Le rapport Africa Monitor Tourism 2015 de la Banque africaine de développement (BAD) dresse un constat éloquent du secteur touristique de l’Afrique. Avec plus de 55 millions de touristes enregistrés en 2014, le continent enregistre des hausses indéniables puisqu’il comptait à peine plus de 17 millions de visiteurs en 1990.
En 2014, le tourisme international en Afrique aurait connu une augmentation de 2%. En termes de flux, environ 2 millions de touristes ont visité les pays de l’espace UEMOA (Mali, Niger, Togo, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée Bissau, Benin et Burkina Faso), générant ainsi des recettes estimées à 580 milliards de Francs CFA, soit près d’un milliard de dollars.
Ayant attiré sur son sol, en 2017, plus de 62 millions d’arrivées internationales, le continent africain a enregistré une croissance de +8% par rapport à l’année d’avant. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) en janvier 2018, l’Afrique arrive en deuxième position des régions en plus forte croissance après l’Europe méridionale et méditerranéenne (+13%).
Ces chiffres traduisent un rebond de la dynamique touristique mondiale estimé à +7%, une reprise qui devrait se poursuivre en 2018, selon la même organisation. L’Afrique du Nord tient le leadership avec une reprise de +13%, contre +5% en Afrique subsaharienne.
Quant aux destinations les plus demandées, les données d’AccorHotels indiquent que c’est le Maroc, l’Algérie, le Kenya, le Nigeria et la Côte d’ivoire qui tiennent respectivement le haut du pavé.
Le top 10 des pays africains les plus compétitifs
Selon le rapport du World Economic Forum, sur la compétitivité du secteur touristique à travers le monde, l’Afrique du Sud décroche la 1ère place sur le continent, suivie par les Seychelles et Maurice. Leader en Afrique du Nord, le Maroc se classe au 4e rang continental.
Globalement, les États d’Afrique subsaharienne sont davantage présents dans la seconde moitié du classement et sept des dix derniers pays étudiés par le WEF sont situés dans cette zone : Sierra Leone (132e), Burundi (135e), Burkina Faso (136e), Mauritanie (137e), Angola (139e), Guinée (140e) et Tchad (141e).
Si l’Afrique subsaharienne dispose d’un fort potentiel en termes de ressources naturelles et culturelles, le rapport révèle que la région doit encore répondre à d’importants défis – notamment en matière d’infrastructures, de santé et de salubrité – si elle veut voir le secteur du tourisme se développer pleinement.
Le Maroc, qui occupe la 62e place du classement, est l’économie Nord-africaine qui affiche l’indice de compétitivité le plus élevé (3,81). Il est également le 4e pays le plus compétitif du continent. Le Royaume a, en effet, su créer un environnement propice aux affaires et développer de solides infrastructures, explique l’étude du WEF.
Deux autres pays d’Afrique du Nord s’imposent dans le top 10 des pays d’Afrique les plus compétitifs : la Tunisie (7e pays le plus compétitif d’Afrique en matière de voyage et de tourisme ; 79e rang mondial ; indice : 3,54) et l’Égypte (8e pays d’Afrique ; 83e rang mondial ; indice : 3,49).
Malgré les problèmes de sécurité et d’infrastructures auxquels ces deux pays sont confrontés, ils jouissent encore d’une grande attractivité touristique, selon le WEF. L’Algérie (123e) et la Mauritanie (137e) – qui, selon le rapport, n’ont pas suffisamment exploité leurs capacités de voyage et de tourisme – arrivent, quant à elles, en queue de peloton dans cette région.
Dans le rapport de 2019 du World Economic Forum sur la compétitivité du voyage et du tourisme, 140 pays, dont 37 sur le continent africain, ont été classés sur la base de 14 indicateurs repartis en 4 catégories. Ce rapport fait remarquer que l’Afrique australe est la plus compétitive des trois, mais a connu une croissance lente de la compétitivité au cours des deux dernières années.
En 2019, la région est en tête avec un bon score enregistré sur 11 piliers parmi lesquels figurent notamment la compétitivité des prix, l’ouverture internationale, l’amélioration d’infrastructure des services touristiques, le niveau de digitalisation.
S’agissant de l’Afrique de l’Est, le rapport révèle que la région est proche de l’Afrique australe en termes de compétitivité, mais a connu une stagnation depuis la dernière édition en raison de la baisse des voyages d’affaires, le manque d’infrastructures d’hygiène et de santé.
