L’Afrique nourrit donc l’ambition de fournir l’énergie électrique à 300 millions de personnes à l’horizon 2030. Une ambition portée par l’initiative Mission 300. Une initiative lancée par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale en avril 2024, visant à répondre aux besoins critiques de près de la moitié de la population africaine qui n’a actuellement pas accès à l’électricité. Car, précise-t-on, 600 millions de personnes en Afrique sont encore privées de ce droit essentiel, ce qui les empêche de bénéficier de soins de santé modernes, d’une éducation de qualité, d’une meilleure qualité de vie, de débouchés professionnels et d’une croissance économique dynamique.
De nombreux partenaires déjà mobilisés
Pour répondre à ce défi, le Groupe de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, informe-t-on, se sont engagés à fournir de l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici 2030, une initiative appelée Mission 300. Plusieurs partenaires, comme la Fondation Rockefeller, l’Alliance mondiale pour l’énergie au service des populations et de la planète (GEAPP), le Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESMAP), le Fonds pour l’énergie durable pour l’Afrique (SEFA) et Sustainable Energy for All (SEforALL), s’associent pour réaliser cet objectif. Leurs efforts portent sur la mobilisation des financements publics et privés, le renforcement des capacités des gouvernements, l’engagement stratégique des parties prenantes clés et l’optimisation des processus pour accélérer les progrès de l’initiative.
Le sommet africain de l’énergie Mission 300, qui se tiendra à Dar es Salaam, en Tanzanie, les 27 et 28 janvier 2025, et qui réunira des chefs d’État africains, des dirigeants du secteur privé, des partenaires au développement, ainsi que des représentants de la société civile et du milieu universitaire, explique-t-on, marque un rendez-vous historique incontournable pour accélérer l’accès à l’énergie à travers l’Afrique. Organisé par le gouvernement de la République unie de Tanzanie, l’Union africaine, le Groupe de la Banque africaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale, ce sommet est l’occasion pour les gouvernements, les dirigeants du secteur privé, les partenaires au développement ainsi que la société civile de faire progresser l’ambitieux objectif de Mission 300.
Lors du sommet, les chefs d’État africains devraient approuver la Déclaration de Dar es Salaam sur l’énergie, un engagement commun en faveur des réformes énergétiques et d’une action transformatrice à travers l’Afrique. De nombreux pays présenteront et ratifieront des pactes nationaux pour l’énergie fixant des objectifs et des engagements en matière de réforme adaptés à leurs contextes spécifiques. En mobilisant des financements importants pour le développement, une expertise technique et des partenariats innovants, le sommet vise à amorcer une transformation énergétique centrée sur les personnes, qui alimente la croissance économique et élargit le champ des possibles pour des millions de personnes dans l’ensemble de la région.
Spécificité de la Mission 300
Ce qui distingue Mission 300, informe-t-on, c’est son envergure et le fait qu’elle soit axée sur les résultats. Elle offre également un large cadre de partenariat. En se concentrant à la fois sur des solutions en réseau et hors réseau, l’initiative vise à fournir de l’électricité à certaines des communautés les plus isolées et les plus vulnérables d’Afrique. Cette approche implique d’étendre les réseaux électriques nationaux, tout en déployant des mini-réseaux et des systèmes solaires autonomes pour les régions où l’expansion du réseau n’est pas immédiatement réalisable.
Par ailleurs, ce sont les gouvernements africains qui assument la direction de Mission 300, en priorisant les réformes et les actions qui visent à moderniser le secteur énergétique en Afrique, en fixant des objectifs mesurables dans cinq domaines : développer la production d’énergie rentable grâce à la mise en concurrence d’actifs de production de nouvelle génération et au passage à des sources d’approvisionnement à moindre coût ; renforcer l’intégration régionale de l’énergie par le commerce transfrontalier qui permet de partager les bénéfices d’un coût de production moins élevé ; intensifier l’électrification du dernier kilomètre avec des solutions d’énergie renouvelable décentralisée, mais aussi par l’extension et la densification du réseau. Mais également, débloquer l’investissement privé grâce à des cadres réglementaires favorables et renforcer les compagnies d’électricité grâce à une gestion financière transparente permettant le recouvrement des coûts opérationnels.