Comme l’a rappelé Jacquis Kemleu Tchapgou, le secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc), le projet de mise en place de l’association dénommée « Organisation interprofessionnelle de la filière palmier à huile du Cameroun », en abrégé « Inter Palm-Cam », commence à être maturé en 2018.
Ceci, sous la bénédiction du ministre du Commerce avec pour acteurs l’Union des exploitants de palmier à huile du Cameroun (Unexpalm), Socapalm et Asroc, sous la direction du défunt ministre Mpouma, président de l’Unexpalm. La maturation est accompagnée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural et par l’expert Didier Curtenaz de l’Union européenne.
Comme présentée par ses initiateurs, Unexpalm, Pop’s-Snphpc (Cameroon National Palm Oil Producers Syndicat) et l’Asroc, Inter Palm-Cam nourrit l’ambition d’augmenter la production camerounaise d’huile de palme, tout en améliorant sa qualité.
La demande locale d’huile de palme brute
Également, les différents acteurs regroupés au sein de cette interprofession veulent être capables de satisfaire la demande locale d’huile de palme brute et de ses produits dérivés, d’arrêter progressivement leur importation et de contribuer au développement économique du Cameroun.
Aussi, cette interprofession décide par conséquent de se prendre en charge et de se positionner comme une force de proposition au gouvernement, comme un partenaire sûr relativement au développement de la filière palmier à huile, créatrice d’emplois et de revenus.
Inter Palm-Cam se donne pour priorités de construire une vision partagée de l’avenir du palmier à huile avec une lisibilité sur ses objectifs entre acteurs « sérieux et professionnels », en partenariat avec l’Etat ; identifier les actions stratégiques à mener pour permettre le développement de la production et la création de revenus (investissements, achats groupés, formation…).
Et aussi gérer une concertation sur le prix des régimes, de l’huile de palme, de l’huile raffinée et les autres produits dérivés, partagée entre acteurs soumis à l’Etat en vue de leur homologation. Il s’agit aussi de la mise en place d’un programme d’actions pluriannuel bâti par les instances de gouvernance d’Interpalm, mis en œuvre et financé par les acteurs avec l’appui des partenaires et bailleurs.
Et comme démarche, les acteurs de cette filière impliqués dans ce projet optent pour la concertation ; la signature d’un protocole d’accord entre les trois partenaires ; l’élaboration collective et la validation du projet des statuts ; la validation et l’adhésion à Interpalm par les instances dirigeantes des différentes structures et l’assemblée générale constitutive et dépôt du projet au site Interpronet.
Pour l’heure, l’association qui est dans un processus de création, est constituée de 3 collèges correspondant aux 3 maillons nécessaires à la production d’huile de palme, et a pour but de rassembler tous les acteurs directs de la filière palmier à huile du Cameroun en vue de réaliser des actions d’intérêts communs.
Document de stratégie, pour la croissance et l’emploi
Interpalm-Cam est ainsi constituée à la base par d’un certain nombre d’organisations professionnelles nationales réparties comme suit : pour le collège des exploitants par l’Unexpalm représenté par 10 délégués à l’assemblée générale. Pour le collège des entreprises de la première transformation par le Pop’s, représenté par 5 délégués à l’assemblée générale, et pour le collège des entreprises de la deuxième transformation par l’Asroc, représenté par 5 délégués à l’assemblée générale.
En rappel, la filière huile de palme fait partie du secteur de l’agroalimentaire qui a été identifié dans le Document de stratégie, pour la croissance et l’emploi (DSCE) et le Plan directeur d’industrialisation du Cameroun (PDI) comme un secteur de croissance devant permettre au Cameroun de passer à une croissance à deux chiffres et de devenir un pays émergent. Cette filière à fort potentiel de croissance et à forte valeur ajoutée, a investi, à ce jour, près de 1,6 milliard de dollars US soit 1000 milliards de FCFA avec près de 300 000 personnes en emplois directs.