Une enquête menée par Oxfam auprès de 600 cacaoculteurs au Ghana parvient à la conclusion que leurs revenus ont baissé de 16% depuis 2020 à cause de l’inflation alors que sur la même période les profits des multinationales du chocolat ont augmenté de 16%.
Ce rapport accablant pour les grandes maisons de « l’or brun » a été relayé ce vendredi 12 mai par Radio France internationale. A leur niveau actuel, les rémunérations annuelles moyennes pour une famille rurale au Ghana tournent autour de 2000 dollars. Selon Oxfam, pour un revenu décent, cette rémunération devrait grimper à 5000 ou 6000 dollars.

En Côte-d’Ivoire, le cacao fait vivre 5 à 6 millions de personnes. Quelque 800 000 familles en vivent au Ghana. Selon une étude de la Banque mondiale, plus de la moitié d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. De manière persistante, les planteurs sont les parents pauvres du secteur : ils ne perçoivent que 6 % des 100 milliards de dollars par an que représente ce marché mondial du cacao et du chocolat, confisqué par les grands industriels.
Dans l’optique d’augmenter de la valeur ajoutée aux fèves de cacao, la Côte d’Ivoire vise 50 % de transformation à court terme et souhaite que 100 % de la production du pays soit transformée localement à l’horizon 2030. Les investisseurs locaux sont pressés de s’engager dans la filière. Par ailleurs, pour pousser la consommation de chocolat sur place, une école d’artisanat en chocolaterie devrait voir le jour.

La Côte d’Ivoire (2.200.000 tonnes) et le Ghana (800.000 tonnes) sont les deux plus grands producteurs mondiaux de cacao. Les deux pays d’Afrique de l’Ouest représentent à eux seuls environ 60 % du cacao mondial et sont engagés dans l’Initiative cacao Côte d’Ivoire – Ghana dont le siège et le secrétaire exécutif sont établis à Accra au Ghana. Cette initiative vise l’amélioration du prix au producteur et prévoit notamment le paiement effectif du différentiel de revenu décent qui est une prime de 400 dollars US par tonne versée directement au producteur.