A en croire le directeur de la communication de la compagnie pétrolière nationale NNPC, Olufemi Soneye, cité par Reuters, le Nigeria prévoit d’atteindre 1,8 million de barils par jour d’ici la fin de l’année alors qu’il produisait 1,7 million de barils par jour de brut et de condensats au 17 novembre 2023.
L’objectif du Nigeria est d’atteindre 2,5 millions de barils par jour au cours des deux prochaines années. Etant entendu que ce pays d’Afrique de l’Ouest a l’intention d’augmenter sa production de brut et de condensat à environ 2 millions de barils par jour d’ici la fin du premier trimestre 2024 comme objectif intermédiaire.
Mercredi 22 novembre 2023, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, un groupe connu sous le nom d’OPEP+ ont reporté une réunion ministérielle prévue le 26 novembre 2023, finalement repoussée au 30 novembre « à la surprise générale », selon l’agence de presse Reuters.
Des discussions tendues
L’explication est donnée par des sources de l’OPEP+, citées par nos confrères. On apprend que les membres de l’OPEP, à savoir l’Angola, le Congo et le Nigeria, ont du mal à se mettre d’accord sur les niveaux de production et donc sur les réductions possibles avant la réunion initialement prévue le 26 novembre. Les pays africains contestent les réductions de quotas proposées, craignant un impact fâcheux sur les investissements.
Le Nigeria a vu son objectif pour 2024 réduit à 1,38 million de bpj (Ndlr barils par jour) contre 1,74 million précédemment, mais il sera autorisé à atteindre un objectif de production plus élevé de 1,58 million de bpj si trois cabinets d’experts indépendants confirment sa capacité à produire à ce niveau,
souligne Reuters.
Lors d’une réunion de l’OPEP+ en juin, le trio de producteurs africains (l’Angola, le Congo et le Nigeria) s’est vu assigner des objectifs plus bas après des années de non-respect des objectifs précédents. Des discussions tendues ont alors mené à un accord prévoyant la diminution des quotas de 2024 pour les pays africains, à moins qu’ils ne prouvent une capacité de production accrue.
La baisse des prix du pétrole russe suite aux sanctions occidentales
Les pays africains membres de l’OPEP+ sont également confrontés à une concurrence accrue pour les parts de marché en Asie. Selon energynews, la baisse des prix du pétrole russe suite aux sanctions occidentales après l’invasion de l’Ukraine a exacerbé cette compétition, mettant davantage de pression sur ces pays africains déjà aux prises avec des défis de production internes.
Les membres africains, comme le Nigeria (le plus grand producteur de brut d’Afrique), l’Angola et d’autres, ont vu leur influence faiblir en raison de la baisse de leur production pétrolière.
Des champs vieillissants sous-investis, des problèmes opérationnels, et le vol de pétrole brut, en particulier au Nigeria, ont conduit à des productions bien en deçà des quotas de l’OPEP. Cette baisse de production pose un défi majeur, alors que ces pays tentent de maintenir leur influence au sein de l’organisation,
apprend-on.
L’équilibre global de l’offre et de la demande sur le marché pétrolier
Une analyse de energynews situe bien les enjeux autour de la question des quotas :
Les décisions prises concernant les quotas de production auront des implications importantes pour la stabilité du marché pétrolier mondial. Les réductions de quotas prévues pour les pays africains, si elles sont mises en œuvre, pourraient non seulement affecter les économies de ces nations mais également influencer l’équilibre global de l’offre et de la demande sur le marché pétrolier. La réunion à venir de l’OPEP+ est donc cruciale pour les membres africains, qui doivent faire face à des décisions difficiles concernant leurs quotas de production. Ces décisions pourraient déterminer non seulement l’avenir économique de ces pays, mais aussi leur position et leur influence au sein de l’organisation pétrolière mondiale.
Les prix du pétrole ont considérablement baissé ces dernières semaines.