Les principaux États producteurs du Caoutchouc en Afrique sont : La Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Libéria, le Ghana et le Cameroun. La Côte d’Ivoire est le premier producteur africain de caoutchouc naturel en 2023 avec 600 000 tonnes, soit 70% de la production africaine. Elle se classe 4ème producteur mondial du caoutchouc naturel depuis fin 2020 avec près de 850.000 T de production.
Le verger ivoirien occupe un peu plus de 700 000 ha dont 500 000 de plantations villageoises, soit 71% des superficies plantée. Les plantations en saignée (plantations villageoises et plantations industrielles) estimées à près de 550 000 ha représentent 75% du verger national,
a annoncé Koffi Konan Albert, le secrétaire exécutif adjoint de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Apromac). Il a aussi révélé que l’effectif des planteurs du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire est estimé à 165 000 en 2020.
Sur le plan économique, le caoutchouc naturel est devenu le 2ème produit agricole d’exportation du pays après le cacao. Le chiffre d’affaires de la filière a été de 820 millions de dollars US soit 495 milliards de F CFA dont 165 millions de dollars US soit 100 milliards pour les producteurs en 2018. Sur la même période, les revenus distribués aux paysans sont passés de 66 millions de dollars US soit 40 milliards de FCFA à 165 millions de dollars US soit 100 milliards de FCFA. La filière fait vivre 900 000 personnes et concentre 300 000 emplois directs.
De bonnes recettes
Au Libéria les recettes d’exportation de caoutchouc et produits dérivés ont totalisé plus de 112 millions $ en 2022, d’après les données compilées sur la plateforme Trade Map. En Afrique de l’Ouest, le Libéria est le troisième producteur de caoutchouc naturel après la Côte d’Ivoire et le Nigeria.
Dans le pays, l’exécutif encourage les investissements dans le segment de la transformation pour accroître la valeur ajoutée dans la filière. Pour le mois d’octobre, le prix d’achat du kilogramme aux planteurs a été fixé à 0.432 USD.
Le caoutchouc des bonnes affaires
Le caoutchouc naturel est un matériau exceptionnellement solide, flexible et extrêmement étanche. Il fournit les pneus de nos voitures, les semelles de nos chaussures, les joints d’étanchéité des moteurs et des réfrigérateurs, et isole les fils et autres composants électriques.
Il est utilisé dans les préservatifs et les vêtements, les ballons de sport et les humbles élastiques. Au cours de la pandémie Covid-19, il a joué un rôle clé, dans les équipements de protection individuelle utilisés par les médecins et les infirmières du monde entier.
Les sociétés s’investissent dans la transformation
La Société internationale de plantations d’hévéas (SIPH) est le premier producteur de caoutchouc naturel en Afrique, avec plus de 60 000 hectares de plantations en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Nigeria et au Liberia. Le caoutchouc issu des plantations de SIPH et de milliers de petits exploitants indépendants, qui représentent près de 80 % des 330 000 tonnes produites chaque année, est transformé dans ses neuf usines.
Par ailleurs, dans le but de transformer l’intégralité de la production de caoutchouc naturel Ivoirien d’ici fin 2024, le gouvernement a inauguré la plus grande usine de transformation du caoutchouc d’Afrique le 26 octobre 2023. L’usine LOETH, construite par la Société africaine de plantation d’hévéa (SAPH) à Soubré dans l’ouest du pays, a une capacité de production de 60 000 tonnes de caoutchouc par an, et vient porter l’offre des usines de l’entreprise à six pour une capacité totale de 275 000 tonnes de caoutchouc par an.
Selon les autorités ivoiriennes, cette nouvelle manufacture, d’une valeur de 33 millions de dollars US soit 20 milliards de francs CFA, va générer plus de 600 emplois directs et indirects, dont 320 emplois existants, avec plus de 20% d’emplois pour des femmes. Offrant des opportunités d’affaires pour les entreprises de la localité de Soubré.
Hevecam le leader du marché camerounais
Avec une production annuelle de 27000 tonnes, Hevecam, leader du marché camerounais se veut le leader africain de production du latex en crème. C’est d’ailleurs l’unique industrie en Afrique qui produit du latex en crème ou centrifugé qui sert notamment à la fabrication de poches de sang, de gangs hygiéniques.
Cette société spécialisée dans la production de caoutchouc s’étend sur une superficie de 42 000 ha de plantations d’Hévéa. HEVECAM est doté de 6000 employés dont 35% de femmes. L’usine assure une production annuelle chiffrée à plus de 27000 tonnes de caoutchouc avec pour ambition de doubler sa capacité. La masse salariale et la responsabilité sociale de cette structure s’élèvent à 24 millions de dollars US soit 15 milliards de FCFA par an.
Une transformation progressive
Au Libéria, le président George Weah a procédé à l’inauguration d’une usine de traitement de caoutchouc naturel dénommée « Jeety Rubber Factory ». D’un coût total de 35 millions $, construite par l’homme d’affaires indien Upjit Singh Sachdeva.
Basée sur un site de 13 hectares à Weala dans le comté de Margibi, l’usine est dotée d’une capacité de traitement comprise entre 200 et 250 tonnes de caoutchouc brut par jour. Pour son approvisionnement en matières premières, l’usine dépend exclusivement de la production locale. L’unité devrait permettre de générer entre 40 et 50 millions $ de recettes d’exportation.
Au Ghana, le président Nana Akufo-Addo a lancé une usine de production de caoutchouc dans le district de Wassa Est localisé dans la région occidentale. D’un coût total de 2 millions $, l’unité dénommée « Narubiz » est dotée d’une capacité de transformation de 20 tonnes de latex par jour. D’après les autorités, l’usine devrait générer chaque année, près de 10 millions $ de devises d’exportation et offre actuellement 1 300 emplois directs et indirects pour les différents acteurs de la chaîne de valeur du produit.
Pour rappel, le Ghana produit en moyenne 40 000 tonnes de caoutchouc par an. Le leader de l’industrie est la Ghana Rubber Estates Ltd (GREL), filiale ghanéenne de la Société Internationale de Plantations d’Hévéas (SIPH). La compagnie dispose d’une concession de 15 000 hectares dont 13 000 sont plantés en hévéa et possède un réseau de fournisseurs indépendants comprenant 9 000 petits planteurs.