Préparer les opérateurs ivoiriens à mieux répondre aux exigences du marché européen. Cette problématique était au cœur d’un atelier de formation sur la réglementation européenne concernant les fruits tropicaux. Un atelier organisé par le Conseil national des exportations (CNE) ivoirien dans le cadre du Projet PACIR 2 (Projet d’appui à la compétitivité et à l’intégration régionale) le 20 août dernier. Objectif, permettre aux participants (les acteurs clés des chaînes de valeurs de la Stratégie nationale d’exportation, SNE) d’accroître leur niveau d’information et de connaissance sur la réglementation européenne concernant les fruits tropicaux afin de la transmettre aux potentiels exportateurs.
Les principaux secteurs ciblés sont l’économie exportatrice, et surtout les secteurs impliqués dans les chaînes de valeur de la SNE. Cette initiative permettra aux opérateurs ivoiriens de mieux répondre aux exigences du marché européen.
Le marché européen représente une opportunité stratégique pour nos opérateurs économiques, notamment dans le secteur des fruits et légumes. Cependant, pour saisir pleinement ces opportunités, il est essentiel de bien comprendre les exigences et les défis que pose ce marché exigeant,
a déclaré Serge Bombo, secrétaire général du CNE.
La formation sur la réglementation européenne concernant les fruits tropicaux en Côte d’Ivoire a bénéficié du financement de l’Union européenne. Pour David Kouassi, représentant du Directeur général du Commerce extérieur (Dgce), cet atelier, intégré dans le développement des compétences à l’export, est une opportunité précieuse pour les opérateurs Ivoiriens. Il leur permettra de se familiariser avec les exigences de ce marché stratégique, d’anticiper les changements à venir, et de se préparer aux nouvelles conditions d’accès, peut-on lire sur le site du CNE.
Produits tropicaux, un pilier pour l’économie nationale
En Côte d’Ivoire, la production des fruits tropicaux (bananes et ananas) est un secteur incontournable de l’économie. Avec une production annuelle de près de 260 000 tonnes, la filière représente 8% du Produit intérieur brut (PIB) agricole, et 2 % du PIB national. Ces données font du pays le 2e producteur africain et le 13e producteur mondial de bananes, selon le CNE.
Avec une part des exportations égales à 80%, soit 5 % du marché européen de produits tropicaux, l’Union européenne est le principal destinataire des bananes ivoiriennes. Une meilleure connaissance de la réglementation européenne sur les fruits tropicaux est donc un atout pour les produits ivoiriens dont le défi est de rester compétitifs.
La filière ananas représente quant à elle 0,6 % du PIB national et 1,6 % du PIB agricole. Sa production moyenne annuelle est de 170 000 tonnes, d’après les données fournies par le CNE. L’« ananas de Côte d’Ivoire » occupe la deuxième place sur le marché européen après le Costa Rica. Comme la banane, l’ananas ivoirien est destiné à l’exportation (80 % vers l’Europe). Seule une infime partie de ces produits sont destinés à la transformation. Ces deux fruits génèrent un chiffre d’affaires annuel de 246, 188 millions de dollars US (145 milliards de FCFA), selon la même source.
340 000 tonnes de bananes mises sur le marché en 2023
Les exportations annuelles de bananes en Afrique varient entre 650 000 et 700 000 tonnes. La Côte d’Ivoire est le moteur de cette industrie sur le continent avec près de la moitié des ventes à l’international. La Côte d’Ivoire a placé 340 000 tonnes de bananes sur le marché international, selon le rapport annuel de la FAO sur les résultats préliminaires de l’évolution du commerce mondial de la banane, en 2023.
Ce chiffre représente une augmentation de 14 000 tonnes, soit une croissance de 4 % par rapport à l’année précédente (326 000 tonnes). L’Union européenne, en particulier France, absorbe entre 50 et 60 % du volume de production chaque année. Le rapport indique que les expéditions de la Côte d’Ivoire vers la France ont enregistré une augmentation d’environ 11 % en glissement annuel de janvier à août 2023, accompagnée d’une hausse de 13 % de la valeur unitaire moyenne des exportations.