À propos de l’Afrique de l’Ouest, l’édition 2019 de ce rapport souligne que la région a connu la plus forte augmentation en matière de compétitivité, mais occupe également le dernier rang étant donné qu’elle accorde moins de priorité au Tic, aux infrastructures de services touristiques et aux ressources naturelles.
Ainsi, parmi les pays africains, l’île Maurice se taille la première place (52ème à l’échelle mondiale) en enregistrant de bonnes performances au niveau de certains indicateurs tels que la digitalisation (6,1/10), la sécurité (5,8/10), la santé et l’hygiène (5,6/10).
L’Afrique du Sud occupe la deuxième place (62ème à l’échelle mondiale) porté par des indicateurs tels que la compétitivité des prix (5,6/10), les ressources naturelles (4,5/10), les priorités accordées au voyage et au tourisme (4,5/10).
Viennent ensuite les Seychelles (62ème à l’échelle mondiale) qui enregistrent de bonnes performances au niveau de certains indicateurs tels que les priorités accordées au voyage et au tourisme (5,9), la santé et l’hygiène (5,4/10), la sûreté et la sécurité (5,2/10).
L’Égypte occupe la quatrième place (65ème à l’échelle mondiale) et le Maroc arrive en cinquième position (66ème), suivi de la Namibie qui est sixième (81ème à l’échelle mondiale) et du Kenya (82ème).
La Tunisie, Le Cap-Vert, Botswana referment le Top 10 de ce classement en occupant respectivement les huit (85ème à l’échelle mondiale), neuf (92ème à l’échelle mondiale), dix (95ème à l’échelle mondiale).
Le tourisme local en expansion
La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CNUCED) prévoit que « le tourisme dans le continent devrait croître de 5% d’ici 2030, pour atteindre les 150 millions de touristes, la majorité provenant d’États africains ».
En effet, les dépenses des voyageurs africains ont contribué, en 2016 à hauteur de 63.7% du PIB touristique africain.
Ce chiffre devrait augmenter de 2,8% en 2017 pour atteindre 73 milliard de dollars, puis de 3,6% par an pour s’établir à 104 milliards de dollars en 2027,
prédisait la même organisation. L’industrie hôtelière et touristique africaine a le vent en poupe. La montée en puissance de la classe moyenne sur le continent porte la dynamique que connaît le secteur. La nouvelle tendance, c’est l’apport significatif des voyageurs africains qui dépensent de plus en plus, soutenant ainsi la croissance du tourisme local et le développement des chaînes hôtelières
En 2016, les Européens représentaient la première source des provenances internationales, avec une part de 47,3 %, (Crédits : Reuters). Les dépenses des voyageurs africains devaient atteindre quelques 73 milliards de dollars, soit une augmentation de 2,8 % par rapport à 2016.
L’année dernière, ces dépenses ont contribué à hauteur de 63,7 % du PIB touristique du continent. Pour les dix prochaines années, la croissance annuelle attendue est de l’ordre de 3,6 %, ce qui hissera le montant des dépenses des voyageurs africains à 104 milliards de dollars, selon le rapport de la plateforme de réservation en ligne Jumia Travel et la chaîne hôtelière Accor Hotels, sous le titre, « Hospitality Report Africa 2017 ».
Les Africains voyagent de plus en plus donc et le premier secteur à tirer profit de cette dynamique, c’est l’industrie hôtelière. En comparaison à cet apport des touristes locaux, les dépenses des visiteurs étrangers y ont contribué avec 36,3 % en 2016 (40,7 milliards de dollars) et devaient croître de 5,3 % en 2017, à 42,9 milliards de dollars, puis de 5,9 % par an pour atteindre 76 milliards de dollars en 2027.
Plus que de servir de relais, les dépenses des touristes locaux représentent une importante part de la croissance économique africaine. En 2016, la contribution de ces derniers au PIB global de l’Afrique a été de 7,8 %, soit 165,6 milliards en valeur et elle devait connaître une relative hausse cette année pour s’apprécier à 7,9 %, soit 170,5 milliards de dollars. Selon les projections du rapport, cette contribution devait ensuite croître de 4,6 % par an pour atteindre 268,2 milliards de dollars d’ici 2027.
