Le groupe pétro-gazier étatique algérien fait appel à l’expertise du géant américain pour développer son secteur pétrolier. Dans cette perspective, la major américaine a signé avec la société algérienne du secteur des hydrocarbures un accord devant permettre d’étudier les opportunités de développement des ressources en hydrocarbures dans les bassins algériens de l’Ahnet et du Gourara, au sud de l’Algérie.
En juin 2023, le quotidien économique américain Wall Street Journal faisait mention, dans ses colonnes, des « négociations avancées » entre le groupe pétro-gazier algérien à capitaux publics, Sonatrach (Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures) et deux géants américains du secteur des hydrocarbures, ExxonMobil et Chevron. Les discussions concernaient l’exploitation des vastes réserves gazières de l’Algérie, aussi bien le gaz conventionnel (GNL) que le gaz de schiste, qualifié de non conventionnel eu égard au fait que son extraction requiert la fragmentation hydraulique jugée dangereuse pour l’environnement.
Après plus de deux ans de négociations, Sonatrach est parvenue à un accord. C’est finalement la major américaine ExxonMobil qui va apporter à l’entité publique algérienne son expertise en vue du développement du secteur des hydrocarbures en Algérie. La signature du protocole d’accord par les deux entités a été rendue publique le 23 mai via un communiqué de l’entreprise publique algérienne. Elle est l’aboutissement d’une longue série de négociations entamées en avril 2020, suite à la signature d’un accord d’entente liant les deux grandes sociétés du secteur pétrolier et gazier.
L’accord va permettre à l’Algérie et à son partenaire américain d’étudier ensemble les possibilités de développer les ressources en hydrocarbures (pétrole et gaz) dans les bassins de l’Ahnet et de Gourara, au sud de l’Algérie, tout en mettant un accent sur l’excellence opérationnelle, l’innovation technologique et en prenant en compte les questions liées à la protection de l’environnement et au développement durable.
L’accord ne mentionne pour le moment ni le coût des investissements envisagés sur les deux gisements d’hydrocarbures, ni les réserves potentielles desdits champs. L’expert en énergie américain Geoff Porter a cependant expliqué à Jeune Afrique que l’accord de principe « devrait déboucher sur un contrat d’exploration et de production », et que les négociations y afférentes pourraient « prendre entre 12 et 36 mois ». Pour ce spécialiste, l’accord marque « une importante étape pour Sonatrach qui n’a pas attiré de nouvelles compagnies étrangères depuis des années ».
Attractivité des investissements algériens dans le secteur pétro-gazier
Selon le vice-président d’ExxonMobil chargé de l’Exploration et des Nouvelles Opportunités, John Ardill, cosignataire du document,
le protocole d’accord signé après plus de deux ans de préparation et de concertation entre les deux parties, constitue une première étape importante dans la création d’un partenariat qui contribuera à libérer davantage le potentiel des hydrocarbures en Algérie, qui constitue une destination attractive pour les investissements dans le secteur du pétrole et du gaz.
ExxonMobil s’engage à travers cet accord à « œuvrer de concert avec Sonatrach pour le transfert de l’expertise et contribuer au renforcement de la place de l’Algérie en tant que puissance énergétique mondiale ». L’expertise du géant américain va booster le secteur pétro-gazier algérien, ainsi que l’espèrent les autorités compétentes de ce pays.
Pour le Président directeur général (PDG) du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi,
la signature de ce protocole historique avec notre partenaire ExxonMobil, avec pour objet, le développement d’une coopération mutuellement bénéfique tout au long de la chaîne des valeurs de l’industrie des hydrocarbures en Algérie, notamment dans les domaines de l’exploration et de la production, permettra de franchir un grand pas en matière de relance et de valorisation de nos ressources énergétiques, ce qui permettra à notre pays d’amorcer une nouvelle étape de développement durable.
Le protocole d’accord « ne constitue pas seulement une volonté commune de développer un partenariat sérieux et privilégié, mais vise, également, la concrétisation d’une vision commune entre Sonatrach et ExxonMobil, ce qui permettra aux deux parties d’examiner les voies et moyens d’exploiter les énormes potentialités en ressources énergétiques en Algérie, précise le PDG de Sonatrach. Le modèle de partenariat voulu par les deux parties est le “partenariat gagnant-gagnant”. Il permettra à l’Algérie de « profiter de l’expérience pionnière de la compagnie américaine et de ses capacités technologiques dans le domaine du pétrole et du gaz ».