Le 3e Forum international annuel sur le développement du Bassin du Lac Tchad s’achève ce jeudi 7 novembre à N’Djamena en République du Tchad. En 2008, les dimensions du lac étaient de 30 km sur 40 km à l’embouchure du fleuve Chari – Logone pour une superficie de 2 500 km². Le lac couvre aujourd’hui moins de 10% de la superficie qu’il occupait dans les années 1960. Le ministre tchadien de l’Eau et de l’Energie, Marcelin Passalé Kanabé a présidé, le 5 novembre, la cérémonie d’ouverture du Forum international avec comme thème :
Renforcer la gouvernance locale et la cohésion sociale pour le développement socio-économique et la sécurité alimentaire dans un contexte de climat changeant dans le bassin du lac Tchad.
Les pays qui bordent le Lac Tchad ont donc l’obligation de mutualiser les énergies, pour garantir la sécurité dans les frontières. Le Forum convoque les praticiens du développement à un dialogue sur la stratégie et les solutions pour relever les défis du changement climatique et des conflits, soutenir la reprise économique, réparer le contrat social et répondre aux besoins des femmes, des jeunes et des plus vulnérables dans la région.
Pourtant dotée d’un immense potentiel d’opportunités économiques dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, des énergies renouvelables et du tourisme, la région du lac Tchad est l’une des régions d’Afrique où l’insécurité provoquée par une violence sans précédent du Groupe terroriste Boko Haram a eu comme entre autres conséquences l’effritement du tissu social et la dégradation des moyens de subsistance traditionnels, causant ainsi le déplacement massif de personnes non seulement à l’intérieur de leurs propres pays mais aussi et surtout vers les pays voisins.
PROLAC
C’est la raison pour laquelle la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT) et ses partenaires techniques et financiers ont décidé de faire le point de la situation qui prévaut dans ce bassin et qui affecte quatre pays, à savoir le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad c’est-à-dire environ 300 millions d’habitants.
Ainsi, les consultations et concertations ont abouti à la Stratégie régionale de stabilisation, de relèvement et de résilience des territoires dans le bassin du Lac Tchad affectés par la crise Boko Haram. Cette stratégie prévoit notamment la formulation et la mise en œuvre de projets régionaux devant réduire de manière significative l’extrême pauvreté qui sévit dans le bassin du lac Tchad en général et dans la région du lac Tchad en particulier. L’avènement du Projet de relance et de développement de la région du Lac Tchad (PROLAC) en est une réponse. Depuis janvier 2021, la Banque mondiale a mis sur pied ce projet en vue d’améliorer les conditions de vie des populations de la région du Lac Tchad.
L’objectif du PROLAC est de contribuer au relèvement de la région du lac Tchad en soutenant la coordination régionale, les connaissances et le suivi, la connectivité et la mobilité rurale ainsi que les moyens de subsistance agricoles dans certaines localités du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad. Les bénéficiaires du projet sont les populations vulnérables dans les zones d’intervention des quatre pays concernés, avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.
Bon à savoir, le Forum est une co-organisation de la Commission du bassin du lac Tchad et des gouvernements des Républiques du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria via le Projet de relance et de développement de la région du lac Tchad (PROLAC) et le Programme multisectoriel de relèvement de crise (MCRP) destiné au Nord-Est du Nigeria. Ce 3ème rendez-vous international intervient après les 1ère et 2ème éditions qui se sont respectivement tenues à Abuja en 2022 et Niamey en 2023.