En 2027 par exemple, il est attendu que le nombre d’arrivées de touristes atteindra 110 millions, soit un peu moins que le double du taux enregistré en 2016 où il était de 58 millions. Les principales sources des provenances internationales en 2016 étaient sans surprise l’Europe, avec une part de 47,3 %, tandis que l’Asie-Pacifique est le marché avec la croissance la plus rapide avec une augmentation de +21,7 % avec une part importante de touristes chinois.
Autre constat que relève le rapport, les destinations qui ont enregistré la plus forte croissance en termes d’arrivées internationales sont le Zimbabwe, l’Ile Maurice, le Ghana, le Soudan et les Seychelles. Le Maroc (plus de 10 millions), l’Égypte (9,1 M), l’Afrique du Sud (8,9 M), la Tunisie (5,36 M) et le Zimbabwe (2,06 M) sont les principaux pays prisés par les touristes sur le continent. Dans les détails, les principales destinations, surtout pour ce qui est du tourisme d’affaires, sont Johannesburg, Lagos, Nairobi, Abidjan, Casablanca et Le Caire.
Un potentiel encore sous-exploité
Malgré ses ressources naturelles généreuses et sa diversité culturelle à couper le souffle, le continent noir peine à décoller sur le plan touristique en raison de nombreux obstacles, dont le manque de valorisation d’atouts touristiques. En effet, l’Afrique compte seulement 131 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial, soit 12% des 1013 sites classés dans le monde par l’UNESCO.
Cette sous-représentativité sur la cartographie du patrimoine mondial constitue en effet un manque à gagner pour sa dynamique touristique africaine. S’ajoute à cela d’autres faiblesses signalées par le rapport Hospitality Report Africa 2017, notamment les menaces terroristes et l’instabilité politique ayant marqué l’image du continent, telle que propulsée par les médias internationaux.
Cette étude réalisée en collaboration entre Jumia Travel et AccorHotels a également souligné l’insuffisance d’infrastructures routières, de liaisons aériennes et de connectivité électrique et Internet, ainsi que la crise économique que connaissent certains pays (Nigeria, Angola, Mozambique…). Le rapport n’a pas manqué de rappeler l’insuffisance d’effort marketing dans de nombreux pays africains, en comparaison avec d’autres destinations mondiales émergentes et « le manque de formation des professionnels, peu d’écoles hôtelières et touristiques ».
L’Afrique du Sud en exemple
Avec 6,5 millions de touristes internationaux, l’Afrique du Sud apparaît comme la première destination du continent africain. L’Afrique du Sud, qui couvre une superficie de 1 219 912 km², offre une multitude de paysages variés ; aux étendues désertiques ou semi-désertiques de l’Ouest du pays s’opposent les forêts tropicales ou les savanes du veld des régions orientales et septentrionales.
Des parcs nationaux où l’on peut apercevoir les big five, grottes ou rochers tapissés de peinture dont les plus anciennes remontent à 28 000 ans, villages traditionnels zoulous ou ndebeles, font la richesse de ce vaste pays. L’Afrique du Sud a accueilli, en 2003, 6,5 millions de touristes internationaux, dont 69,2% arrivent de pays africains et 30,8% d’Outre-mer.
Elle se classe au 30e rang mondial, derrière le Danemark et l’Irlande et se présente comme la principale destination touristique du continent africain. Le développement touristique du pays est relativement spectaculaire, la fréquentation a été multipliée par 6,4 entre 1990 et 2003. Durant la même période, le nombre d’habitants/touristes a connu un véritable saut, passant de 38 à 6,3.
Le tourisme contribue à hauteur de 7,1% au PIB et emploie 510 000 personnes, soit 3% de la population active. La part du tourisme international dans les recettes touristiques du pays s’élève à 53,5% (6,79 milliards d’euros), contre 46,5% pour celle du tourisme national qui draine pourtant un plus grand nombre d’individus (28,8 millions).
L’Afrique du Sud est dotée d’un capital touristique considérable. Bien qu’elle n’ait ni une ancienne, ni une riche tradition touristique. L’Afrique du Sud est donc devenue en l’espace de 15 ans, une des destinations les plus prisées de l’Afrique sub-saharienne.
Activités économiques vitales
Les observateurs du tourisme sont optimistes. En 2004, les partisans du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ont approuvé un plan d’action visant à faire de l’Afrique la « destination du XXIe siècle. » Taleb Rifai, Secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a récemment déclaré :
l’Afrique a été l’une des régions où le tourisme a le plus progressé ces dix dernières années …. Si les investissements sont judicieux, les touristes viendront en plus grand nombre, les investisseurs enregistreront d’excellents rendements, des emplois seront créés et l’économie tout entière bénéficiera.
