D’ici 2030, l’économie verte pourrait générer entre 1,5 et 3,3 millions d’emplois directs en Afrique, principalement dans des secteurs tels que l’énergie solaire, les véhicules électriques et l’agriculture climato-intelligente. Le secteur énergétique seul pourrait fournir jusqu’à 2 millions d’emplois, dont 57% dans l’énergie solaire. Cinq pays – RDC, Éthiopie, Kenya, Nigeria, et Afrique du Sud – concentreront près de 22% de ces opportunités, selon un rapport de FSD Africa et Shortlist.
En 2020, l’économie verte représentait environ 1 073 500 emplois en Afrique, avec une augmentation de 168 900 emplois sur la période 2008-2020. En effet, L’économie verte est une approche économique qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à préserver les ressources naturelles et à promouvoir l’inclusion sociale. Elle se fonde sur les trois dimensions du développement durable : sociale, économique et environnementale. Contrairement à l’économie traditionnelle, l’économie verte met l’accent sur la durabilité et la protection de l’environnement.
Elle se compose de plusieurs sous-secteurs clés, notamment : Énergie renouvelable : production d’énergie à partir de sources renouvelables telles que le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité. Transport durable : développement de moyens de transport moins polluants, comme les véhicules électriques et les infrastructures de transport écologiques. Agriculture durable : pratiques agricoles qui minimisent l’impact environnemental et favorisent la biodiversité. Gestion des déchets et économie circulaire : réduction des déchets et promotion du recyclage et de la réutilisation des matériaux. Construction verte : construction de bâtiments respectueux de l’environnement, utilisant des matériaux durables et des technologies économes en énergie.
La solution des problèmes de développement particuliers à l’Afrique
L’économie verte offre à l’Afrique une possibilité crédible de parvenir au développement durable. Elle permet d’envisager sous un autre angle la solution des problèmes de développement particuliers à la région, notamment la persistance de la pauvreté et du chômage, la détérioration de l’environnement, la vulnérabilité au changement climatique et l’accroissement rapide de la population. Si l’économie verte peut favoriser la croissance en Afrique, c’est grâce à l’énorme patrimoine de ressources naturelles qui forme pour la plupart des pays la base de la croissance économique.
Selon les experts, pour tirer parti de l’économie verte, les États africains doivent rompre avec le modèle consistant à exporter des matières premières et à importer des technologies. Au lieu de cela, l’accent doit être mis sur la création d’une économie circulaire où les produits, services et emplois sont générés localement. Cela nécessitera une politique protectionniste et des investissements publics et privés dans des filières à forte valeur ajoutée.
L’économie verte représente une chance unique pour l’Afrique de redessiner son avenir économique tout en jouant un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, pour en tirer pleinement parti, les décideurs devront adopter des stratégies audacieuses et anticiper les défis inhérents à cette transformation. Par exemple, les pays doivent mobiliser 100 milliards de dollars par an pour construire des infrastructures adaptées, en plus de l’adoption de cadres réglementaires « business-friendly » destinés à réduire les risques pour les investisseurs et les bailleurs de fonds. FSD Africa et Shortlist recommandent par ailleurs aux décideurs africains de promouvoir la collaboration intersectorielle entre les gouvernements, le secteur privé, les établissements d’enseignement et les investisseurs.
Les plus importants potentiels dans le domaine de l’économie verte
La chance qu’offre l’économie verte réside en grande partie dans la capacité des États africains à créer une économie circulaire fondée sur la relocalisation des chaînes de production, en partenariat avec des entreprises africaines. Il est essentiel que les technologies et les outils de production économes en carbone puissent être conçus, assemblés et déployés en Afrique. Il sera alors possible de « monter » dans les chaînes de valeur mondiales, c’est-à-dire de passer du secteur primaire aux secteurs secondaire et tertiaire, de gagner en sophistication et de changer la donne en matière de développement en adaptant les recettes de ce succès éventuel à d’autres filières.
FSD Africa et Shortlist indiquent que cinq pays du continent disposent des plus importants potentiels dans le domaine de l’économie verte, en l’occurrence la RDC, l’Éthiopie, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Dans ces pays, les secteurs couverts par les modélisations pourraient générer jusqu’à près de 700 000 emplois d’ici 2030, soit environ 22% du total des emplois qui pourraient être créés sur le continent grâce à une économie sobre en carbone. L’Afrique du Sud tient le haut du pavé avec 85 000 (limite inférieure) à 275 000 (limite supérieure) de nouveaux emplois prévus, devant le Nigeria (60 000 à 240 000 emplois), le Kenya (40 000 à 240 000), l’Éthiopie (30 000 à 130 000) et la RDC (15 000 à 45 000).