Le monde est à la conquête des énergies propres. L’Afrique n’est pas en reste. La demande croissante de ces sources d’énergie stimule la croissance du marché dans certains pays comme l’Afrique du Sud. Les efforts visent à réduire la dépendance aux centrales à charbon. La taille du marché sud-africain de l’énergie solaire est estimée à 6,68 gigawatts en 2024 et devrait atteindre 11,03 gigawatts d’ici 2029, avec une croissance de 10,56 % au cours de la période de prévision 2024-2029. A en croire le South Africa Solar market, l’expansion de l’industrie nationale de fabrication de produits solaires créera des opportunités de croissance lucratives pour le marché sud-africain de l’énergie solaire, au cours de la période de prévision.
L’Afrique du Sud bénéficie d’un ensoleillement de plus de 2 500 heures par an. Le pays a un rayonnement solaire annuel moyen d’environ 220 W/m2. Grâce à ces conditions climatiques, la nation arc-en-ciel est l’un des principaux points de départ du développement du marché de l’énergie solaire au Moyen-Orient et dans la région africaine. En décembre 2022, le fournisseur d’énergie solaire Solana Energy a annoncé que le pays connaît un boom des installations solaires résidentielles. Les ménages important des panneaux solaires photovoltaïques (PV) d’une valeur de plus de 120,648 millions de dollars. Selon l’Association sud-africaine de l’industrie photovoltaïque (Sapvia), une fois cette capacité installée elle dépassera sur une décennie ce que le gouvernement a pu acquérir en énergie solaire.
En 2022, l’Afrique du Sud a lancé un programme d’énergie renouvelable de 300 MW. Dans le cadre de ce programme, le gouvernement a initié un appel d’offres pour acquérir jusqu’à 300 MW de capacité d’énergie renouvelable. Le premier cycle consiste à acquérir des projets de producteurs d’électricité indépendants d’une capacité allant de 5 MW à 20 MW. La deuxième phase du programme concerne l’appel d’offres pour des projets de plus de 20 MW.
250 milliards de dollars pour transformer le système d’énergies renouvelables
Le gouvernement sud-africain a mis en place un programme d’approvisionnement en énergies renouvelables pour les producteurs indépendants d’électricité. Depuis sa mise en œuvre, plus de 6000 MW de projets d’énergies renouvelables ont été alloués aux soumissionnaires, principalement dans les domaines de l’éolien et du solaire, secteurs stratégiques dans lequel l’Etat investit. En 2022, la capacité totale installée d’énergie solaire photovoltaïque était d’environ 5826 MW. Selon le rapport du Blended Finance Taskforce et du Centre for Sustainability Transitions de l’Université de Stellenbosch, l’Afrique du Sud aura besoin de 250 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies pour transformer son système d’énergies renouvelables, qui représente environ 3% de son Produit intérieur brut (PIB) annuel.
Le Maroc un géant pays producteur d’énergie solaire
Le projet de Noor Midelt, dont la première phase de construction a été attribuée à un consortium mené par le groupe français EDF Renouvelables. Décrit par la Masen comme « le plus grand complexe solaire multi techniques au monde », ce mégaprojet combine 600 MW Concentrating Solar Power (CSP) et 1 000 MW de photovoltaïque. Ceci, pour un total de 1 600 mégawatts. Pour faire du pays un important fournisseur d’énergie solaire, un projet d’un coût total de 9 milliards de dollars a été financé par une dizaine d’institutions internationales. C’est dire que le Maroc ambitionne non seulement de répondre à ses besoins énergétiques, mais aussi de faire du pays un important fournisseur d’énergies solaire à destination de l’Europe et de l’Afrique.
En outre, le complexe Noor Ouarzazate, au Sud-Est de Marrakech, s’étend sur 3 000 hectares et compte 2 000 panneaux. Il est doté de quatre unités de production – Noor I (160 MW), Noor II (200 MW), Noor III (150 MW) et Noor IV (72 MW). Le complexe s’appuie majoritairement sur la technologie Concentrating Solar Power, énergie solaire thermique à concentration ou thermodynamique, où le stockage de l’énergie se fait sous forme de chaleur. Ce qui permet d’avoir des capacités de stockage supérieures à celles des batteries et de répondre efficacement à la demande.
