Les bénéficiaires du séminaire de vulgarisation, de sensibilisation et d’échanges sur le processus d’introduction en bourse animé à Bangui en République centrafricaine sont l’Énergie centrafricaine (Enerca), la Société de distribution d’eau en Centrafrique (Sodeca), et la Société centrafricaine des télécommunications (Socatel), trois sociétés du portefeuille de l’État de centrafricain désignées pour être introduites à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac).
Ces entreprises ont été sélectionnées par les autorités centrafricaines, apprend-on du site officiel de la Bvmac. Louis Banga Ntolo, Directeur général de la Bvmac accompagné du Directeur de développement de la Bourse, Karim Nanadoum a organisé la rencontre de vulgarisation, jeudi 14 décembre 2023 à Bangui en République centrafricaine, au siège du Groupement interprofessionnel de Centrafrique.
L’arrivée du Directeur général de la Bvmac à Bangui concourt ainsi à l’objectif d’ouvrir la voie à l’intégration de la République centrafricaine dans la démarche communautaire. Les trois entreprises retenues étaient invitées à une meilleure compréhension et connaissance de la vulgarisation de la Bourse lors du séminaire y consacré.
C’est en principe un atelier de sensibilisation ou bien de vulgarisation sur l’introduction des entreprises publiques à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale. C’est une politique qui consiste à libérer les entreprises du système classique c’est à dire les banques traditionnelles. Par le passé, pas mal d’entreprises dépendaient des banques locales, on veut donner une ouverture sur le plan international à toutes ces entreprises pour leur permettre de réaliser tous les investissements possibles,
commente le Directeur général de l’Enerca, cité dans une vidéo publiée par la Bvmac. Cette entreprise n’est pas présente dans l’arrière-pays.
Lorsque vous arrivez dans l’arrière-pays, il y a certains endroits où il n’y a même pas d’électricité, c’est sombre et c’est très dangereux pour la sécurité de la population. Si l’Enerca parvient à décrocher assez de financement je pense que ça va lui permettre de desservir toute la République centrafricaine et je pense que la population sera satisfaite,
espère le Directeur général de l’Enerca. Pour sa part, le Directeur général de la Socatel, Sathurnin Sem, compte capitaliser les enseignements reçus.
De ce séminaire-là, les principaux acteurs c’est à dire l’État, le ministère de tutelle, le ministre contrôleur, le ministre de tutelle technique, le conseil d’administration, la direction générale nous allons nous atteler à pouvoir identifier effectivement quelles sont les opportunités, quels sont les atouts que nous devons pouvoir mobiliser et mettre en avant pour attirer les investisseurs. C’est un travail qui sera long et difficile mais au bout de la chaîne les résultats seront tangibles,
affirme-t-il.
Sodeca évalue le séminaire
À la sortie du séminaire, le Directeur général de Sodeca dont la société n’assure que 32% de l’approvisionnement en eau de la population s’est confié :
Le bénéfice sur l’aspect technique, c’est de montrer sur le plan sous-régional et international ce que nous sommes capables de faire, notre technicité, notre savoir-faire. Sur le plan financier, faire un appel de fonds qui va nous permettre des investissements conséquents pour se mettre au niveau des autres structures de la sous-région,
se projette Éric Negalof. En ce qui concerne la distribution d’eau depuis la zone de captage jusqu’à la distribution à la population, on caresse l’espoir d’infrastructures qui vont nettement s’améliorer parce que les capitaux ne viendront pas seulement de la République centrafricaine, mais aussi de l’extérieur.
Ce qui va faire ce qu’on appelle une obligation de résultat vis-à-vis non seulement de la sous-région mais aussi sur le plan international,
pense le Directeur général de Sodeca. L’introduction en bourse d’une entreprise est un moyen pour remobiliser le personnel autour d’un objectif commun qu’est la réussite de celle-ci et l’évolution constante du cours de l’entité introduite.
Place boursière régionale
Rappelons qu’une entreprise qui procède à une introduction en bourse souhaite se développer. Les avantages d’une telle opération sont donc diverses et variées car elles permettent : de réaliser de nouveaux investissements, réduire son endettement, faire entrer de nouveaux investisseurs dans le capital, renforcer la crédibilité de l’entreprise et assurer l’expansion de l’entreprise sur le plan local et notamment international.
Basée à Douala au Cameroun, la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale est une place boursière régionale qui dessert les marchés du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad. Elle est instituée par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) en juin 2003 et la première cotation a eu lieu en 2008. En 2019, elle fusionne avec le Douala Stock Exchange pour former un seul marché boursier dans la zone Cemac, le Cameroun ayant jusque-là son propre marché.