Pour faire avancer les négociations d’un important accord sur l’exploitation du diamant, le nouveau président du Botswana, Duma Gideon Boko, qui a mis fin à 58 ans de gouvernance du parti de l’ancien président Mokgweetsi Masisi, a rencontré ce jeudi 14 novembre les dirigeants de De Beers : Al Cook, directeur général de De Beers, et Duncan Wanblad, directeur général d’Anglo-American. Le nouveau président tout fraîchement investi, fait pression pour une résolution rapide des négociations en cours avec De Beers pour établir un nouvel accord de vente de diamant du Botswana et garantir que le pays tire de meilleures dividendes de ses richesses.
Dans un discours public, Duma Gideon Boko a souligné l’importance de parvenir à un accord mutuellement bénéfique et durable avec De Beers, le partenaire majeur du Botswana dans l’exploitation de ses immenses réserves de diamants. Il a exprimé ses inquiétudes quant au fait que les approches de négociation précédentes pourraient avoir mis à rude épreuve les relations de longue date avec la société diamantaire. « Les relations avec De Beers ont peut-être été affectées par la manière dont les négociations ont été menées », a fait remarquer Boko, soulignant l’engagement de son administration à intégrer les points de vue de De Beers afin de favoriser un accord équilibré qui tienne compte des deux parties. Boko a également noté que De Beers aurait envisagé de se retirer des négociations, qualifiant ce résultat potentiel de « risqué » pour le Botswana.
Bogolo Joy Kenewendo, ministre des Mines
C’est au moment où le Botswana s’apprête donc à revoir cet accord que le gouvernement précédent a conclu avec De Beers, que Duma Gideon Boko choisit de nommer l’économiste de 37 ans, Bogolo Joy Kenewendo au poste de ministre des Mines, la plus jeune titulaire de ce portefeuille ministériel sur le continent africain.
De Beers avait déjà accepté en 2023 d’augmenter la part du Botswana dans la coentreprise Debswana à 50 % au cours de la prochaine décennie, un changement notable dans leur partenariat. Actuellement, 75 % de la production de diamants de Debswana est attribuée à la De Beers, les 25 % restants étant gérés par l’acteur public Okavango Diamond Company. Parallèlement, la banque centrale du Botswana a récemment révélé que les ventes de diamants du pays avaient chuté de 52 % au cours des neuf premiers mois de 2024.
De Beers produit 70 % de ses diamants au Botswana et son partenariat de longue date avec le gouvernement a joué un grand rôle dans le développement du pays, au point d’en faire un contre-exemple de la « malédiction des ressources naturelles » qui toucherait les pays africains. En arrachant à De Beers une plus grande part du gâteau grâce à la détermination du président Mokgweetsi Masisi, Gaborone montrait ainsi à nouveau la voie à d’autres pays miniers du continent.