Les inquiétudes des populations riveraines du projet d’exploitation du fer de Ngovayang dans la région du Sud ont donc été prises en compte. Ces populations, à travers notamment les élites du coin, souhaitaient avant même le début des audiences publiques relatives à l’exploitation du rapport de l’Etude de l’Impact Environnemental et Social (EIES) du projet d’exploitation du fer de Ngovayang, avoir du temps nécessaire pour passer en revue le rapport de l’EIES du projet d’exploitation du fer de Ngovayang.
Car, il s’agit de trois de documents de 1000 à 3000 pages qui seront exposés dans les mairies. Il s’agit donc, pour ces élites, d’une littérature abondante, et pour que ces audiences ne soient pas qu’une simple formalité, elles veulent véritablement prendre le temps de lire ces documents.
Des doléances entendues donc par le préfet de l’Océan qui a pris la décision de suspendre ces audiences qui devaient se poursuivre, hier, 03 septembre 2024, dans les villages Ka’a et Mimbamela, dans l’arrondissement de Bipindi, car Lolodorf n’était pas concerné. Ces audiences ont donc été décalées et pourraient reprendre incessamment, informe-t-on. En effet, conformément au communiqué du ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du Développement durable, ces audiences devaient dérouler concomitamment dans les chefferies traditionnelles des villages riverains à la mine et dans les mairies de Lolodorf, Bipindi et Kribi 1er du 02 au 07 septembre 2O24.
Il est question au cours de ces audiences, de procéder à l’analyse par les différentes parties prenantes, des rapports de l’étude détaillée de l’impact environnemental et social du projet d’exploitation de fer de Ngovayang produit par le promoteur dudit projet, la société Camina, qui bénéficie de la part du gouvernement, d’un permis d’exploration du fer de Ngovayang depuis 2010. Ce permis a été prorogé en 2022. En cas de validation de l’étude par les populations riveraines, il sera délivré à la société Camina, un certificat de conformité environnementale.
Celui-ci lui permettra de compléter son dossier de demande de permis d’exploitation, afin de solliciter la signature d’une convention minière avec le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologie, en vue de l’attribution d’un permis d’exploitation par décret du président de la République du Cameroun.
Un potentiel de 480 millions de tonnes de minerai de fer
Mais en attendant le permis d’exploitation, la société Camina a déjà mis en évidence un potentiel de 480 millions de tonnes de minerai de fer, d’une concentration moyenne 30-33%. L’exploitation du fer de Ngovayang, devrait se faire en deux phases. Pour la première, l’on envisage l’exploitation de 20 millions de tonnes par an (MTPA) de minerai brut (30-33% de fer) ; avec la construction d’une usine d’enrichissement qui traitera ce minerai brut en vue d’obtenir 6,0 MTPA de concentré.
Pour la deuxième phase, il est prévu l’augmentation de la capacité minière jusqu’à 40 MTPA, tandis que l’usine d’enrichissement atteindra 12,0 MTPA de concentré. Ce minerai brut devrait être concassé à 95%, passant un tamis de 75 microns, les minéraux de magnétite récupérés par séparation magnétique.