Durant les deux jours qu’a duré leur mission de prospection en terre camerounaise, les opérateurs économiques marocains de la filière agro-industrie ont noué des partenariats d’affaires avec des promoteurs de Petites et moyennes entreprises (PME) camerounaises opérant dans le même secteur d’activité.
Les rencontres B2B ont eu lieu les 5 et 6 décembre 2023 à Douala, à l’initiative de la Chambre du commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (CCIMA) de ce pays de l’Afrique centrale. La délégation marocaine était constituée de six chefs d’entreprises de production alimentaire. Ces opérateurs du secteur agro-alimentaire marocain sont venus explorer les opportunités commerciales qu’offre le marché camerounais, en préparation au déploiement des autres secteurs économiques, a-t-on appris.
Mardi 5 décembre, la phase inaugurale et protocolaire de ces rencontres maroco-camerounaises, a été marquée par un symposium sur les perspectives d’échanges et de partenariat entre le Maroc et le Cameroun. Elle a été suivie des rencontres professionnelles B2B entre les deux parties.
Cette initiative est très intéressante. Elle pourra apporter un plus dans notre pays, surtout pour les hommes et femmes d’affaires. Pour moi, particulièrement, ça a ajouté quelque chose à ce que je fais,
apprécie Florence Eloundou, représentante d’une PME camerounaise.
Des subventions pour les entrepreneurs étrangers au Maroc
Le représentant du président de la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA) a demandé à la délégation des opérateurs économiques marocains de ne pas se limiter à l’exportation et à la distribution des produits Made in Morocco dans le territoire camerounais. Ils devront aussi implanter leurs usines sur place au Cameroun et surtout privilégier un cadre de coopération bénéfique aux deux parties à travers un transfert de technologie.
La Chambre de commerce du Cameroun a exhorté les hommes d’affaires de ce pays de l’Afrique centrale à n’être pas de simples consommateurs. Ils devront oser en allant entreprendre à leur tour sur le territoire marocain. Une exhortation qui n’est pas tombée dans les oreilles des sourds dès lors que les ambassadeurs du roi Mohammed VI ont exprimé leur disponibilité à accueillir leurs pairs camerounais dans le royaume chérifien. Ce, même si les textes sur les incitations aux investissements étrangers ne sont pas encore finalisés.
Ils prévoient néanmoins une exonération de paiement de taxes et des impôts d’une durée de trois ans pour chaque entreprise étrangère qui s’installe dans ce pays méditerranéen. Pour le cas des Camerounais désireux d’investir au Maroc, ils recevront une subvention dès leur implantation.
Le gros des poissons de conserve produits au Maroc est exporté
Les sociétés marocaines en mission de prospection des ventes au Cameroun produisent, dans leur grande majorité, des aliments de conserverie comme les sardines à l’huile végétale et les sardines à l’huile végétale pimentées, les ketchups, entre autres. Mais le gros de la production du pays est exporté. Par exemple, Al Boustane, une société du Groupe IM-EX Invest Developpement Sarl, exporte jusqu’à 80% de sa production. Il s’agit d’une vieille unité industrielle qui au fil des décennies a survécu à ses dirigeants respectifs. Parmi les produits phares de cette entité, il y a les concentrés de sardine, le nectar ananas, le nectar mangues, les sauces moutarde et mayonnaise, et tout ce qui est produit de mer.
La société Silver Food, quant à elle, ne commercialise que 30% de sa production sur le marché marocain et le thon est la première consommation locale. Les 70% sont exportés. L’entreprise a trois usines de production au Maroc. Quid de la société Damsa, spécialisée elle aussi dans la production de poissons en conserve ? Ses produits sont distribués en Europe, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis en priorité. En Afrique, où le marché semble saturé, elle commercialise ses produits en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo (RDC). Le marché camerounais est en friche. Ce qui justifie l’offensive engagée par la société marocaine.
On voudrait se déployer davantage en Afrique parce que, pour le moment, le continent ne dépasse pas 15% de nos exportations. On est un gros producteur. Au Cameroun, nous travaillons avec notre détaillant SIPAL et des importateurs semi-grossistes,
a confié, à Invest-Time, Catherine Tamar Essola, de la société Damsa.
On n’est pas au Cameroun pour vendre un produit, on veut vendre aussi un savoir-faire, accompagner et prodiguer des conseils, avoir des partenaires de confiance,
a-t-elle poursuivi.