Dans un souci double d’accroître la compétitivité du Port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud, en l’érigeant en un hub logistique de premier plan en Afrique et d’anticiper sur la saturation des installations portuaires actuelles dans un horizon proche, le gouvernement s’apprête à lancer la phase II de construction de cette infrastructure. Les travaux vont être réalisés, comme cela a été le cas pour la phase I, par l’entreprise China Harbours Engineering Company (CHEC), qui prévoit que le contractant s’occupe de l’ensemble du projet, de l’installation, de la fourniture des matériaux nécessaires, puis de la réalisation.
Coût de l’investissement : 793 millions de dollars US, soit environ 400 milliards de Fcfa. Les modalités de financement seront analogues à celles de la première phase, avec un financement bancaire concessionnel accordé par Eximbank China à hauteur de 85% du montant total des travaux. Les 15% restants constitueront la contrepartie à apporter par le gouvernement camerounais.
Dans le détail, les travaux attendus consisteront à étendre le linéaire de quai, avec 700 mètres additionnels qui seront consacrés au trafic conteneurisé, prolonger la digue de protection de 675 mètres ; réaliser des zones d’entreposage et de stockage (30 hectares de terre-pleins), construire sur la digue, un terminal aluminier ainsi qu’un terminal à hydrocarbures, acquérir de nombreux équipements de manutention de dernière génération (portiques de quai, de parc etc.), et construire des bâtiments supplémentaires et étendre les voiries et réseaux divers.
Selon des documents produits par le Port autonome de Kribi (PAK), l’entité juridique qui s’occupe de l’exploitation de cette infrastructure, il est également prévu, dans le cadre de cette phase II, l’installation d’un Vessel Trafic System (VTS) composé d’un radar, d’un récepteur Automatic Identification System, un système de vidéo-surveillance, d’équipement radio et de capteurs de données qui contribueront d’une part à assurer la sécurité/sûreté et, d’autre part, à garantir l’efficacité du trafic maritime.
Dans son ensemble, la deuxième phase des travaux d’aménagement concerne une zone d’environ 500 hectares de terrains bruts. A terme, ces aménagements permettront au PAK d’offrir aux opérateurs économiques une gamme immobilière complète composée d’entrepôts, de bureaux prêts à l’emploi et de terrains nus viabilisés, aux standards les plus élevés. A l’horizon 2040, il en effet est prévu le développement d’une infrastructure portuaire comprenant 20 terminaux sur 6.5 km de linéaire de quai, capable de traiter 100 millions de tonnes de marchandises par an.
A noter qu’après cinq années d’exploitation commerciale, et malgré quelques défis importants à relever, les performances réalisées par le port en eau profonde de Kribi sont assez encourageantes avec, entre autres, un taux de croissance annuel moyen (TCAM) des volumes du terminal polyvalent de 86% ayant permis d’atteindre un trafic global de 747 542 tonnes en 2022 ; un TCAM des volumes globaux du terminal à conteneurs de 35%, soit 119% de TCAM pour les volumes imports, 63% pour les volumes exports et 35% pour les volumes en transbordement, ayant permis d’atteindre un trafic global de 277 862 EVP, c’est-à-dire, le nombre de conteneurs mentionnés, en 2022. Par ailleurs, ce port a généré 460 milliards de Fcfa de recettes douanières et créé 3 000 emplois directs et presque autant d’emplois indirects.