Le porte-parole de la présidence du Nigeria, Ajuri Ngelale annonce dans un communiqué rendu public ce jeudi 15 août, la signature d’un accord entre le Nigeria et la Guinée équatoriale portant sur la création et l’exploitation d’un gazoduc. L’accord prévoit la création d’un gazoduc reliant le Nigeria à la Guinée équatoriale.
Ce gazoduc transportera le gaz naturel nigérian vers l’usine de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) d’EGLNG en Guinée équatoriale, où il sera traité. L’objectif est d’augmenter les volumes de gaz disponibles pour les entreprises de production d’électricité et d’autres utilisateurs industriels en Guinée équatoriale.
Au cours d’une visite de trois jours, le président nigérian Bola Tinubu a rencontré le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, en Guinée équatoriale, afin de discuter de questions telles que l’emploi, les conflits et la sécurité alimentaire, entre autres, selon l’agence de presse Reuters.
Sont couverts par l’accord, les mesures législatives et réglementaires relatives au gazoduc, l’établissement et l’exploitation, le transit du gaz naturel, la propriété du gazoduc et les principes généraux. M. Mbasogo a salué l’accord comme étant stratégique pour le développement de l’Afrique et la tentative du continent d’obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
Le projet de création et d’exploitation d’un gazoduc devrait accroître la compétitivité des deux États dans le domaine du pétrole et du gaz tout en réduisant les coûts opérationnels qu’implique la monétisation de ces ressources.
Autrefois premier producteur de pétrole du continent, le Nigeria occupe désormais la troisième place, derrière la Libye et l’Angola, dans le classement de 2023. Le Nigeria demeure néanmoins l’un des plus grands producteurs de gaz en Afrique.
Investissements dans les industries pétrogazières
Quant à la Guinée équatoriale, elle connaît un déclin de sa production de pétrole depuis que ses principaux champs sont devenus matures. En 2007, la production pétrolière était estimée à 370 000 barils par jour (b/j), soit 135 millions de barils sur l’année. Quinze ans plus tard, en 2022, la production est tombée à 118 000 barils/jour, contre 140 000 à la fin de 2021 et 306 000 en 2010, représentant une baisse moyenne de 7,4 % par an. Ce déclin a coûté au pays sa place parmi les dix premiers producteurs de pétrole brut en Afrique. Le pays mise sur l’exploration de nouveaux champs pétroliers et gaziers pour revitaliser son secteur énergétique
En mars 2022, le Nigeria et la Guinée équatoriale avaient paraphé un mémorandum d’accord pour transporter du gaz nigérian vers le complexe gazier de Punta Europa. La construction d’un pipeline était déjà annoncée dans le cadre de cette entente avec un partenariat formel qui soutiendrait les investissements dans les industries pétrogazières respectives des deux pays, avec des retombées régionales.