Le 9e Forum sur la coopération sino-africaine s’est refermée ce 6 septembre 2024 à Beijing en Chine. Des mesures prises par la Chine pour soutenir l’Afrique au cours des trois prochaines années ont été compilées dans “la Déclaration de Beijing sur la construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle” (Plan d’action de Beijing (2025-2027)). Des mesures visant des secteurs variés au rang desquels le développement infrastructurel et industriel.
L’initiative « ceinture et route » et l’agenda 2063 de l’union africaine
Lancé en 2014, le projet « Une ceinture une route », désormais dénommé l’Initiative « La Ceinture et la Route » au plan international incarne le regard de la Chine sur ses nouveaux engagements mondiaux. Elle s’inscrit dans un cadre stratégique et global ainsi que dans le double objectif du Parti communiste chinois du rajeunissement national et de la réhabilitation du pays en tant que grande puissance. Elle concerne désormais 60% de la population mondiale. Les quelque 65 pays qui ont adhéré au programme jusqu’à présent (y compris 20 pays d’Afrique environ) totalisent 30% du PIB mondial et 75% des réserves énergétiques de la planète.
Une cinquantaine d’entreprises détenues par l’État chinois mettent en œuvre 1 700 projets d’infrastructure dans le monde, évalués à environ 900 milliards USD. Le projet « Une ceinture, une route » a été inscrit dans les constitutions de l’État-parti au pouvoir comme priorité stratégique visant à faire de la Chine une grande puissance d’ici le milieu du XXIe siècle. Selon Xi Jinping, l’Afrique doit tirer parti du projet « Une ceinture, une route » dans la mesure où « l’insuffisance des infrastructures est le principal obstacle au développement de l’Afrique » –un point de vue que partagent de nombreux dirigeants africains–.
Les défenseurs du projet mettent également en exergue les retombées potentielles, telles que l’augmentation des investissements privés chinois dans le secteur du tourisme, de l’immobilier et de l’agriculture, parallèlement aux projets d’infrastructure. Le projet est également de plus en plus appréhendé comme un catalyseur de l’intégration et de la compétitivité des économies régionales de l’Afrique.
Une étude financée par la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies a révélé que les exportations de l’Afrique de l’Est pourraient croître de 192 millions USD par an si les nouveaux programmes associés au projet « Une ceinture, une route » étaient exploités judicieusement, indique le média Africa center.
Les deux parties agiront pour créer une synergie entre les projets prévus dans l’Initiative « Ceinture et Route » afin de développer la connectivité logistique entre la Chine et l’Afrique, notamment par le biais des routes maritimes et des lignes de transport maritime, et ainsi augmenter le volume des échanges,
précise la Déclaration de Beijing sur la construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle.
Nouvelle révolution industrielle
En outre, la Chine encourage le secteur privé à travailler avec la Banque africaine de développement (BAD), la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), les banques sous régionales africaines, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) et la Nouvelle banque de développement (NDB). Ce, pour accroître les investissements dans les infrastructures africaines avec le soutien des institutions financières chinoises, en particulier celles qui participent à la coopération dans le cadre de la Ceinture et de la Route.
En matière d’investissement, de chaînes industrielles et d’approvisionnement, 11 projets d’aide à l’industrialisation et à la promotion de l’emploi ont été entrepris par l’empire du milieu en faveur de l’Afrique depuis la 8e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine. A l’issue du 9e Focac, la Chine ambitionne de créer un réseau de partenariat sur la nouvelle révolution industrielle et faire progresser la construction de celui-ci afin de capitaliser sur les opportunités de la quatrième révolution industrielle.
Pour ce faire, les deux parties comptent travailler conjointement pour formuler des stratégies de développement industriel adaptées à leurs réalités nationales. A cet effet, :
La Chine organisera un symposium sur le développement de haute qualité de la coopération en matière d’investissement sino-africain, continuera d’encourager les entreprises chinoises à investir en Afrique, publiera régulièrement le Rapport sur les investissements chinois en Afrique, mènera une coopération en matière de prêts syndiqués, de coopération avec des tiers et de partenariats public-privé (PPP), afin d’optimiser et de moderniser en permanence les modes de coopération sino-africaine,
rappelle la déclaration.
En outre, la Chine signera ou améliorera les accords avec les pays africains sur la protection des investissements bilatéraux et sur l’évitement de la double imposition. Objectif, encourager et promouvoir les investissements bilatéraux, protéger les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises et africaines et créer un environnement commercial ouvert, équitable, transparent et non discriminatoire pour la coopération en matière d’investissement entre les deux parties.