Le voyage du président de la Transition du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, et de sa suite en Chine à l’occasion du forum sur la coopération sino-africaine (Focac), du 3 au 8 septembre 2024, était résolument un tournant dans les relations sino-gabonaises. En l’espace de cinq jours à Pékin, le Gabon a posé les jalons d’une transformation économique sans précédent.
Brice Clotaire Oligui Nguema et sa délégation sont revenus de Chine avec des engagements financiers dépassant les 4,9 milliards de dollars US (près de 3 000 milliards de francs CFA), et une vision ambitieuse pour les 50 prochaines années. Pour rendre compte des fruits de ce forum, sept ministres ont décliné toute la moisson glanée en Chine ce 14 septembre 2024 lors d’un point-presse que présidait le vice-Premier ministre chargé de la Planification et de la Prospective, Alexandre Barro Chambrier.
On relève la présence des ministres Régis Onanga Ndiaye (Affaires étrangères), Mays Mouissi (Economie et Participations), Marcel Abéké (Pétrole), Jeannot Kalima (Énergie et Ressources hydrauliques), le capitaine de vaisseau Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma (Transports), Paulette Parfaite Amouyeme Ollame Divassa (Commerce) et le général de brigade Bonjean Rodrique Mbanza (Economie numérique), indique notre confrère Gabon Review.
Le port de Mayumba, 60 à 100 millions de tonnes de minerais par an
La République populaire de Chine a appelé à la modernisation des rapports Chine-Afrique autour de dix engagements représentant un montant total de 50 milliards USD (environ 30 275 milliards Fcfa),
a souligné Alexandre Barro Chambrier, vice-Premier ministre et ministre de la Planification et de la Prospective.
La délégation gabonaise est arrivée en Chine avec un portefeuille de 22 programmes et projets structurants prioritaires, sélectionnés selon trois principes clés : la rationalisation des investissements, l’aménagement équilibré du territoire, et un développement durable harmonieux.
Parmi les projets phares évoqués lors du forum, l’on pourrait citer : La construction du port en eau profonde de Mayumba, capable de gérer 60 à 100 millions de tonnes de minerais par an ; la réalisation de corridors ferroviaires stratégiques, notamment Bélinga-Mayumba et Baniaka-Mvengue, ou encore la construction d’un barrage hydroélectrique à Booué d’une capacité de 400 à 600 MW.
Fer et manganèse, une niche d’opportunités
Depuis plusieurs décennies, le développement économique du Gabon a été largement soutenu par les revenus issus du pétrole et du gaz. Toutefois, avec la volatilité des cours des hydrocarbures et la nécessité de diversifier nos sources de croissance, le pays s’oriente aujourd’hui vers un modèle économique davantage fondé sur l’exploitation de ses vastes ressources minières. Les richesses du sous-sol gabonais, notamment le minerai de fer et le manganèse, représentent des opportunités immenses. Mais pour les exploiter pleinement et durablement, le pays a besoin d’une augmentation significative des investissements dans les infrastructures et l’énergie,
a indiqué le Directeur général de (ANPI-Gabon), Ghislain Moandza Mboma, dans une tribune parue sur Sino Afrique Mag.
Des engagements et des perspectives financières
En marge du Focac, le 2e Forum Économique Gabon-Chine a été un moment fort de la visite gabonaise en Chine. Rassemblant près de 1000 participants, il a été l’occasion de signer plusieurs conventions, accords et protocoles d’accord entre entreprises gabonaises et chinoises, ainsi qu’entre les deux gouvernements.
D’après le document « Point sur les signatures lors du forum Gabon-Chine », que cite Gabon Review, les engagements se répartissent comme suit : projets en financement concessionnel : 534 millions USD (environ 323,33 milliards de Fcfa) ; projets en partenariat public-privé : 3,957 milliards USD (environ 2 396,13 milliards de Fcfa) ; projets en investissement privé : 460 millions USD (environ 278,53 milliards de Fcfa).
Nous mettrons en place dans les jours qui suivent un cadre de suivi, afin de faire aboutir les engagements étatiques et les mémorandums d’entente obtenus en Chine,
a martelé Alexandre Barro Chambrier lors du point de presse du 14 septembre, rapporte le média local Gabon Review.
En plus de ces projets, un protocole a été signé avec Huawei pour l’expansion des réseaux et services de télécommunications, estimé à 234 millions USD (environ 141,69 milliards de Fcfa), et un projet de construction d’une centrale hydroélectrique de 600 MW évalué à 2,5 milliards de dollars US (environ 1 513,75 milliards de francs CFA). La réalisation de ceux-ci apportera un coup de pouce au secteur industriel du pays.