Avec une capacité installée de 582 mégawatts (360 MW de solaire thermodynamique avec capteurs cylindro-paraboliques, 150 MW de solaire thermodynamique avec tour, 72 MW de photovoltaïque), cette centrale permet aujourd’hui d’alimenter deux millions de Marocains en électricité, tout en économisant le rejet de près d’un million de tonnes par an de gaz à effet de serre. Le Maroc, qui s’est aussi engagé à réduire de 32 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030, figure d’ailleurs en tête de liste de l’Indice international de protection du climat 2021, occupant la 7e position sur 57 pays.
De quoi s’imposer comme leader dans le domaine des énergies renouvelables et inspirer d’autres initiatives, comme celle de la Banque africaine de développement (BAD), un des bailleurs du programme, dont la contribution totale aux ambitions solaires du royaume s’élève à 770 millions de dollars.
Lancée en septembre 2019 à Ouagadougou, l’initiative Desert to Power ambitionne de produire 10 GW d’ici à 2030 et alimenter 250 millions de personnes, ce qui ferait de la bande sahélienne la plus grande région de production d’électricité solaire dans le monde,
indiquait le Président de la BAD, Akinwumi Adesina, en marge des assemblées annuelles de la BAD – tenues en mai 2022, à Accra au Ghana.
L’Egypte fait des envieux avec Benban, l’un des plus grands parcs solaires du monde
Il place l’Egypte à l’avant-garde du continent africain en matière d’énergies renouvelables. Mais des questions subsistent quant à sa stratégie à long terme sur cette question. La question se pose également de savoir si les incitations sont suffisantes pour que le gouvernement, à court d’argent, fournisse 42% de l’électricité du pays à partir de ressources renouvelables d’ici 2035, comme annoncé. Karim el-Gendy, expert de Chatham House spécialisé dans la durabilité urbaine et la politique climatique, estime que l’Égypte n’a pas atteint son objectif de produire 20% de son électricité à partir de sources renouvelables en 2022. Le chiffre actuel est plus proche de 10%, selon l’Agence internationale de l’énergie. La demande en énergie solaire est en baisse. Laquelle baisse est due en partie aux nouvelles découvertes situées dans la section égyptienne de la mer Méditerranée.
Ces deux dernières années, nous avons constaté un moindre intérêt pour les projets intégrés d’énergie renouvelable en Égypte, qu’il s’agisse d’énergie solaire, dans le sud, ou d’énergie éolienne,
déclare Karim El-Gendy. Le gouvernement a révélé peu de détails sur la manière dont il mettra en œuvre la vision 2035. Les investissements étrangers joueront probablement un rôle important, car les pays d’Europe se tournent vers le Sud pour l’énergie solaire. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a alloué 10 milliards de dollars de financement à plus de 150 projets à travers l’Égypte. Benban est considéré comme l’un de ses principaux succès.
« La ferme de panneaux solaires offre un énorme potentiel pour nous et pour d’autres investisseurs », avance Faisal Eissa, directeur général pour l’Égypte chez Lekela, une société néerlandaise qui a investi dans Benban. L’Autorité égyptienne des énergies nouvelles et renouvelables affirme que Benban a déjà réduit les émissions annuelles de gaz à effet de serre du pays. Mais le chemin à parcourir est encore long. En 2020, les énergies renouvelables représentaient 6% de la consommation énergétique de l’Égypte, selon l’Energy information administration des États-Unis. Les produits pétroliers représentant 36% et le gaz naturel 57%. Le charbon ne représentait que 1%.
Les 90% restants du territoire égyptien sont des déserts inhabitables. En exploitant mieux cette vaste étendue et ses côtes, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, basée à Abu Dhabi, a déclaré que
le pays d’Afrique du Nord pourrait produire plus de la moitié de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici à 2030 ». « Les gens ici ont commencé à considérer le soleil comme une source d’énergie,
soutient Ahmed Mustafa. Pour la population locale, le parc solaire a été une source de transformation. En fin de compte, le développement de nouvelles capacités éoliennes et solaires se résumera à ce qui est rentable pour le gouvernement, malgré ses expressions de bonnes intentions, selon M. El-Gendy. Toutefois,
La nécessité de développer son secteur des énergies renouvelables dépend entièrement des intérêts commerciaux de l’Égypte,
rappelle-t-il.
