Les cacaoculteurs de Batchenga étaient à la fête ce 20 août. Et pas que pour l’inauguration du projet d’alimentation en eau potable pour la ville de Yaoundé et ses environs, à partir du fleuve Sanaga (Paepys), un investissement ambitieux qui vise à répondre à un déficit pressant en eau potable, avec une capacité de production initiale de 300 000 m³ par jour, extensible à 400 000 m³ lors de la phase d’extension.
Les producteurs de Cacao de Batchenga étaient surtout à la fête pour célébrer le président de la République, Paul Biya, qui, selon eux, a propulsé le cacao du Cameroun sur le sommet du monde.
Le président de la République fait du bonheur du peuple camerounais une priorité constante. Il n’épargne aucun effort pour réaliser cet objectif de bien-être pour ses compatriotes,
a affirmé Anatole Souga, le maire de Batchenga.
Ce dernier a souligné que la revalorisation récente des prix du cacao, qui suscite l’envie chez les autres producteurs de cacao du continent africain, témoigne de cette volonté.
Le planteur camerounais est aujourd’hui fier de récolter les fruits de son travail acharné, éloignant ainsi le spectre de la pauvreté de nos campagnes,
a-t-il ajouté, rendant ainsi un hommage à la vision du président Paul Biya.
La fierté des cacaoculteurs de Batchenga repose sur des chiffres évocateurs. Pour la campagne 2023/2024, le prix du cacao a atteint des sommets historiques, frôlant les 6 000 FCFA le kilogramme, alors que d’autres pays africains n’ont offert, au mieux, 1500 FCFA le kilogramme pour la même campagne. Il faut dire que c’est lors de la cérémonie de lancement de la campagne cacaoyère 2023/2024 que le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana avait annoncé, sous le regard incrédule de l’assistance, que cette nouvelle saison serait “un grand cru”. Et les actes ont suivi les paroles, puisque les chiffres lui ont donné raison.
En haut de l’échelle sociale
À Batchenga, comme ailleurs, les témoignages affluent, illustrant une dynamique nouvelle.
J’ai vendu mon cacao pour près de 51 000 USD (30 millions de FCFA) lors de la campagne dernière, devenant pour la première fois de ma vie millionnaire, comme désormais la grande majorité des cacaoculteurs camerounais. Jamais je n’aurais imaginé cela en trente ans de cacaoculture,
s’émerveille Côme Ateba, un planteur du village Nalassi. Un chef traditionnel de Mebassa rapporte que certains producteurs ont même engagé des gardiens pour surveiller leurs plantations, témoignant ainsi de la valeur inédite de leur récolte. Les cacaoculteurs, jadis marginalisés, se voient désormais en haut de l’échelle sociale, reléguant les fonctionnaires au rang de simples spectateurs.
Maintenir les prix à ces niveaux records
Néanmoins, cette promotion sociale épouse des défis à venir. Lors du lancement de la campagne cacaoyère 2024/2025 à Mvengue, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a exprimé la détermination du gouvernement de maintenir les prix à ces niveaux records. Ce vœu, s’il se concrétise, il n’y a aucune raison d’en douter, permettrait de transformer en profondeur le paysage économique rural camerounais. En tout cas, les producteurs se trouvent désormais en position de force.