L’évènement sera une tribune pour discuter des problématiques telles que la modernisation des infrastructures, l’amélioration de la sécurité et de la gestion des risques, et l’adaptation aux nouvelles technologies des établissements maritimes et portuaires.
Cette rencontre vise à établir avec les principaux acteurs et experts du secteur maritime et portuaire de la côte ouest-africaine un cadre d’action concerté, nourri par des échanges sur les défis, les opportunités et les innovations dans la gestion portuaire. Ce, à l’aune de l’adoption des quatre objectifs fixés par l’association de gestion des ports de l’Afrique de l’ouest et du Centre à savoir : le renforcement de la coopération régionale, le soutien à l’innovation technologique, la promotion du développement durable et l’amélioration de la formation et le développement des compétences.
Aujourd’hui, les ports de la côte ouest sont confrontés à des défis considérables tels que la modernisation des infrastructures, l’amélioration de la sécurité et de la gestion des risques, ainsi que l’adaptation aux nouvelles technologies. C’est pour cette raison que les experts et acteurs des sous régions Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale vont pendant trois jours évaluer le niveau de mise en œuvre des recommandations issues des réunions de 2023.
En plus, plusieurs thématiques animeront les discussions au sein des différents comités techniques. Il s’agit notamment: des enjeux de sécurité dans la gestion des déchets : cas des épaves, de la problématique de la disponibilité de l’énergie électrique dans les ports, et du rôle de chargé d’affaires dans le processus de renforcement de la coopération interportuaire. Selon un communiqué publié par le PAK,
Les réunions techniques de Kribi vont constituer une plateforme unique pour aborder ces questions et développer des stratégies communes afin de renforcer la compétitivité des ports de la région.
Par ailleurs, les travaux en atelier permettront de passer en revue les différentes contraintes opérationnelles ou réglementaires à même de freiner le développement du secteur et d’en proposer des solutions durables.
Kribi, future zone économique de développement, nouvelle génération
La désignation de Kribi pour abriter les assises de 2024 s’inscrit dans la continuité des efforts que le PAK déploie depuis le lancement de ses activités opérationnelles en mars 2018, visant à formuler, en direction des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et des organisations du secteur, un cadre d’action pour l’établissement de normes et de pratiques visant à renforcer la croissance du commerce international.
Une délégation du bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) conduite par son directeur, Jean Luc Mastaki a rendu une visite au directeur général du Port autonome de Kribi (PAK), Patrice Melom, le 16 avril dernier. A l’occasion, la CEA s’est réjouie des efforts engagés pour faire de la plateforme un complexe industrialo-portuaire moderne.
En tant que Think Tank, la CEA va apporter un accompagnement technique, c’est-à-dire conseiller et accompagner le port pour qu’il s’arrime au modèle de zone économique spéciale de nouvelle génération. Au moment où l’Afrique centrale vient d’être dotée d’une vision stratégique et des aspirations partagées pour le futur (le Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique en Afrique centrale, PDIDE-AC), l’ambition est de faire de la sous-région une base de défense et de manufacture de classe mondiale, qui va reposer sur la transformation sur place des matières premières stratégiques et des minerais critiques. Ainsi qu’une plaque tournante incontournable de solutions écologiques, logistiques, numériques, financières et énergétiques, etc.
Une vision sans action n’est qu’un rêve. Et une action sans vision dans un pays ne mène nulle part. Par contre, une vision accompagnée d’investissements concrets, productifs d’envergure comme par exemple la mise en place des ports de la dimension du Port autonome de Kribi, c’est traduire la vision du Chef de l’Etat Paul Biya en réalité,
a indiqué le chef de la section des initiatives sous régionales au Bureau de la CEA, Dr. Adama Ekberg Coulibaly.
Densité des infrastructures de transport faible et inégalement répartie
Kribi est donc tout indiqué pour servir de porte d’entrée afin d’arrimer l’Afrique centrale à cette vision. D’ailleurs, la plateforme portuaire opérationnelle depuis 2018 et en activité sur une superficie de 15 000 hectares a engagé des travaux d’extension (phase 2) qui intègrent des usines minières et un terminal minéralier d’une capacité de traitement de 100 millions de tonnes issues de l’exploitation du gisement de fer de Mbalam au Cameroun et de Nabeba en République du Congo. Le lancement technique du projet côté Congo a été effectué le 8 mai 2024, avec pour ambition de devenir le cinquième pool producteur de fer de la planète. L’infrastructure va en outre accueillir des navires vraquiers d’une capacité allant jusqu’à 300 000 tonnes.
D’après le diagnostic actuel des infrastructures de transport en Afrique réalisé par la CEA, la densité des infrastructures de transport est faible et inégalement répartie (avec un développement plus poussé en Afrique du Nord, australe et de l’Est). Quand elles ne sont pas de mauvaise qualité, ces infrastructures sont orientées vers les corridors d’import-export (de l’arrière-pays vers les ports). Les infrastructures multimodales et autres plateformes logistiques ne sont pas développées. Au niveau des plateformes portuaires, le classement des ports à conteneurs les plus performants en Afrique en 2021 ressort que le port de Kribi a occupé la 36e place (355e rang mondial) derrière le port de Douala avec sa 30e place au niveau africain (340e rang mondial).