L’Algérie vise 22 000 MW d’énergie propre à l’horizon 2030
L’Algérie s’est engagée dans une nouvelle ère énergétique durable. Le programme des énergies renouvelables dans sa version actualisée, consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 22 000 MW à l’horizon 2030 pour le marché national, avec le maintien de l’option de l’exportation comme objectif stratégique, si les conditions du marché le permettent. Une information qui ressort du site d’information du ministère de l’Energie et des Mines de la république algérienne démocratique et populaire. Cette vision s’appuie sur une stratégie axée sur la mise en valeur des ressources inépuisables comme le solaire. Le programme d’efficacité énergétique actualisé vise à réaliser des économies d’énergies à l’horizon 2030 de l’ordre de 63 millions de TEP, pour l’ensemble des secteurs (bâtiment et éclairage publique, transport, industrie). Ce, en introduisant l’éclairage performant, l’isolation thermique et les chauffe-eaux solaires, les carburants propres (GPLc et GNc), et les équipements industriels performants. En plus, selon energy.gov.dz, ce programme permettra de réduire les émissions de CO2 de 193 millions de tonnes.
Vue de sa localisation géographique, le pays dispose d’un des gisements solaires les plus élevés au monde. La durée d’insolation sur la quasi-totalité du territoire national dépasse les 2000 heures par an, et peut atteindre les 3900 heures (hauts plateaux et Sahara).
87,5% de l’énergie renouvelable produite au Kenya
Le Kenya est un pays d’Afrique qui se distingue par son engagement en faveur de la transition écologique. Selon les chiffres officiels, en 2022, 87,5% de l’énergie produite au Kenya provient de sources d’énergie renouvelable. Il est notamment le plus grand producteur d’énergie géothermique du continent africain et le septième mondial. Il possède également le plus grand parc éolien d’Afrique, situé près du lac Turkana. Le pays mise aussi sur l’énergie solaire pour diversifier son mix énergétique et répondre à la demande nationale croissante, selon le site d’information lesafriques.com.
Le Kenya bénéficie d’un fort potentiel solaire, avec une irradiation moyenne de 4 à 6 kWh/m2 par jour. Le pays dispose déjà de plusieurs centrales solaires photovoltaïques, comme celle de Garissa, dotée d’une capacité de 54,6 MW, la plus grande d’Afrique de l’Est. Le pays a également développé des solutions solaires décentralisées, comme les kits solaires domestiques ou les mini-réseaux solaires, qui permettent d’apporter de l’électricité aux zones rurales isolées du réseau national. Selon une étude de la Banque mondiale, environ 30% des ménages kényans utilisent l’énergie solaire.
Malgré ses progrès remarquables enregistrés dans le solaire, le Kenya doit encore faire face à plusieurs défis dans le secteur. L’un des principaux, le manque de financement. Le coût initial des projets solaires est souvent élevé. Une situation qui décourage les investisseurs privés. Il a besoin de mobiliser davantage de ressources financières pour soutenir le déploiement des infrastructures solaires. Le pays a déjà bénéficié de plusieurs programmes d’aide, comme celui du Fonds vert pour le climat, qui a accordé 150 millions de dollars pour financer deux projets solaires d’une capacité totale de 80 MW.
Un autre défi, la réglementation du secteur de l’énergie. Mettre aussi en place un cadre juridique et institutionnel clair et stable, qui favorise la concurrence et l’innovation dans le marché de l’électricité. Le pays doit également renforcer la capacité et la fiabilité du réseau électrique national, qui souffre encore de pertes techniques et commerciales importantes. Le Kenya doit enfin promouvoir l’intégration des énergies renouvelables variables, comme le solaire et l’éolien, dans le système électrique, en développant des solutions de stockage et de gestion de la demande.
Le Kenya est un exemple inspirant pour les autres nations africaines qui souhaitent s’engager dans la transition écologique. Le Kenya dispose d’un fort potentiel solaire, qu’il exploite à travers des centrales solaires photovoltaïques et des solutions solaires décentralisées. L’énergie solaire apporte de nombreux bénéfices au pays, en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de création d’emplois, d’accès à l’électricité et de développement économique et social.