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Cemac Fintech : la Béac fixe le cap de 75% de la population bancarisée en 2030   

Cet idéal ne peut être atteint sans l’accompagnement des Fintechs et l’organisation de l’écosystème à travers la mise en place d’une association régionale pour les Fintechs. Une meilleure structuration de la filière pour permettre aux acteurs locaux de l’Afrique centrale de saisir les niches d'opportunités qui foisonnent dans la sous-région. Tel est l'objectif de l’organisation de la rencontre des acteurs de la filière, du 29 au 31 janvier 2024 à Douala à l'occasion de la première édition du Cemac Fintech Forum, à l’initiative conjointe des opérateurs de Finstech et de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

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Les transactions financières dématérialisées gagnent de plus en plus de terrain sur le continent africain. Les domaines concernés par ces transactions sont la billetterie, le paiement de factures, salaires, frais de scolarité, polices d’assurance, de la sécurité sociale et même des impôts. Dans le secteur des assurances, pour ne prendre que cet exemple, le ton a été donné entre 2017 et 2018 à la faveur de la mise en place de la plateforme d’échanges Assurtech pour vulgariser et promouvoir l’assurance digitale au Cameroun.

Elle était présidée par Protais Ayangma, promoteur de société d’assurance et actuellement co-président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam). Les chiffres illustrant le dynamisme dans ce secteur des technologies sans cesse innovant, sont fort évocateurs : en 2022, le nombre de transactions réalisées au Cameroun est de 2,4 milliards pour un montant dépassant 177 093 204,38 USD (107 126 milliards de F CFA).

Afrique centrale : des transactions de l’ordre de 38,5 millions USD en 2023

Cependant, les parts de marché sont majoritairement détenues par des succursales de multinationales. Toutes choses que déplore le co-président du Gecam : 

Rien qu’en 2021, une entreprise de téléphonie mobile, Orange Cameroun, pour ne pas la citer, revendiquait 70% des parts de marché du Mobile Money au Cameroun. Elle a comptabilisé cette année-là des transactions annuelles cumulées de 15 873 216 000 USD (9 600 milliards de F CFA). Un montant qui a largement dépassé le budget de l’Etat du Cameroun en 2022. Et dans la sous-région, les transactions concernant les services adossés à la monnaie électronique sont passées d’une valeur de plus de 24 507 584,12 USD (14 822 milliards de F CFA) en 2020 à plus de 38 578 528,72 USD (23 332 milliards de FCFA) en 2023. C’est dire que l’enjeu sur les Fintechs est majeur.

Du coup, le patronat camerounais plaide pour une meilleure structuration de la filière pour permettre aux acteurs locaux de l’Afrique centrale de saisir les niches d’opportunités qui foisonnent dans la sous-région. 

D’une part, il faut permettre aux entrepreneurs locaux de saisir cette niche d’opportunités pour développer des entreprises qui seront structurées, pérennes et rentables. D’autre part, il faut garantir la traçabilité, l’usage et la sécurité de l’argent qui passe ainsi par des canaux immatériels. L’utilisateur de ces outils et services doit pleinement en avoir confiance,

a suggéré Protais Ayangma.

Fintech, une filière à encadrer et à réguler en zone Cemac

C’est du moins ce qui justifie l’organisation de la rencontre des acteurs de la filière, du 29 au 31 janvier 2024 à Douala à l’occasion de la première édition du Cemac Fintech Forum, à l’initiative conjointe des opérateurs de Finstech et de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

Le forum présidé par le directeur général de l’exploitation à la Beac sous le thème « Accélérer l’inclusion financière dans la sous-région », avait pour objectif de mobiliser les acteurs de la Fintech de la zone Cemac ; faciliter le dialogue inclusif entre les acteurs majeurs du développement des Fintech en zone Cemac ; proposer les grandes orientations pour l’encadrement règlementaire de l’activité des Fintechs ; promouvoir l’innovation et la créativité des solutions Fintech en zone Cemac. Selon le directeur général de l’exploitation de la Beac, Jean-Clary Otoumou, ce premier forum se tient dans un contexte où

l’environnement financier et bancaire de la Cemac connait une émergence progressive des fintechs proposant des innovations technologiques visant à améliorer l’efficacité, l’accessibilité et la facilité d’utilisation des services bancaires et financiers, afin de contribuer activement à l’accélération de l’inclusion financière.

Outre les opérateurs de la filière, l’écosystème Fintechs implique aussi bien la banque centrale que les régulateurs télécom, le ministère des Postes et Télécommunications et celui des Finances.

Il faut que tout ce monde on se parle pour pouvoir bien réguler, encadrer l’activité des Fintechs et lui permettre de se développer,

a suggéré Jean-Clary Otoumou.

Population bancarisée en 2030 

Ce souci de régulation et de promotion d’une législation commune, ainsi que la promotion des échanges et d’une collaboration plus étroite entre les maillons de la chaîne, figure au nombre des recommandations prioritaires retenues par les participants. En outre, ceux-ci souhaitent une plus grande inclusion et innovation dans ce secteur hautement stratégique au regard des enjeux mondiaux.

D’ores et déjà, la Beac à travers sa stratégie 2030 se fixe le défi d’atteindre les objectifs de 75% de population bancarisée en zone Cemac dans les six prochaines années, selon Christian Essame, administrateur Gecam. Or ces idéaux ne peuvent être atteints sans l’accompagnement des Fintechs et l’organisation de l’écosystème à travers la mise en place d’une association nationale voire régionale pour les Fintechs. Certains souhaitent voir l’audace poussée plus loin par la création d’une seconde agence d’interopérabilité à côté de celle existante.

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