Le fonds d’un milliard de dollars US superviserait le financement des films, cofinancerait avec les grands studios, financerait les cinéastes africains ainsi que les producteurs et les réalisateurs de projets cinématographiques à travers le continent. C’est ce qu’Invest-Time retient de l’annonce faite par Kanayo Awani, vice-présidente exécutive d’Afreximbank, lors du sommet Creative Africa Nexus (CANEX 2023), qui s’est tenu au Caire en Egypte dans le cadre de la troisième Foire commerciale intra-africaine (IATF 2023).
En effet, lors du CANEX WKND 2022, la Banque avait augmenté le financement qu’elle mettait à la disposition du secteur de la création de 500 millions de dollars US à 1 milliard de dollars US.
Mme Awani a, par ailleurs, ajouté que la Banque disposait actuellement d’une réserve de plus de 600 millions de dollars US dans les domaines du cinéma, de la musique, des arts visuels, de la mode et du sport.
Le tout premier film que nous avons financé a récemment été présenté en avant-première au Festival du film de Toronto », a révélé Mme Awani, ajoutant que « la Banque en a plusieurs en préparation en provenance du Nigeria, d’Afrique du Sud et du Kenya, qui devraient être diffusés sur les plateformes de streaming en 2024.
Ce n’est pas la première fois !
En 2020, African Export-Import Bank avait annoncé le lancement d’un fonds de capital-risque de 500 millions de dollars, en faveur des industries culturelles et créatives (ICC), perçues comme un fort pourvoyeur d’emplois et de richesses sur le continent. C’est d’ailleurs dans ce sens que le programme Creative Africa Nexus (CANEX) a été mis en place.
Au-delà du rendez-vous annuel qui réunit les principaux acteurs du secteur, ce programme d’Afreximbank vise à soutenir les initiatives africaines et de la diaspora, dans le domaine des ICC, en fournissant des instruments financiers et non financiers pour stimuler leur croissance. Selon l’institution, d’ici 2030, l’Afrique devrait produire jusqu’à 10% des exportations mondiales de biens créatifs, d’une valeur d’environ 200 milliards de dollars, soit 4% du PIB continental.
L’Afrique dispose d’un riche potentiel cinématographique
Le potentiel de l’industrie cinématographique en Afrique est énorme. En moyenne, l’Afrique a produit 5 500 films par an, selon le rapport de l’Unesco réalisé entre novembre 2020 et mai 2021.
Près de 3 400 films ont été produits chaque année en Afrique de l’Ouest, un chiffre dopé principalement par les productions à petit budget de Nollywood, l’industrie cinématographique nigériane. Des productions similaires se sont également répandues au Kenya et en Éthiopie. Par conséquent, environ 1 500 films ont été produits par an en Afrique de l’Est.
Beaucoup reste à faire
Tout en reconnaissant que les industries cinématographiques et audiovisuelles en Afrique représentaient 5 milliards de dollars US du PIB du continent et employaient environ cinq millions de personnes, avec le potentiel de créer plus de 20 millions d’emplois et de générer 20 milliards de dollars US de revenus par an, Mme Awani a fait remarquer que le secteur était confronté à plusieurs difficultés.
Celles-ci comprennent, entre autres, l’accès limité au financement et la violation des droits d’auteur en raison de la faiblesse des lois sur les droits d’auteur, des mécanismes d’application et d’un manque de sensibilisation.
Le secteur se heurte aussi à des lacunes en matière d’infrastructures et de technologies, à un manque de moyens et à une pénurie de professionnels qualifiés, ainsi qu’à un accès limité au marché et à une faible exposition internationale, ce qui fait que les produits créatifs et culturels africains ont souvent du mal à se faire connaître et à accéder aux marchés internationaux.