À Yaoundé, capitale politique du Cameroun, tous les restaurants du centre-ville et mêmes des environs ont été parés aux décorations des fêtes de fin d’année. Plus encore, des réductions de 10% ont été offertes dans la plupart des restaurants sur chaque plat commandé.
Nous avons décidé de faire cette réduction pour avoir un maximum de clients. D’ailleurs nous avons déjà enregistré plusieurs commandes et nous espérons en recevoir d’avantage. Les prix chez nous oscillent entre 4.19 Dollar et 11,75 Dollar,
explique Lucile Blondèle, PDG du restaurant O’Bio Taste, restaurant qui promeut la cuisine africaine. Comme elle, d’autres restaurateurs sont sollicités pour livrer des repas à domicile. Chaque année sur le continent, la période de fête est surtout un moment d’hospitalité, d’altruisme et de convivialité. Le réveillon et la St Sylvestre sont l’occasion de se retrouver ensemble pour partager un repas copieux. Des chèvres, vaches, cochons, canards et lapins sont abattus et consommés en grandes quantités chaque année au mois de décembre et au début janvier.
Les principaux repas prisés dans quelques pays africains
Selon notre confrère de Jeune Afrique, les Camerounais raffolent du Ngond’a Mukon, connu aussi sous les noms de Nnam Ngond à Yaoundé, ou Nkono à Edéa, notamment. Bien que ce met soit souvent appelé « gâteau à la pistache », le Ngond’a Mukon est composé de graines de courge séchées provenant du melon-pistache, cultivé non loin de la région Douala. Contenant aussi de la viande de bœuf, cette spécialité camerounaise se mange salée. Les Kényans quant à eux, préparent souvent une spécialité fort appréciée dans le pays : le Nyama Choma. Un met typique du pays, préparé généralement avec des pièces de viandes rôties au barbecue – soit de la chèvre ou du cabri, soit du bœuf qu’on fait mariner dans un mélange d’ail, citron, oignon et gingembre.
On agrémente le Nyama Choma de légumes et de fruits frais pour accompagner les morceaux de viandes. Les fêtes en Éthiopie riment généralement avec Doro wat. Signifiant littéralement « poulet en sauce » en amharique, le Doro Wat est également un ragoût. Ce dernier est célèbre pour le parfum que dégagent ses arômes singuliers. À base de poulet fermier, d’abats de volailles, et d’œuf durs, le Doro Wat est un plat résolument riche en protéines qui se consomme uniquement lors d’occasions exceptionnelles en Éthiopie. Au Burkina, c’est le Zoom Koom qui est à l’honneur pendant les fêtes. Boisson rafraîchissante, son nom signifie « eau farineuse » en mooré. Il provient de la farine de millet qui le compose, une céréale très prisée en Afrique de l’Ouest et centrale. Breuvage connu pour sa combinaison surprenante d’ingrédients, il enchante les papilles avec ses notes sucrées et fruitées. Généralement, les Burkinabè aiment mélanger ananas et gingembre pour le composer.
Chez les Congolais, une grande variété de mets est à l’honneur pour le réveillon de Noël. L’un des plats les plus populaires pour cette occasion reste le Liboke ya mbisi. Autrement dit, une délicieuse papillote de poisson aux légumes que l’on fait cuire au four ou directement sur un grill. À base de poisson chat qu’on pêche sur les rives du fleuve Congo, c’est un plat simple et accessible pour tous les ménages du pays. Au menu pour les fêtes, on retrouve souvent sur les tables ivoiriennes le poulet kedjenou : poulet en sauce souvent pimenté. Le poulet est découpé en morceaux. Le plat est souvent accompagné de riz ou d’attiéke. De l’alloco : banane plantain et poisson braisé. Riz au gras rouge: préparé avec de la viande de bœuf ou de mouton. Poisson braisé (tilapia ou dorade) à l’attieke. Foufou accompagné d’une soupe de poisson de crustacés ou de viande de bœuf.
Analyse du marché de la restauration en Afrique
Le marché africain de la restauration devrait enregistrer un TCAC de 7,99% au cours de la prochaine période de prévision selon les données de Mordor Intelligence. L’expansion du marché des services alimentaires dans la région est alimentée par l’augmentation du revenu disponible, l’augmentation des arrivées de visiteurs et d’expatriés, l’amélioration des modes de vie urbains et la modification des préférences des consommateurs. En outre, les tendances croissantes du marché, telles que les Food trucks, l’inclination vers les repas décontractés, la localisation des cuisines et les stands de nourriture, combinées à la disponibilité de nombreuses cuisines internationales, offrent aux clients de nouvelles expériences, augmentant ainsi leurs dépenses en repas hors de chez eux.
Cependant, la pandémie de COVID-19 a entraîné une détresse économique généralisée dans toute la région. La pandémie a profondément affecté les systèmes alimentaires, y compris la sécurité alimentaire et la nutrition, la production alimentaire et animale, la sécurité alimentaire, les chaînes d’approvisionnement alimentaire et le commerce alimentaire régional. Selon le département Statistiques de l’Afrique du Sud, au cours des trois mois qui se sont terminés en février 2021 par rapport aux trois mois qui se sont terminés en février 2020, le revenu total a chuté de 30%. Les restaurants et cafés (-38,8 % et contribuant -21,4 points de pourcentage) et les services de traiteur (-46,5 % et contribuant -5,9 points de pourcentage) ont été les principales causes de cette baisse. Cependant, le marché se redresse lentement au cours de l’année en cours.
On constate que la restauration africaine souffre d’une image quelque peu négative avec sa cuisine parfois trop riche et épicée. Aujourd’hui, on peut utiliser un design africain qui allie tradition et modernité de la manière la plus raffinée possible. L’Afrique se réveille sur le marché culinaire et de nombreux Fast-food et autres restaurants voient le jour dans les villes africaines et même hors du continent.