La course au développement est lancée en Afrique. Les États du continent s’appuient sur des secteurs jugés porteurs. Parmi ceux identifiés par les autorités ougandaises, le secteur minier. Aujourd’hui, l’Ouganda recherche de nouveaux gisements pétroliers. Le pays d’Afrique de l’Est mène des explorations dans deux nouvelles régions où des découvertes potentielles de brut pourraient augmenter ses réserves prouvées, qui s’élèvent à 6,5 milliards de barils.
Cette information est la substance de la déclaration du ministre en charge des Mines lors d’une conférence de presse à Kampala tenue ce 21 août. Au cours de cet événement, Ruth Nankabirwa a indiqué que les géologues du gouvernement explorent deux nouvelles régions situées dans le nord et le nord-est de l’Ouganda.
Le ministère mène des études préliminaires d’exploration pétrolière dans le bassin de Moroto-Kadam afin d’évaluer son potentiel pétrolier et gazier. Des études similaires ont commencé dans le bassin de Kyoga. Les premiers résultats suggèrent un potentiel commercial pour le pétrole et le gaz dans le bassin de Moroto-Kadam,
a-t-elle affirmé. Selon les informations collectées auprès de nos confrères de Reuters, des quantités commerciales de pétrole brut ont été découvertes dans le bassin Albertine Graben à l’ouest de l’Ouganda, près de la frontière avec la République démocratique du Congo, il y a près de vingt ans. La production de ce gisement est prévue pour 2025.
72 puits forés sur 457 prévus dans les champs de Tilenga et de Kingfisher
L’Ouganda dispose d’un potentiel important en hydrocarbures. Le pays compte à ce jour cinq bassins à fort intérêt, dont un seul, (l’Albertine) a été exploré avec succès jusqu’à présent, selon le ministère de l’Energie. TotalEnergies est l’actionnaire majoritaire dans les deux champs pétroliers du bassin Albertine (Tilenga et Kingfisher) avec une participation de 56,7%. L’entreprise chinoise China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) et la compagnie pétrolière nationale ougandaise UNOC détiennent les parts restantes.
Les désaccords avec les sociétés pétrolières sur la stratégie de développement du gisement et la fiscalité, ainsi qu’un manque d’infrastructures et de financement pour le développer ont retardé la production commerciale. Sur les 457 puits prévus, seuls 72 ont été forés dans les champs pétrolifères de Tilenga et de Kingfisher, d’après Nankabirwa. Notons que les sociétés pétrolières ont soumis un plan pour une installation de gaz de pétrole liquéfié (GPL) pour laquelle le gouvernement prévoit de délivrer une licence.
Une économie portée par les ressources pétrolières
Depuis quelques années, les autorités ougandaises placent l’exploitation pétrolière au cœur de leur stratégie de développement. Selon l’Agence française de développement, la croissance de l’Ouganda bénéficierait du projet pétrolier du Lac Albert, dont la mise en opération est prévue en 2025.
Mené par TotalEnergies et la CNOOC, le projet comprend deux sites d’exploitation et un oléoduc chauffé de 1 443 km (East African Crude Oil Pipeline Project), devant permettre d’acheminer le pétrole brut jusqu’au port de Tanga en Tanzanie, pour son exportation. Cet oléoduc devrait permettre au pays d’enregistrer une croissance de 7% en moyenne entre 2025 et 2027, selon le FMI.
Le gouvernement attend une décision le mois prochain de la part des bailleurs de fonds chinois, y compris Eximbank et Sinosure, que l’Ouganda a courtisés afin de fournir un crédit pour le projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP), a déclaré Nankabirwa. Dans un contexte où le monde migre vers les énergies vertes, le pétrole se présente comme un moteur pour l’économie ougandaise.