L’industrie minière camerounaise affiche ses ambitions. La convention signée entre l’État et la société Camalco en témoigne. Elle vise l’exploitation industrielle de la Bauxite de Minim Martap. Cet accord apparaît comme une marche progressive du Cameroun vers l’amélioration des conditions de vie des populations. Outre la création annoncée de plus de mille emplois directs et plusieurs autres indirects, ledit projet devrait booster l’économie nationale.
Le projet représente un atout pour le tissu industriel camerounais à plus d’un titre. De façon plus précise, il est attendu que 10% des parts gratuites reviennent à l’Etat. Le pourcentage attendu de la taxe ad valorem est de 3% de la valeur marchande. 5% du produit marchand est attendu du partage de production. Hors taxes, 1 % du chiffre d’affaires est attendu du Fonds de développement du secteur minier. Le Compte spécial de développement des capacités devra fournir 1% du chiffre d’affaires hors taxe. Pendant que les droits de concession domaniale sont fixés à 100 000 FCFA/Km2/an, la taxe à l’exportation attendue est de 2% et une ouverture du capital de la société de projet à hauteur de 10% aux nationaux. Cette dernière mesure représente une incitation de plus pour encourager les investissements locaux dans le secteur minier, pilier de l’économie. Les principaux secteurs ciblés sont l’énergie, les transports, les mines, l’industrie et les infrastructures générales.
Le sous-sol camerounais, un potentiel à explorer
L’accord intervient alors que le Cameroun dispose d’importantes ressources minières très peu exploitées. La contribution du secteur minier (hors pétrole) dans le produit intérieur brut (PIB) est marginale. Selon le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, elle est de moins de 1%. La vision à l’horizon 2035 est de faire du Cameroun un pays émergent doté d’un secteur industriel et minier compétitif.
Des gisements de classe mondiale
Pour ce faire, l’Etat peut également compter sur les mines de bauxite de Ngaoundal et de Makan. En 2020, l’on a identifié 14 plateaux de bauxites. Dès la reprise des permis d’exploitation de ces mines, Camalco, a identifié 65 plateaux supplémentaires, portant à 79 le nombre des plateaux de bauxites du gisement. La même année, la compagnie minière junior australienne avait révisé à la hausse les 550 millions de tonnes annoncées au préalable par Cameroon Alumina. Elle a en outre évalué le potentiel de Minim-Martap et Ngaoundal à 892 millions de tonnes, après analyse de 16 plateaux. L’étude des plateaux restants devrait porter les quantités du gisement à 2 milliards de tonnes de bauxite. Ces données classent le gisement camerounais parmi les plus importants au monde, à des niveaux comparables à ceux des plateaux de bauxites de la Guinée qui détient plus de 2/3 des réserves mondiales du minerai.