Les routes reliant Edéa à Douala et Douala à Bafoussam, des artères vitales pour l’économie nationale, sont aujourd’hui dans un état de décomposition avancée. Leurs chaussées criblées de nids de poule ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. Ces voies sont pourtant essentielles, non seulement pour la circulation intérieure, mais aussi pour l’exportation vers les pays enclavés comme le Tchad et la République centrafricaine. Mais aujourd’hui, elles se transforment en un gouffre pour les entreprises, ralentissant considérablement les flux commerciaux. Le GECAM ne mâche pas ses mots :
De manière générale, les entreprises, et en particulier celles qui dépendent des transports pour la distribution de leurs produits subissent à la fois des retards significatifs dans leurs transactions et une augmentation des coûts opérationnels dus entre autres, à l’usure prématurée de leurs véhicules et à une consommation accrue de carburant et de pièces de rechange,
alerte Tawamba.
Il met en lumière une réalité crue : les entreprises, particulièrement celles dépendant du transport routier, sont en première ligne de cette crise, subissant des pertes financières majeures et voyant leur compétitivité s’effriter jour après jour.
Face à cette situation critique, le GECAM appelle à une mobilisation urgente. Un programme de réhabilitation rapide des infrastructures routières devient impératif pour sauver ce qui reste de la compétitivité des entreprises camerounaises. Mais l’enjeu va au-delà de la simple réparation des routes. Il s’agit de garantir la sécurité des usagers, de fluidifier le trafic pour relancer l’économie, et de freiner une inflation galopante. Au-delà des chiffres, c’est une question de survie économique pour de nombreuses entreprises. Ces infrastructures délabrées compromettent non seulement la distribution des produits de première nécessité, mais elles freinent également l’intégration régionale et le développement économique du Cameroun.
Des projets routiers pour 2024-2026
Malgré le sombre tableau actuel, des lueurs d’espoir apparaissent à l’horizon. Selon le ministère des Travaux publics, le Cameroun se prépare à un plan ambitieux : bitumer 1 888,719 km de routes entre 2024 et 2026. Dès 2024, 656,959 km devraient être réalisés. Cette ambition, si elle se concrétise, pourrait transformer le paysage économique du pays en facilitant les échanges commerciaux et en intégrant davantage les régions isolées.
Cependant, ces promesses ne pourront se matérialiser qu’avec des financements à la hauteur des enjeux. En parallèle, la mise en place de partenariats public-privé pourrait accélérer le processus de réhabilitation et d’extension du réseau routier. Les entreprises camerounaises, quant à elles, restent sur le fil du rasoir. Le temps presse, car chaque jour qui passe dans l’inaction coûte cher à l’économie et met en péril la survie de nombreux acteurs économiques. Pour que le Cameroun puisse enfin libérer son potentiel, il est crucial que l’urgence soit reconnue et que des actions concrètes soient mises en œuvre sans plus attendre.