L’information est officielle depuis ce lundi 27 novembre 2023.
Orange confirme qu’il a décidé de se retirer du processus en cours concernant la vente de 45% d’Ethio Telecom,
déclare l’entreprise dans un communiqué transmis ce lundi à des agences de presse dont Reuters.
Après analyse, le Groupe estime que les conditions ne permettent pas le déploiement rapide de notre stratégie et la réalisation d’un projet créateur de valeur pour l’entreprise,
explique Orange.
La société française de télécommunications a décidé de se retirer du processus d’achat d’une participation dans l’opérateur éthiopien Ethio Telecom pouvant aller jusqu’à 45% et qui selon un pointage fait en janvier 2023, compte 70 millions d’abonnés, dont 27,2 millions sur son application de mobile money, Telebirr, selon Jeune Afrique.
Ethio Telecom et le ministère éthiopien des finances, qui supervise le processus d’appel d’offres, n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires des médias, précise l’agence de presse Reuters.
Manifestation d’intérêt pour participer à la privatisation partielle
On sait qu’en 2021, Orange avait soumis une manifestation d’intérêt pour participer à la privatisation partielle d’Ethio Telecom. Lancée en juin 2021, la privatisation partielle d’Ethio Telecom, entreprise 100 % publique, avait finalement été reportée sine die à mars 2022 « en raison des récents développements et changements macroéconomiques rapides » dans le monde et dans le pays.
La situation économique de l’Éthiopie, pays d’environ 120 millions d’habitants, deuxième plus grande population d’Afrique derrière le Nigeria, s’est dégradée ces dernières années à cause de la pandémie de Covid-19, du conflit entre le gouvernement fédéral et les autorités rebelles de la région septentrionale du Tigré, et des répercussions de la guerre en Ukraine, indiquent nos confrères de Reuters.
La cession d’une part du capital de l’opérateur public vise l’objectif de stimuler le secteur des télécoms en l’ouvrant d’ailleurs à la concurrence via l’octroi de deux licences d’opérateur privé.
Fin du monopole de l’entreprise publique
En mai 2021, un consortium dirigé par le premier opérateur kényan, Safaricom avec Vodacom Group, Commonwealth Development Corporation (CDC) Group, Sumitomo Corporation et Development Finance Corporation (US-DFC) a ainsi remporté la première licence privée pour concurrencer Ethio Telecom. Et susciter ainsi une baisse du coût des télécommunications, une amélioration de la couverture réseau, un regain de l’innovation dans les services à valeur ajoutée, une amélioration de la qualité de service.
L’opérateur kényan devenait le premier opérateur privé de télécommunications en Éthiopie après avoir payé un ticket d’entrée de 850 millions de dollars (862 millions d’euros) et promis d’investir 8,5 millions de dollars sur dix ans.
L’entrée de Safaricom a mis fin au monopole de l’entreprise publique dans ce pays, un élément clé du programme de réforme économique du Premier ministre Abiy Ahmed. Safaricom a ensuite annoncé avoir obtenu une licence pour exploiter un service de transfert d’argent par téléphone mobile en Éthiopie, à l’image de son service M-Pesa lancé au Kenya, où il est devenu indispensable.