Monsieur Dieudonné Bougne, comment se porte aujourd’hui votre groupe ?
Mon groupe se porte très bien aujourd’hui. On est en train de travailler dur pour le bien de notre pays.
Aujourd’hui (Ndlr 19 janvier 2024), vous assistez à l’inauguration d’une unité qui va changer le paysage du secteur de la sidérurgie au Cameroun. Selon vous, quel est l’impact que cela pourra avoir dans ladite filière ?
L’impact d’abord, c’est les emplois que ça va créer. En plus, l’industrialisation de notre pays. Parce que pour qu’on avance, il faut qu’on puisse être industrialisé. La grande industrie, c’est l’industrie du fer, parce qu’on ne peut rien faire sans le fer. Donc, cette société est la bienvenue, c’est pourquoi je suis venu l’encourager.
Dans un contexte où le pays est en plein chantier, tel que le chef de l’État l’annonce depuis une dizaine d’années, cela pourrait-il booster les chantiers en cours ?
Oui, puisque ça booste déjà les chantiers depuis des années. Ce monsieur (Ndlr PDG Prometal) se bat pas mal, c’est pour cela que de notre côté, nous nous battons dans notre mine pour lui fournir la matière première. Parce que lui, il n’a pas encore la matière première locale, soit il est obligé d’importer, soit il est obligé d’utiliser les déchets ferrailles, alors que nous avons notre sous-sol qui est riche en fer. Donc, on s’active à fabriquer de la matière première et livrer aux sociétés telles que Prometal pour que nous construisions notre pays avec le fer sortant du sous-sol de notre pays.
Vous êtes également un acteur majeur dans le secteur du fer au Cameroun. Il y a quelques années, vous avez engagé votre projet d’extension de votre « empire », où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous sommes implantés en Guinée Équatoriale à Malabo, au Congo à Pointe-Noire, en Centrafrique. On était d’abord au Tchad, après le partenariat n’a pas tenu, et nous sommes partis. Sinon, dans les autres trois pays, ça marche très bien.
Après la pénurie de carburant qu’a connu le Cameroun récemment, le chef de l’État a annoncé des mesures pour qu’on évite cette situation. Selon vous, les Camerounais peuvent-ils penser que la situation s’est rétablie ?
On est en train de se battre pour que des problèmes comme celui de la dernière fois ne se répètent plus. Mais, il faut avouer que ça existe dans tous les pays. Parfois, certaines raffineries arrêtent brusquement pour les révisions sans informer les clients. Du coup, lorsque vous vous y approvisionnez, vous arrivez et vous vous rendez compte que la raffinerie est en révision, vous êtes obligé de rentrer bras ballant. Donc, il y a des périodes comme çà, mais, nous nous battons pour que ce genre de situation ne se reproduise plus. J’entends des gens dire que le prix du carburant va augmenter. Le chef de l’État a dit qu’on pourra voir comment augmenter les prix. On ne peut pas augmenter les prix lorsqu’ils sont en train de baisser. On est en train d’étudier comment on peut faire pour qu’il n’y ait plus de manque à gagner, pour que l’État ne subventionne plus le carburant. Le prix ne sera pas augmenté. Mais, si le prix augmente et qu’on va subventionner, l’État sera obligé d’augmenter les prix pour ne plus trop subventionner.
Et s’agissant de la mesure qu’il a préconisée, notamment la confiance qu’il investit envers les marketeurs en vue de l’importation du carburant, pour vous, cette mesure est-elle salutaire ?
Elle est très salutaire. Avec cela, le marketeur va aller chercher son carburant partout, donc on ne se fixe plus sur deux ou trois personnes. Il y a au moins 20 traders qui sont au Cameroun à la recherche de commandes. Avant, c’était deux personnes, si les deux personnes sont en panne, c’est tout le pays qui est en panne. Maintenant, le chef de l’État a libéralisé. Je profite de l’occasion pour lui adresser mes sincères remerciements, et merci à tout son entourage pour tout ce qu’ils font pour notre pays.
Vous êtes de ceux qui pensent que pour qu’on débouche sur une économie durable, il faut résoudre le problème de la SONARA, son extension ?
Oui, bien sûr, la SONARA et pourquoi pas d’autres raffineries ? Il faut d’autres raffineries. Au Nigeria, on parle seulement de Dangote, il n’y a pas que la raffinerie de Dangote qui est au Nigeria, dans ce pays, chaque petit marketeur peut créer sa raffinerie. Pourquoi pas chez nous ? Il faudrait qu’on puisse libéraliser le secteur, qu’on permette à tous les hommes d’affaires capables de créer une raffinerie. Qu’on laisse les gens ouvrir leurs raffineries, cela dans le but d’industrialiser notre pays.
Entretien réalisé par Blaise Nnang et Théodore Tchopa
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