La vision de Pékin pour l’avenir des relations entre la Chine et l’Afrique est le moment attendu du 4ème Forum des chefs d’État sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) qui s’achève ce 6 septembre. C’est l’exercice auquel va se livrer le président chinois Xi Jinping, dans le discours qu’il est supposé prononcer pour la circonstance ce jeudi matin.
On sait que l’action de la Chine en Afrique s’inscrit dans le cadre général de la coopération Sud-Sud au nom d’un passé commun de victimes du colonialisme. Il est donc attendu du discours de Xi Jinping, qu’il annonce de nouvelles initiatives et donne le ton de la poursuite de la coopération sur des questions telles que le développement économique, la sécurité et le progrès technologique.
Le Forum devrait adopter deux documents majeurs, comme c’est souvent le cas, au terme du Sommet. Il s’agit de la Déclaration de Beijing qui comporte six (6) sous-titres et 30 paragraphes. Le projet de cette Déclaration a été enrichi des inputs que les ambassades africaines ont proposés lors des réunions conjointes avec la partie chinoise.
Le second document attendu au terme du sommet est le Plan triennal d’action de Beijing 2025-2027 qui a été lui aussi enrichi des inputs que les ambassades africaines ont proposés lors des réunions conjointes avec la partie chinoise. En gros, la Déclaration et le Plan d’action présenteront les accords clés et une feuille de route pour la coopération sino-africaine au cours des trois prochaines années.
Partenariats avec le secteur privé
On annonce par ailleurs quatre réunions principales de haut niveau couvrant des domaines tels que la gouvernance, l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, la paix et la sécurité, et la coopération autour des Nouvelles Routes de la Soie. Une grande conférence réunissant les entrepreneurs chinois et africains, pour favoriser les partenariats avec le secteur privé et à étendre la collaboration économique. Les défis de cette coopération Chine-Afrique portent l’empreinte de la question de l’endettement.
L’endettement croissant de nombreuses nations africaines, à cause des prêts chinois, est un problème persistant. Si la Chine a joué un rôle déterminant dans le financement de projets d’infrastructure, la viabilité à long terme de ces dettes suscite de plus en plus d’inquiétudes, en particulier dans les petits États africains économiquement fragiles,
soulignent nos confrères de RFI.
Autre défi de la coopération Chine-Afrique, la question des déséquilibres commerciaux et un meilleur accès aux marchés chinois pour les produits agricoles et manufacturés africains.
53 pays africains
Le 4ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum sur la coopération Afrique-Chine qui se tient à Beijing, du 4 au 6 septembre 2024 a pour thème :
Travailler ensemble à promouvoir la modernisation et à construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau.
Ce Sommet réunit les chefs d’Etat et de gouvernement de 53 pays africains, le président de la Commission de l’Union africaine et les chefs de délégation de la République populaire de Chine.
Une trentaine de représentants d’institutions et organismes internationaux participent au sommet en qualité d’observateur. Il s’agit, entre autres, du FMI, la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement (BAD), d’Afreximbank, ainsi que les organismes rattachés au système des Nations Unies, les organisations sous-régionales africaines et asiatiques.
Avec la mise sur pied du Forum sur la Coopération Afrique-Chine en 2000, les interventions de la Chine sur le continent se sont multipliées et diversifiées. Pour mémoire, la coopération sino-africaine plonge ses racines dans les années 1950.