Au sein de l’Union européenne, les pays-membres, poussés par l’Allemagne, ont adopté le principe de supprimer les véhicules à émission de carbone vers 2030. En Grande Bretagne et en France, il est prévu de sortir du circuit les véhicules Diesel et à essence vers 2040.
7 millions de véhicules électriques à construire en Chine en 2035″
La Chine, premier partenaire de l’Afrique, s’est montrée plus ambitieuse. Selon le site internet du ministère chinois de l’industrie, elle prévoit la production de 7 millions de voitures électriques d’ici 2035. Depuis 2017, le pays n’accorde que des licences pour des véhicules qui peuvent rouler avec 300 kilomètres d’autonomie. Toutes ces mutations placent le Cobalt et le Lithium, les principales matières premières des batteries électriques, sous le feu des projecteurs.
Les deux matières premières sont surtout présentes au Zimbabwe (5ème producteur mondial de lithium) et en RD Congo (50% du Cobalt mondial). Un imposant gisement de cobalt a également été identifié au Cameroun, mais demeure inexploité à ce jour, malgré la délivrance d’une licence d’exploitation à la société Geovic, depuis l’année 2005. La firme de consulting et d’audit McKinsey a récemment soulevé des préoccupations concernant l’avenir de la disponibilité de ces deux matières premières, et l’impact de la hausse de leurs prix sur les coûts de production des batteries.
La stratégie payante des projets miniers intégrés
A en croire McKinsey, la situation sera différente pour chacun de ces produits, et la réponse stratégique nécessaire sera probablement différente pour les acteurs du secteur tels que les équipementiers automobiles, les fabricants de batteries, les sociétés minières et de raffinage, ainsi que les investisseurs financiers.
Sur ce terrain, quel que soit le bout par lequel on prend l’affaire, l’Afrique dispose d’une immense opportunité en termes d’avantages comparatifs dans la chaîne de valeur de ces deux matières premières. Les analystes de McKinsey concordent à dire que dans l’industrie minière, il sera plus judicieux d’investir sur des projets intégrés.
Cela devrait, par exemple, inclure un partenariat avec les fabricants de batteries pour façonner les technologies existantes, afin d’assurer une fourniture stable et à un coût compétitif des matériaux nécessaires aux clients.
Des opportunités existent également pour des investisseurs institutionnels de long terme, qui pourront, selon McKinsey, apporter des capitaux longs pour des bénéfices pratiquement sans limites. Des firmes de capital investissement et capitaux-risques se positionnent déjà, les investisseurs africains ne devraient pas être à la traîne.