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Cameroun : le magistrat Harouna Bako nommé Directeur général de la Sonara

Jusque-là directeur général de Cotco, le juriste prend la tête d’une société secouée par des scandales de corruption, dans un contexte de tensions sociales générées par la hausse des prix de carburants il y a quelques jours.

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El Hadj BAKO Harouna

Il y a tout juste sept mois, le Camerounais Harouna Bako posait ses valises à la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco) à la suite de sa nomination à la tête de cette structure en charge de la gestion du linéaire du pipeline transitant par le territoire camerounais et acheminant le pétrole produit depuis le Tchad jusqu’au port de Kribi en vue de son exportation.

Bako Harouna n’est pas au bout de sa fulgurante ascension puisqu’à l’issue du conseil d’administration qui s’est tenu ce vendredi à la Société nationale de raffinage (Sonara), il a été nommé directeur général de cette société chargée de raffiner les produits pétroliers au Cameroun. Il remplace à cette fonction Jean-Paul Njonou, qui aura passé cinq ans à ce poste hautement sensible et stratégique.

Le contexte dans lequel le magistrat arrive à la tête de la Sonara atteste qu’il est finalement l’homme des missions difficiles. Car, il y a quelques mois, il était nommé Dg de Cotco, lors d’un conseil d’administration tenu sous une forte mobilisation policière, alors que la société était secouée par l’affaire Savannah Energy, qui, pendant quelques mois, a mis à mal les relations diplomatiques tchado-camerounaises.  

La Sonara dont il prend les rênes est secouée depuis quelques mois par un scandale de corruption révélé par l’affaire Glencore, du nom d’une société anglo-suisse spécialisée dans le trading de produits pétroliers dans de nombreux pays à travers le monde, et plus particulièrement en Afrique. L’affaire jugée devant un tribunal britannique, a été amplifiée par l’ancien bâtonnier camerounais Akere Muna, qui fut pendant de longues années, vice-président de l’Ong Transparency International et représentant de celle-ci au Cameroun.

Glencore

Alors que l’affaire n’a pas encore livré son épilogue, du moins au Cameroun, où aucune suite n’a été donnée ni aux aveux scandaleux de Glencore, ni aux révélations fracassantes de maître Akere Muna, la hausse des prix de carburants à la pompe est venue en rajouter à un tableau déjà pas réjouissant.

Tout juste douze mois après la première augmentation, en février 2023, ils ont à nouveau été revus à la hausse. Toutes choses qui ne manquent pas de provoquer des grincements de dents dans la quasi-totalité des couches sociales camerounaises, au regard de l’inflation généralisée que crée cette hausse, justifiée par la nécessité pour le gouvernement de se défaire progressivement des charges onéreuses de la subvention des produits pétroliers à la pompe.

A ce tableau, il faut ajouter l’épineux problème de la restructuration de la Sonara. Un pan important de cette société a été endommagé et rendu inopérant par l’incendie qui l’a ravagée le 31 mai 2019, affectant son fonctionnement. Or, selon le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, qui présidait le conseil d’administration de ce vendredi,

la responsabilité de cette structure est grande dans le processus qui doit conduire notre pays vers l’Émergence à l’horizon 2035.

Conformément aux instructions du chef de l’Etat, rappelées par le ministre Gaston Eloundou Essomba, le nouveau directeur général devra

tout mettre en œuvre pour accélérer le processus de reconstruction de cette importante société qui est le gage de notre indépendance énergétique en matière d’approvisionnement en produits pétroliers.

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