L’Afrique est connue pour la richesse de son sous-sol. Plusieurs pays se démarquent dans la production de diamants. C’est le cas du Botswana, premier producteur africain et deuxième mondial derrière la Russie, selon les données publiées par le système de certification du Processus de Kimberley. Le secteur minier du pays est porté par la production de diamant.
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Ces pierres précieuses représentent 80% des exportations du pays, 38% des recettes budgétaires et 23% des recettes douanières. Cette performance est le fruit du partenariat public-privé entre l’Etat botswanais et le géant sud-africain De Beers, filiale du géant britannique Anglo American.
Si l’on regarde le partenariat entre le conglomérat De Beers et l’Etat botswanais, on se rend compte que le gouvernement reçoit 85 % des revenus du diamant, et De Beers 15 %. Cette relation entre le gouvernement et De Beers a été très bénéfique pour nous,
confiait Charles Siwawa, président de la Chambre des mines, à RFI.
Un diamant de 2 492 carats trouvé dans la mine de Karowe au Botswana
Les deux plus grandes mines de Debswana, en l’occurrence Jwaneng et Orapa, représentent 92% de la production de diamant du Botswana en termes de valeur. Le projet Jwaneng est la plus grande mine en terme de valeur de production au monde. Un plan d’expansion est en cours pour étendre la durée de vie de la mine jusqu’en 2040. La compagnie prépare un projet d’expansion à la mine Lethlakane, où l’exploitation à ciel ouvert a pris fin en novembre 2016. Le projet lui permettra de traiter des résidus miniers pendant 25 années supplémentaires.
Outre De Beers, le pays accueille également sur ses terres Lucara Diamonds, compagnie canadienne cotée à Toronto. Elle opère sur la mine Karowe, troisième plus grande mine du Botswana par la valeur de la production. Rappelons d’ailleurs qu’un diamant d’une taille exceptionnelle de 2 492 carats a été trouvé dans la mine de Karowe. L’annonce a été faite Lucara Diamond Company, jeudi 22 août 2024 dans un communiqué.
« Nous sommes enchantés d’avoir récupéré cet extraordinaire diamant », a déclaré William Lamb, PDG de Lucara, cité dans le communiqué, qui n’offre aucune précision sur la valeur de la découverte ni sa qualité. Selon le Financial Times, qui cite des sources proches de Lucara, la pierre pourrait valoir plus de 40 millions de dollars. Le directeur général de Lucara Botswana, Naseem Lahri, a présenté la pierre au président du pays, Mokgweetsi Masisi dans son bureau à Gaborone dans l’après-midi du 22 août.
On m’a dit qu’il s’agissait du plus gros diamant découvert au Botswana à ce jour et du deuxième au monde,
a déclaré le président Masisi, félicitant la société. Avec un diamant de cette taille, on peut construire des routes, a ajouté le président.
Les plus grandes réserves d’Afrique en République démocratique du Congo
Le pays détient les plus grandes réserves de diamant en Afrique, selon Statista. Avec des réserves estimées à 150 millions de carats. Les diamants représentent l’une des principales sources de revenus d’exportation en République Démocratique du Congo (RDC). La RDC a réussi à expédier 3.808.372 carats de diamant estimés à 41,9 millions de dollars, selon le ministère des Mines du pays. Ces recettes générées contribuent au financement du gouvernement et à l’équilibre de la balance des paiements de la RDC. Au cours de cette période, la production industrielle a permis une exportation de 598.450 carats pour une valeur estimée à plus de 8 millions de dollars.
Globalement, cette production reste à un niveau assez élevé pour la filière diamantaire de ce pays. La morphologie structurale de la production de diamant en République démocratique du Congo est une morphologie atypique, parce qu’elle nous fait apparaître que la filière artisanale est celle qui génère le côté majoritaire de la rentrée diamantaire au niveau de ce pays. À côté de celle-là, nous avons une production d’ordre industriel, mais elle reste mineure comparativement à la production artisanale,
affirme Serge-Parfait Dioman, Expert international en industries pétrolières et énergies, cité par Africa24.
En ce qui concerne la production de diamant de la RDC, elle a chuté de 30,58% au 1er semestre 2023 par rapport à la période correspondante de l’année 2022. Cette production a été notamment dominée par le secteur artisanal avec un volume total de 3.209.913 carats de diamants exporté générant ainsi des recettes de l’ordre de 33,8 millions de dollars.
Cette tendance baissière, quoi que conséquente, n’est pas de nature à perdurer. Contrairement à ce que d’aucun pourrait croire, il ne s’agit pas du tout d’une récession volontaire pour faire grimper les prix du diamant sur les places internationales de marché. En tout état de cause, pour une production qui reste artisanale, disons qu’elle reste très sensible à tout ce qu’il y a comme aléa conjoncturel du genre conflit dans la zone, du genre aléa climatique,
rajoute Serge-Parfait Dioman.
Les Émirats arabes unis et la Belgique, principaux acheteurs
Les exportations de diamants congolais vont vers deux destinations prioritaires, en l’occurrence les Émirats arabes unis avec 4,37 millions de carats en 2023, et 3,31 millions de carats pour la Belgique. Les autres destinations par ordre d’importance sont l’Inde, l’Arménie et la Grande-Bretagne.