Le secteur emploie déjà environ 7,7 millions de personnes en Afrique. M. Rifai a présenté des données montrant une augmentation constante du nombre de touristes en Afrique, de 37 millions en 2003 à 58 millions en 2009. Les recettes touristiques constituent une source vitale pour de nombreuses économies.
Environ 50% du produit intérieur brut (PIB) des Seychelles provient du tourisme, 30% au Cap-Vert, 25% à l’île Maurice et 16% en Gambie. La Banque mondiale indique que le tourisme représente 8,9% du PIB en Afrique de l’Est, 7,2% en Afrique du Nord, 5,6% en Afrique de l’Ouest et 3,9% en Afrique australe. Et seulement 1% en Afrique centrale.
Une part encore petite sur la scène mondiale
L’Afrique a beau se vanter, elle détient une part relativement faible d’arrivées de touristes internationaux. En 2011, le monde a enregistré 980 millions d’arrivées de touristes internationaux, dont seulement 50 millions en Afrique. Toutefois, selon l’OMT, l’Afrique continue de recevoir plus de touristes que les Caraïbes, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud réunies.
L’Afrique du Nord a enregistré une perte de 12% en 2011 par rapport à l’année précédente à cause de l’instabilité politique dans la région, affectant ainsi la part des arrivées internationales du continent. Mais cette perte a été partiellement compensée par une légère hausse de 7% en Afrique subsaharienne, où les arrivées ont augmenté de 2 millions. Dans l’ensemble, les données de 2011 montrent que l’Afrique a enregistré une meilleure performance que le Moyen-Orient, dont les arrivées ont chuté de 5 millions.
Selon l’OMT, les gros bénéficiaires du continent sont en règle générale l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie et l’île Maurice. Les touristes de l’Afrique viennent principalement d’Europe et des États-Unis. Les touristes français aiment se rendre au Maroc, en Tunisie, en île Maurice, au Sénégal et à Madagascar. Les touristes en provenance du Royaume-Uni vont généralement en Égypte, en Afrique du Sud, à l’île Maurice et en Gambie, tandis que ceux des États-Unis préfèrent l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Ghana, le Rwanda, l’Éthiopie et le Zimbabwe.
Perspectives prometteuses
Certains pays vont dans la bonne direction. En 2007, Frommer’s, une collection américaine de guides touristiques, a cité l’Éthiopie parmi l’une des 12 meilleures destinations du monde. La Coupe du Monde de 2010 en Afrique du Sud a attiré plus de 300 000 visiteurs étrangers.
Il pourrait donc falloir un certain temps à l’Afrique pour rattraper l’Europe, qui a accueilli 480 millions de touristes en 2006. Mais les arrivées internationales ayant franchi le seuil de 1 milliard à l’échelle mondiale en 2012, l’Afrique devrait viser une plus grosse part du gâteau. Si le continent jouit des infrastructures, de la sûreté et de la sécurité voulues et qu’il fait bien connaître ses attractions, il disposera d’un bon point de départ.
Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale intitulé « Tourism in Africa: Harnessing Tourism for Improved Growth and Livelihoods » (Le Tourisme en Afrique : Exploiter l’industrie touristique pour améliorer la croissance et les sources de revenus), les pays d’Afrique pourraient rivaliser avec les régions les plus touristiques du monde s’ils accordaient au tourisme la place qu’il mérite dans leur économie.
Les pays du monde entier ont tiré profit du tourisme grâce à l’augmentation du nombre d’arrivées au niveau mondial. Par exemple, le nombre d’arrivées dans la région Asie-Pacifique est passé de 8 % en 1980 à 22 % en 2000, contribuant ainsi à la croissance économique et à l’amélioration des sources de revenus. Durant la même période cependant, la part de marché de l’Afrique dans le tourisme mondial n’a augmenté que de 2 %, passant de 3 % en 1980 à 5 % en 2010.
Pour combler ce fossé, le rapport invite les États africains et le secteur privé à collaborer afin de s’attaquer à des obstacles tels que l’accès aux terres et les règles d’obtention des visas. Cela leur permettra de développer des opportunités touristiques, de transformer le climat économique et de dynamiser la création d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes.
