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Souveraineté alimentaire : l’Inde interdit l’exportation du riz blanc non basmati créant des opportunités additionnelles pour l’Afrique

L’Inde représente environ 40% des échanges mondiaux de riz, c’est aussi le deuxième producteur mondial derrière la Chine et le premier fournisseur du marché africain. Or, aucun pays du continent ne figure parmi les principaux producteurs mondiaux de riz pourtant l’Afrique absorbe 40% du commerce mondial de cette céréale, soit 20 millions de tonnes.

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© Getty Images

Le riz est une denrée stratégique dont les besoins de consommation ont augmenté au fil des années. L’Inde a pris jeudi 20 juillet 2023 une décision qui est passée presque inaperçue et pourtant lourde de conséquences. Le premier pays exportateur de riz dans le monde a interdit l’exportation de riz blanc non basmati.

L’Inde représente à lui seul 40 % environ des échanges mondiaux de cette céréale et la mesure concerne environ un quart des exportations, pas moins de 10,3 millions de tonnes exportées en 2022, selon l’AFP.

En interdisant les exportations de riz blanc non basmati, l’Inde cherche à garantir un approvisionnement adéquat pour les consommateurs indiens et à « atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur », relève le ministère indien de la Consommation et de l’Alimentation.

Selon le même ministère, les exportations indiennes de riz blanc non basmati ont bondi de 35 % sur un an, tandis que les prix de détail de la céréale ont augmenté de 11,5 % sur la même période et de 3 % le mois dernier, d’après le gouvernement indien.

Réduire le coût du riz en Inde pourrait par la même occasion faire grimper les cours internationaux de cette céréale. Les cours du riz ces dernières années ont déjà fortement augmenté en raison de la pandémie de Covid, de la guerre en Ukraine et de l’impact du phénomène climatique El Niño sur les rendements des rizières. Un économiste à l’université de Reims Champagne-Ardenne en France, cité par franceinfo, redoute la spirale d’une augmentation du prix de la tonne de riz :

Le prix du riz à la tonne est de 513 dollars sur le mois de juillet 2023, alors qu’en mai et juin, on était à 470 dollars la tonne. C’est exactement le même niveau qu’en 2008, au moment de la crise économique et financière,

relève, inquiet, l’expert. D’aucuns se demandent si l’inflation alimentaire va repartir à la hausse ?

Après le bond des cours du blé dans le sillage des menaces de la Russie sur la mer Noire, l’Inde a décidé à partir de ce vendredi d’interdire toute exportation de riz blanc non basmati. Le pays, premier exportateur au monde de riz, représente à lui seul 40 % environ des échanges mondiaux de la céréale et la mesure concerne environ un quart des exportations indiennes,

souligne un confrère.

Le riz est l’un des éléments de base de l’alimentation sur le continent africain juste derrière le maïs. Et l’Inde est le deuxième producteur mondial de riz derrière la Chine et le premier fournisseur du marché africain.

En Afrique, prévient Rfi dans un article publié sur son site internet la semaine dernière, les premiers pays touchés seront le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo, qui sont d’importants clients de l’Inde : Ils devront se tourner vers la Thaïlande et le Vietnam. Mais leurs tarifs devraient rapidement augmenter : la brisure de riz vietnamienne était déjà cette semaine à son prix le plus haut depuis 12 ans,

annonce notre confrère.

La question n’est plus de savoir si la mesure d’interdiction d’exportations du riz blanc non basmati va avoir des répercussions directes sur plusieurs pays d’Afrique subsaharienne notamment la zone ouest-africaine.

Ici, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo sont de très gros clients de l’Inde et ces pays n’ont pas une production locale assez forte pour faire face à leur demande interne.

Ils vont donc se tourner vers d’autres grands producteurs mondiaux tels que la Thaïlande et le Vietnam. L’inflation est un phénomène mondial et tout porte à croire que Bangkok et Hanoï vont également procéder à des réajustements de prix.

En revanche, l’enjeu au cœur de tous les défis est l’impérieuse nécessité pour le continent africain de mettre en place une série de mesure pour assurer son autosuffisance alimentaire et ne plus être dépendant de la production des autres. L’Afrique dispose des plus importantes terres arables de la planète et il serait temps de les mettre à profit pour produire encore plus.

L’Afrique pourrait absorber 40% du commerce mondial de riz, soit 20 millions de tonnes. Aucun pays du continent ne figure pourtant parmi les principaux producteurs mondiaux de riz, tels que la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Bangladesh, le Vietnam et la Thaïlande, qui détiennent à eux seuls près de 75% de la production mondiale.

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