norme applicable au Quick Response (QR), ce code qui sera disponible pour les paiements interopérables dans les États membres de l’Uemoa.
Rappelons que la mise en vigueur de cette nouvelle norme devrait contribuer au développement des paiements électroniques sans contact, qu’ils soient adossés ou non à un compte bancaire.
Des travaux de veille ont également été menés pour la circonstance sous l’égide du Comité Fintech de la Banque Centrale, sur l’émission des monnaies digitales de banque centrale (Mdbc).
La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a entrepris des travaux d’encadrement et de suivi des Fintech, afin de promouvoir le développement de ces nouveaux acteurs dans le secteur financier au profit des populations de l’Union.
La Bceao a alors procédé dans ce cadre à une revue d’expériences, à l’analyse des enjeux liés à l’émission de la Mdbc dans le contexte sous-régional et à la proposition d’études d’opportunités, avec pour objectif de procéder sur la période 2022-2023, à des travaux d’expérimentation, tels que mentionnées sur le rapport annuel de 2021 de la Bceao.