Le Maroc, au carrefour des routes commerciales mondiales, devient le nouvel eldorado pour les géants chinois des batteries. Profitant d’une proximité stratégique avec l’Europe et d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, China Baoan et sa filiale Betrui prévoient de bâtir à Tanger une usine de matériaux pour batteries au lithium d’une envergure exceptionnelle.
Ce projet, d’une capacité de production annuelle de 60 000 tonnes, représente un investissement colossal de 370 millions de dollars, et se déroulera au cœur de la Cité des Sciences et Technologies de Tanger. Les travaux débuteront prochainement, avec une période de construction estimée à seulement deux ans.
Pourquoi le Maroc? Ce choix est loin d’être anodin. Premier pays d’Afrique du Nord à collaborer avec la Chine dans le cadre de l’initiative “Ceinture et Route”, le Maroc est idéalement situé aux portes de l’Europe, avec des ressources naturelles abondantes, une stabilité politique remarquable, et un environnement commercial des plus favorables. Pour Betrui, ce projet symbolise un bond en avant, propulsant le Maroc au premier plan de la révolution de la mobilité électrique.
Avec le secteur automobile à énergie nouvelle en pleine expansion, Betrui vise à répondre à une demande mondiale croissante. Cet investissement stratégique vise à renforcer la compétitivité de l’entreprise sur le marché international, faisant du Maroc un pilier incontournable de sa stratégie globale. Ce n’est pas le premier coup d’éclat de Betrui au Maroc. En décembre 2023, l’entreprise annonçait déjà un projet ambitieux à Tanger, d’une capacité annuelle de 50 000 tonnes de matériaux cathodiques pour batteries au lithium.
Un secteur en pleine ébullition
Ce nouvel investissement s’inscrit dans une dynamique où le Maroc attire les plus grands noms de l’industrie des batteries électriques, tels que Gotion High Tech et Guangzhou Tinci Materials Technology. En effet, le Maroc se positionne aujourd’hui comme un leader incontournable dans l’industrie des composants pour véhicules électriques. En moins d’un an, six entreprises chinoises ont injecté près de 10 milliards d’euros dans le pays, soulignant l’attractivité de ce marché en plein essor.
Parmi les projets phares, CNGR Advanced Material s’est alliée à Al Mada pour bâtir une usine de matériaux cathodiques pour 2 milliards de dollars. De leur côté, Zhejiang Huayou Cobalt et LG Chem envisagent également des projets ambitieux. Les investisseurs mondiaux sont déjà à l’affût. Renault s’est associé à Managem pour sécuriser 5 000 tonnes de sulfate de cobalt par an dès 2025, tandis que Stellantis prévoit d’investir 324 millions de dollars pour doubler la capacité de son usine de Kenitra. Le Maroc est prêt à accueillir les investisseurs audacieux qui souhaitent être au cœur de la transformation énergétique mondiale.