« Tourism in Africa » est le premier rapport de la Banque mondiale à examiner à la loupe le tourisme dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne et à recommander la prise de mesures pratiques et fondées sur des recherches empiriques pour favoriser l’essor du tourisme sur l’ensemble du continent.
Le rapport montre le potentiel élevé d’expansion touristique de pays comme le Botswana, le Cap-Vert, la Namibie, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, au cours des cinq prochaines années. Il souligne que la réussite touristique est à la portée de nombreux pays d’Afrique subsaharienne.
Une voie solide pour le développement
Le tourisme est non seulement l’un des secteurs de l’économie mondiale les plus importants, mais aussi l’un de ceux qui se développent le plus rapidement. Comme le souligne le rapport, « Tourism in Africa », le tourisme africain ne demande qu’à prendre son envol.
Le nombre de touristes arrivant en Afrique subsaharienne a par exemple augmenté de plus de 300 % depuis 1990, avec un record de 33,8 millions de touristes ayant visité la région en 2012. Les revenus générés par le tourisme ont également augmenté : les recettes des hôtels, des excursions et d’autres attractions se montaient à plus de 36 milliards de dollars en 2012, selon le rapport, et ont directement contribué à un peu plus de 2,8 % du PIB de la région.
Cet essor du tourisme, explique-t-on, coïncide avec l’explosion de la croissance économique sur l’ensemble du continent africain. Au cours des cinq dernières années, le PIB réel a affiché une hausse moyenne de 4,9 %, soit une hausse plus élevée que la moyenne mondiale de 3 %.
Misant sur la bonne santé économique des pays d’Afrique subsaharienne, ces dernières années, plusieurs chaînes d’hôtel mondiales sont, selon le rapport, prêtes à investir des centaines de millions de dollars en Afrique au cours des prochaines années pour répondre à une demande croissante tant de la part des touristes étrangers que de celle de la classe moyenne africaine, qui ne cesse de croître.
L’Afrique constitue un marché de croissance émergent important, et malgré l’incertitude politique dans certaines régions, nous constatons toujours une demande d’expansion de toutes nos marques sur l’ensemble du continent,
a déclaré Hassan Ahdab, vice-président et directeur régional des opérations des hôtels Starwood pour la région Afrique et Océan Indien. Avant d’ajouter que
Starwood va augmenter son portefeuille africain de presque 30 %, avec douze nouveaux hôtels destinés à s’ouvrir au cours des trois prochaines années, ce qui ajoutera presque 3 000 chambres au continent et créera, localement, des milliers de possibilités d’emploi.
L’Organisation des Nations Unies a par exemple proclamé 2017, Année internationale du tourisme durable pour le développement. Le tourisme peut être le moteur d’une croissance inclusive et d’un développement économique durable. Depuis les années 1990, il contribue de plus en plus à la croissance, à l’emploi et au commerce en Afrique.
Entre 1995 et 2014, les arrivées de touristes internationaux sur le continent ont augmenté de 6 % en moyenne par an et les recettes d’exportation du tourisme de 9 % par an. La contribution totale moyenne du tourisme au produit intérieur brut (PIB) y est passée de 69 milliards de dollars en 1995-1998 à 166 milliards de dollars en 2011-2014, soit de 6,8 % à 8,5 % du PIB.
En outre, le tourisme a créé plus de 21 millions d’emplois en moyenne en 2011-2014, ce qui équivaut à 7,1 % de la totalité des emplois en Afrique. Par conséquent, pendant la période considérée, 1 emploi sur 14 provenait du secteur touristique.
Dans le même temps, le tourisme a été caractérisé par son isolement par rapport au reste de l’économie, a souffert de la fuite de ressources financières importantes et a causé des tensions socioculturelles et des préjudices environnementaux.
1,14 milliards de touristes dans le monde en 2014
D’après le Travel & Tourism Competitiveness Report 2015, le secteur du voyage et du tourisme a poursuivi sa croissance malgré les difficultés auxquelles certains pays ont dû faire face (instabilité politique, menace terroriste, épidémies).
Selon les chiffres cités dans le rapport du World Economic Forum, le nombre de touristes internationaux a augmenté de 51 millions entre 2013 et 2014 pour atteindre 1,14 milliard. Selon la même source, le secteur du tourisme et du voyage représente 9,5 % du PIB mondial et 5,4 % des exportations, soit près de 7 000 milliards de dollars.