Le Ghana a augmenté de près de 45% le prix fixé à la production payé aux producteurs de cacao afin d’augmenter leurs revenus et de décourager la contrebande de fèves, a déclaré ce 11 septembre le ministre ghanéen de l’Agriculture, Bryan Acheampong. En effet, le prix des fèves de cacao au Ghana, deuxième producteur mondial passe à 3 070 USD (48 000 cédis ou 1, 81 millions Fcfa) la tonne, contre 1 338,21 USD (20 943 cédis ou 792, 71 milles Fcfa) la tonne à l’ouverture de la saison précédente, soit une progression de 128%.
Notons qu’en avril, le deuxième producteur mondial de cacao avait déjà augmenté de 58% le prix payé aux producteurs, passant de 1 575 USD à 2 123,08 USD par tonne métrique, pour la fin de la saison 2023/2024, soit une hausse de 45%.
Si l’on devait s’en tenir aux prix pratiqués par la Côte d’Ivoire sur la dernière saison qui ont été quasiment identiques, l’on a donc un indice de ce que pourrait percevoir le planteur ivoirien qui attend début octobre pour connaître le prix d’achat officiel.
En effet, il a été donné de remarquer un rapprochement des prix d’achat bord champs chez les deux leaders mondiaux qui œuvrent à une politique commune dans le secteur, indique notre confrère de Sika Finance. En Avril, Abidjan avait augmenté à 1500 fcfa le kilo, soit 3 dollars.
Nous ne nous attendons pas à un écart important entre les prix. Le marché est volatile, nous continuons à le surveiller et, en cas d’augmentation des prix, je pense que les deux pays auront une discussion,
a déclaré le ministre ghanéen de l’Agriculture, cité par Zone Bourse.
Maladies végétales et conditions météorologiques
Les prix du cacao ont grimpé en flèche cette année, en raison des maladies et des conditions météorologiques défavorables au Ghana et en Côte d’Ivoire, qui assurent plus de 60 % de la production mondiale. Autre problème, c’est le prix des produits de traitements et désherbages porté à la hausse dans un Ghana en crise économique où l’inflation dépasse encore les 20%. Il est devenu compliqué de lutter contre les maladies qui, à l’image du virus de l’œdème du cacaoyer, attaquent les cultures partout dans le pays, rapporte RFI.
L’Organisation internationale du cacao (ICCO) a déclaré dans sa troisième estimation pour l’année en cours, qui a débuté en octobre 2023, que la demande mondiale dépassera la production de 462 000 tonnes. Ce chiffre est 5,2 % plus élevé que les attentes de l’organisation en mai, avec un déficit de 439 mille tonnes. Ce qui représente un déficit plus important que ses attentes initiales de février, peut-on lire sur le site d’information économique L’économiste Maghrébin.
Produire plus de 650 000 tonnes métriques
Les producteurs de cacao ghanéens ont déclaré qu’ils s’attendaient à une augmentation de la production pour la saison 2024/2025 grâce à de meilleures conditions météorologiques et à certaines exploitations remises en état après des maladies et l’extraction illégale d’or. Une mission menée par l’office ghanéen de commercialisation du cacao, Cocobod. Le ministre de l’Agriculture vise une production de cacao dépassant l’objectif précédent de 650 000 tonnes métriques.
Il a ajouté que Cocobod disposait de suffisamment de fonds pour acheter la récolte aux agriculteurs cette saison avant que le gouvernement ne parvienne à obtenir un prêt syndiqué, qui ne devrait pas rapporter plus de 600 millions de dollars, rapporte Zone Bourse.
S’il est vrai que les deux plus grands pays producteurs de cacao au monde connaissent une fluctuation du prix de ce produit, il est à noter que ces prix n’ont pas encore atteint le seuil des 3, 37 USD (2000 Fcfa) le kilogramme (2,46 USD, 1500 F CFA) en Côte d’Ivoire et 3,07 USD, 1 823 Fcfa au Ghana). Tandis que le prix du cacao au Cameroun est fixé à 10, 11 USD (6000 Fcfa) pour le compte de la campagne cacaoyère 2024/2025, lancée en début août 2024.