D’après les médias spécialisés, la RDC abrite cinq projets et opportunités : Blue Diamond, K North, Kasai Diamond, Kayembe Project et Soneco Sarl Project. En RD Congo, les gisements de diamants sont concentrés dans le Kasaï-Oriental, près de Mbuji-Mayi, et dans le Kasaï-Occidental. Ils sont alluvionnaires, éluvionnaires et primaires et étroitement liés à des cheminées de kimberlites. On retrouve également du diamant dans le Bas-Congo, le Haut-Congo, le Maniema, l’Equateur et le Bandundu. Les diamants sont une ressource importante pour l’économie de la RDC. Cependant, l’industrie diamantaire de ce pays africain est associée à des défis tels que la contrebande, la corruption, et les conflits armés.
Le bon filon de l’Angola
Le secteur du diamant est en plein essor en Angola. Le pays occupe la cinquième place au rang des producteurs et exportateurs. La majeure partie (75%) de la production angolaise de diamant provient de la mine de Catoca, détenue par le consortium Alrosa (Russie) et la compagnie nationale de diamant, Endiama.
Luele est la plus grande mine de diamants du pays avec environ 628 millions de carats exploitables sur une durée de vie de 60 ans. Cette mine gérée par la compagnie minière Catoca, contrôlée par l’État, renforcera la position du pays comme l’un des plus grands producteurs mondiaux de diamants. Selon les détails donnés par Ganga Junior, président du Conseil d’administration d’Endiama, autre compagnie angolaise actionnaire du projet, Luele peut livrer jusqu’à 1 million de carats par an, soit plus de la moitié de la production annuelle de l’Angola. 3 000 emplois directs sont attendus d’ici 2026 sur ce projet.
La mine de Luele permettra à l’Angola d’accroitre ses recettes publiques, renforçant la place du secteur minier au sein de l’économie. Développer l’industrie du diamant est en effet une priorité pour le président João Lourenço, afin de réduire la dépendance du pays aux recettes du pétrole. La mine de diamant Luele est détenue à 50,5 % par Catoca, entreprise dans laquelle le russe Alrosa possède une participation de 41 %. Endiama contrôle 25 % d’intérêts de Luele, contre 19,5 % pour la société Falcon, 4% pour Reform et 1 % pour IGEO.
Afrique du Sud, terre de diamants bleus
C’est en Afrique du Sud que furent découverts les premiers diamants d’Afrique. Bien qu’il n’en soit plus le premier producteur, le pays demeure aujourd’hui incontournable sur le marché du diamant. Ses grands dykes et ses dépôts alluvionnaires produisent des diamants d’une qualité exceptionnelle, notamment ceux de couleur bleue, très rares et très chers. La mine de Cullinan, d’où est sorti le plus gros diamant brut jamais découvert, a aujourd’hui été supplantée par les mines de Finsch et de Venetia.
La mine à ciel ouvert Venetia, est la première source de production de diamant en Afrique du Sud avec 40% de la production annuelle. Petra Diamonds détient trois anciennes mines de De Beers, en l’occurrence Cullinan, Finsch, Koffiefontein. La mine est actuellement en phase d’expansion et devrait fonctionner pour encore 25 ans, selon Statista.com. On retrouve également en Afrique du Sud la compagnie minière Diamcor, active sur le projet Krone-Endora et dont les droits d’exploration couvrent environ 5888 ha et adjacents à la Venetia Diamond Mine, de De Beers. Le secteur sud-africain du diamant est souvent éclipsé par ceux de l’or, du platine ou encore des autres produits pour lesquels la nation arc-en-ciel est leader.
La Namibie fait rêver avec sa mine marine
Debmarine est actuellement la seule mine marine de diamant à grande échelle au monde. Elle est détenue par Namdeb Holdings, une joint-venture (50/50) de De Beers et du gouvernement namibien. Le projet héberge, selon les données publiées par le système de certification du Processus de Kimberley, plus de 80 millions de carats. Elles représentent environ 65 % de la production totale de diamants de Namdeb Holdings et 90 % de ses ressources en diamant. L’extraction de diamant marin produit désormais des volumes annuels supérieurs à ceux de l’exploitation terrestre de diamant en Namibie.
La mine Letšeng du Lesotho, la plus haute mine de diamant au monde
Le Lesotho héberge la plus haute mine de diamant au monde. Il s’agit de la mine de Letseng, détenue par la compagnie minière Gem Diamonds. Elle est située à 3000 m d’altitude. Le site est connu pour sa capacité à produire des diamants blancs de qualité exceptionnelle. Gem Diamonds a récupéré en janvier 2018 une pierre de 910 carats de la mine. La pierre est considérée comme le cinquième plus gros diamant de qualité « gemme » jamais découvert. Au Lesotho, Gem Diamonds a annoncé le 28 août 2024 la découverte d’un diamant blanc de 129,71 carats. De type II, il s’agit du 10ème diamant de plus de 100 carats livré par la mine Letšeng depuis le début de l’année 2024.
Ces pays africains, en tant que leaders du diamant, jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement mondial, tout en façonnant l’avenir de cette industrie.