Sous la présidence de M. Yvon Sana Bangui, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a conclu sa troisième session ordinaire de l’année ce 23 septembre 2024 à Yaoundé. Examinant les récentes évolutions économiques et les perspectives macroéconomiques à l’échelle internationale et sous régionale, le CPM a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés : taux d’Intérêt des appels d’offres : 5,00 %, taux de la facilité de prêt marginal : 6,75 %, taux de la facilité de dépôt : 0,00 %. Les coefficients des réserves obligatoires restent fixés à 7,00 % pour les exigibilités à vue et 4,50 % pour les exigibilités à terme.
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Les toutes dernières décisions du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale visent à consolider la position extérieure de la sous-région tout en maîtrisant l’inflation. Pour ajuster sa politique monétaire si nécessaire, la BEAC continue de surveiller attentivement les évolutions économiques globales et régionales.
Selon les perspectives régionales pour 2024, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale devrait enregistrer une croissance de 2,9 %, soutenue par des activités non pétrolières. Les tensions inflationnistes devraient reculer à 4,2 % en moyenne annuelle. Toutefois, les finances publiques restent fragiles, avec un déficit projeté à 0,3 % du PIB.
Contexte international
Selon les dernières prévisions du FMI, la croissance économique mondiale devrait se stabiliser autour de 3,3 % pour 2024 et 2025. Cette croissance est influencée par divers facteurs, dont un assouplissement progressif des politiques monétaires des grandes banques centrales, une amélioration des marchés du travail, ainsi que des tensions géopolitiques persistantes, notamment en Ukraine et au Proche-Orient.
Le Comité de politique monétaire est l’organe de décision de la BEAC en matière de politiques monétaire et de gestion des réserves de change est composé outre le président, de quatorze membres délibérants, à raison de deux par État membre, dont le Directeur national de la BEAC, et de deux pour la France.
Ses principales attributions sont de définir la stratégie et les objectifs de la politique monétaire et de la politique de gestion des réserves de change ainsi que les modalités de leur mise en oeuvre ; fixer les conditions d’intervention de la Banque centrale ; imposer aux établissements de crédit la constitution de réserves obligatoires ; préciser les conditions générales d’exécution par la Banque Centrale des opérations de prêt ou d’emprunt de monnaie, ainsi que les conditions des opérations d’achat et de vente d’or et celles de l’assistance de la Banque Centrale aux États membres pour l’émission et la gestion de titres publics ; délivrer son avis conforme pour l’adoption par le Comité Ministériel des règles qui s’imposent aux Comités Monétaires et Financiers Nationaux dans l’exercice de leurs compétences ayant trait à la politique monétaire et statuer sur toute demande de dérogation à ces règles ; et procéder, le cas échéant, à la révision des délibérations des Comités monétaires et financiers nationaux en matière de politique monétaire, qui contreviendraient aux dispositions statutaires et aux règles générales de procédure, de fonctionnement et d’exercice de leur compétence.
Pour atteindre l’objectif final de stabilité monétaire, le CPM recourt aux instruments indirects de politique monétaire, notamment la gestion de la liquidité dans le cadre du marché monétaire et l’imposition de réserves obligatoires.