Améliorer la compétitivité des produits sur les marchés intérieur et extérieur, à travers notamment, la réduction des coûts de transport, le désenclavement des zones de production, et l’amélioration du niveau de vie des populations. Ce, en améliorant le niveau de service de la chaîne logistique de transport de Sangmelima à Ouesso, pour desservir d’autres corridors de transit. Tel est l’objectif principal recherché dans le projet de construction du corridor Sangmelima-Ouesso en général, et sa partie camerounaise, Ketta-Djoum, en particulier, mise en service depuis plus d’un an. Au regard des premières constations, cet objectif est en passe d’être atteint.
Selon les services de la Douane camerounaise en poste, l’activité, en attendant la mise en service du poste frontalier unique, est portée essentiellement sur le transit du bois venu du Congo à destination des ports de Douala ou de Kribi et des produits de l’élevage. Certains produits agricoles à l’instar des oignons partent du Cameroun pour le Congo. Mais également, des exportations de marchandises dites « crues » du Cameroun vers le Congo. Mais, selon les prévisions de trafic, la route Sangmelima-Djoum-Mintom-Ntam sera plus rentable avec l’aménagement de la route Ebolowa-Akom 2-Kribi.
Nécessité de la construction d’un poste de contrôle frontalier sur le corridor Ketta-Djoum
Si l’on reconnaît que le trafic s’est beaucoup amélioré sur cet axe et que les recettes douanières sont en augmentation, il faut toutefois préciser que la mise en service du poste de contrôle unique à la frontière Cameroun-Congo, viendra booster la rentabilité économique du corridor Sangmelima-Ouesso. C’est la raison pour laquelle, Serge N’guessan, le Directeur général Afrique centrale de la Banque Africaine de Développement (BAD), qui a visité la partie camerounaise de ce corridor, le vendredi 14 avril dernier, a insisté sur l’urgence de la mise en service du poste de contrôle unique frontalier de Ntam, à l’effet d’optimiser la rentabilité de l’infrastructure qui relie désormais Sangmelima à Ouesso.
Il faut relever pour cela que la construction des bâtiments est achevée et des procédures menées par la Commission des États de l’Afrique centrale sont en cours, pour l’équipement en scanners ultra modernes et équipements informatiques adaptés aux douanes. Le poste de contrôle unique frontalier de Ntam, comprend plusieurs bâtiments destinés aux services de Douanes, de Police et de Gendarmerie du Cameroun et du Congo.
Le complexe aménagé comprend outre les bâtiments principaux, un hangar ECOR, deux magasins de produits chimiques, une cantine, des bureaux vétérinaires, deux stations de pesage, des toilettes et deux guérîtes. Ce poste de contrôle unique aménagé pour le transit entre les deux pays nécessite actuellement d’être équipé pour son fonctionnement. Pour cela, un avis à manifestation d’intérêt a été lancé par la BAD, pour la fourniture et l’installation de deux scanners pour gros porteurs à ce poste.
En effet, pour faciliter les échanges et le transit dans la sous-région Afrique centrale et entre le Cameroun et le Nigeria, renseigne-t-on, il est prévu, la construction d’une dizaine de poste de contrôle unique et frontalier. Le poste construit dans le cadre du projet d’aménagement du pont sur la Cross-river avec l’appui financier de la BAD et de l’Union Européenne (aménagements connexes en majorité) a été inauguré récemment. L’aménagement d’un poste similaire est également prévu avec la construction en cours sur le fleuve Logone, entre Yagoua au Cameroun et Bongor au Tchad.
En rappel, les travaux d’aménagement des sections Djoum-Mintom, d’une longueur de 89,00 Km; Mintom-Akom 9,85 Km; Mintom-Lélé sur un linéaire de 67,50 Km et Lélé-Ntam-Mbalam sur un linéaire de 53 Km ont été réalisés avec l’appui de la BAD, de la Banque de Développement des États de l’Afrique centrale, de l’Agence Internationale de Coopération japonaise et l’État du Cameroun.
Évalués à hauteur de 55,556 milliards FCFA, ils ont été financés par la BAD, guichet FAD à hauteur de 91,70% et l’État du Cameroun (4,61 milliards FCFA). Sur la section Mintom-Lele-Ntam-Mbalam, d’un linéaire total de 120,50 Km, une enveloppe globale de 102,63 milliards FCFA a été mobilisée par la BAD (40,74 milliards FCFA), la BDEAC (20 milliards FCFA), la JICA (31,75 milliards FCFA) et l’État du Cameroun (10,167 milliards FCFA).