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Afrique : une vision d’avenir pour l’économie bleue

Madagascar deviendra le carrefour des aspirations économiques des jeunes africains avec la deuxième édition du Forum des jeunes africains sur l’économie bleue, du 17 au 19 avril 2025. Cet événement se veut un levier stratégique pour un secteur encore largement sous-exploité, mais riche de potentialités pour l’avenir du continent.

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 La deuxième édition du Forum des jeunes africains sur l’économie bleue, vise un objectif clair : connecter les jeunes, les décideurs et les investisseurs pour construire ensemble un avenir maritime durable et économiquement rentable. L’économie bleue, qui englobe toutes les activités économiques liées aux océans, aux mers et aux zones côtières, est aujourd’hui un secteur crucial pour le développement de l’Afrique. Si le continent dispose d’une Zone Économique Exclusive (ZEE) de 13 millions de kilomètres carrés, moins de 10% de ses ressources maritimes sont utilisées à des fins économiques.

Pourtant, l’Afrique possède des atouts considérables, notamment en matière de pêche durable, de transport maritime, de tourisme côtier et de développement des énergies marines renouvelables. Ces domaines recèlent un potentiel d’investissements colossaux, estimés à 576 milliards de dollars par an, selon la Commission économique pour l’Afrique, avec la promesse de créer 127 millions d’emplois, d’ici 2030.

Aussi, selon la Banque mondiale, l’économie bleue représente un potentiel économique mondial de plus de 3000 milliards de dollars par an, une opportunité considérable pour Madagascar, qui possède 5500 kilomètres de côtes et une Zone économique exclusive (ZEE) de 1,14 million de km², soit plus du double de sa superficie terrestre.

Cependant, un fossé reste à combler. Les investissements dans l’économie bleue en Afrique sont aujourd’hui insuffisants. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), seulement 5% des financements continentaux sont alloués au secteur maritime, malgré l’énorme potentiel qu’il représente. C’est ici que le Forum des jeunes africains sur l’économie bleue entend intervenir, en rassemblant les acteurs clés du secteur pour débattre des défis d’investissements et des solutions pratiques à adopter.

Stratégie nationale de l’économie bleue

Pour faire face à ces défis, Madagascar a introduit la Stratégie nationale de l’économie bleue (SNEB), adoptée en 2023. Cette stratégie vise à maximiser les opportunités offertes par les ressources maritimes, tout en garantissant leur gestion durable. Elle repose sur cinq axes principaux : améliorer la gouvernance bleue ; valoriser les ressources naturelles ; développer les infrastructures maritimes ; promouvoir l’aquaculture durable et renforcer la résilience face aux changements climatiques. Le forum permettra de mettre l’accent  sur la nécessité de renforcer les infrastructures portuaires et maritimes, mais aussi, sur l’importance de mettre en place des cadres réglementaires favorisant une exploitation durable des ressources maritimes.

Le secteur des énergies marines renouvelables est l’un des points cruciaux de la rencontre, offrant à l’Afrique, l’opportunité de réduire sa dépendance énergétique, tout en créant de nouvelles sources de revenus. Des projets pilotes dans des pays comme le Maroc, où l’exploitation de l’énergie éolienne en mer est en plein essor, montrent que cette voie peut devenir une véritable opportunité économique.

Le forum sera aussi l’occasion d’explorer les perspectives de la pêche durable et de l’aquaculture, des secteurs clés pour la sécurité alimentaire et la création d’emplois dans les zones côtières. La Banque mondiale estime que l’aquaculture pourrait générer près de 2,7 millions d’emplois supplémentaires en Afrique, d’ici 2030, mais pour cela, il est indispensable de structurer le secteur, d’assurer la traçabilité et de promouvoir des pratiques responsables. Selon un rapport paru en 2022 et citant des données du gouvernement et de la FAO, la production aquacole totale de Madagascar s’élevait à 29 477 tonnes en 2020, dont 23 130 tonnes issues de l’aquaculture marine, largement dominée par la culture des algues et l’élevage de crevettes.

Mais au-delà des investissements et des discussions techniques, ce forum portera un regard particulier sur le rôle des jeunes dans la transition vers une économie bleue durable. Ils représentent plus de 60% de la population africaine, et sont donc essentiels dans la création et la mise en œuvre des solutions innovantes. L’objectif est de leur donner la place qu’ils méritent en tant qu’acteurs centraux de cette révolution bleue. Le forum offrira ainsi un espace pour des partenariats public-privé, ainsi que des programmes d’incubation pour soutenir les projets portés par la jeunesse.

Un levier de croissance durable en Afrique

Malgré les obstacles, les perspectives pour l’économie bleue en Afrique sont ambitieuses. Des initiatives régionales, telles que « l’accord de l’Autorité du bassin du fleuve Congo » pour la gestion partagée des ressources maritimes, témoignent de la volonté d’unité régionale pour la préservation et l’exploitation rationnelle des océans. Les analystes pensent qu’avec des investissements ciblés, et une gouvernance innovante, le secteur maritime pourrait bien devenir l’un des moteurs de croissance et d’emploi, les plus dynamiques du continent.

Ainsi, du 17 au 19 avril 2025, Madagascar accueillera des voix influentes de tout le continent pour réfléchir ensemble sur la manière de tirer pleinement profit de cette ressource précieuse. Le Forum des jeunes africains sur l’économie bleue sera plus qu’un simple événement, il incarnera, dit-on, la vision d’un avenir maritime prospère, durable et inclusif pour l’Afrique. En mettant l’accent sur l’innovation et la jeunesse, le forum aspire à poser les bases d’une économie bleue qui contribuera à la croissance économique, tout en protégeant l’environnement.

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