L’industrie agroalimentaire kényane est riche d’une nouvelle variété de pommes de terre : les semences de pommes de terre véritables. C’est le fruit d’un partenariat entre Bayer et Solynta. Cet accord prévoit la commercialisation et la distribution de semences de pommes de terre véritables sur les marchés kényan et indien.
Cette collaboration sera axée sur les connaissances spécialisées de Solynta en matière de sélection de pommes de terre et sur le développement de nouvelles variétés qui prospéreront dans les principales régions productrices de pommes de terre. Une innovation qui permettra aux producteurs kényans de franchir un nouveau cap dans la culture des pommes de terre. En effet, ces derniers planteront désormais les pommes de terre à partir de vraies semences plutôt que des tubercules comme c’est le cas traditionnellement.
L’entreprise Bayer distribuera donc des variétés hybrides de pommes de terre aux cultivateurs des régions reculées du Kenya et de l’Inde à cet effet. Ces méthodes novatrices introduites dans le secteur agricole kényan vont booster la production locale de pommes de terre dans le pays.
Une bonne nouvelle pour le tissu industriel national.
Les nouvelles semences kényanes présentent de nombreux avantages. Elles sont plus petites, plus propres, exemptes de maladies. Elles ont également une plus longue durée de conservation et sont faciles à transporter et à stocker. Elles sont disponibles toute l’année et peuvent être sélectionnées avec des caractéristiques bénéfiques supplémentaires telles que la résistance aux maladies et la résistance au climat. Ces semences de pommes de terre entrent dans la stratégie d’agriculture régénératrice de Bayer, axée sur des systèmes alimentaires résilients et durables.
La pomme de terre au cœur de la sécurité alimentaire
Après le maïs, la pomme de terre est la deuxième culture alimentaire du Kenya en 2018. Elle est cultivée cette année-là sur une superficie 120 000 ha par près 800 000 producteurs, pour une production annuelle de deux à trois millions de tonnes. Ces quantités démontrent à suffisance le poids de la pomme de terre dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. La pomme de terre joue un rôle essentiel dans la politique alimentaire du Kenya. C’est donc à juste titre que le gouvernement, les comtés et les investisseurs manifestent un intérêt croissant pour cette production depuis quelques années.
La pomme de terre a d’ailleurs été identifiée comme l’une des cultures devant « améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous les kenyans en 2022 ». Une initiative inscrite dans le cadre de la stratégie « The Big Four » qui a guidé le second mandat du président Kenyatta. Les objectifs derrière ce programme dès son lancement étaient d’augmenter la production à grande échelle et réduire les coûts de l’alimentation. Ceci en améliorant les techniques de stockage et les infrastructures de mise sur le marché.
Par ailleurs, plusieurs comtés ont mis en place des programmes de développement avec l’appui de bailleurs de fonds et d’agences de coopération (GIZ, UE, Hollande, Irlande). Plusieurs projets d’investissement dans des usines de transformation ont été annoncés.
Les professionnels français de la filière, regroupés autour de la Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre, ont identifié le Kenya comme pays cible pour l’exportation de plants.
Pour ce faire, un accord phytosanitaire entre la France et le Kenya a été élaboré, selon le Trésor général français. Une mission d’audit « système » d’experts kényans du Kephis, l’agence publique kényane chargée des questions phytosanitaires, réalisée en France du 4 au 9 février 2018 a permis de finaliser cet accord. Cette alliance a permis de mettre à la disposition du Kenya des variétés françaises de pommes de terre. Cet aliment représente donc un levier porteur de développement du Kenya. Les investisseurs étrangers et locaux disposent donc d’une opportunité d’investissement sur laquelle s’appuyer pour créer des richesses.