L’année 2024 se présente donc sous de meilleurs auspices, notamment pour ce qui est de la croissance économique pour le Burkina-Faso, le Mali et le Niger. C’est notamment ce que prévoit le Fonds Monétaire International (FMI), dans son rapport sur les « Perspectives économiques mondiales », publié en janvier 2024. Ces pays de l’Afrique de l’Ouest, rappelle l’institution de Bretton Woods, ont achevé une année 2023 avec une solide croissance, dans la moyenne supérieure à celle affichée par l’Afrique subsaharienne (2,9% en 2023,) selon les dernières estimations du FMI publiées en début d’année.
Pour le cas spécifique du Niger, le FMI, dans son rapport, table sur un rebond remarquable de la croissance, qui, après avoir dégringolé à 2,3% en 2023 (après 11% en 2022), devrait s’établir à 12,8% cette année, avant de revenir à 7,4% l’année suivante. Une embellie attendue qui vient conforter la résilience d’une économie qui fait face aux sévères sanctions de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), suite au coup de force de juillet dernier.
Une embellie due à la production pétrolière
Cet optimisme, indique le FMI, tient en bonne partie à la mise en service depuis le 2 novembre 2023 du pipeline reliant les sites de production pétrolière dans le Sud-Est du pays au port de Sèmè, au Bénin voisin. Une infrastructure qui va enfin permettre à Niamey d’exporter son pétrole sur le marché international avec la bienveillance du Bénin qui n’entend pas appliquer les sanctions qui représentent également un boulet pour son économie.
Sur une production de 110 000 barils de pétrole par jour, 90 000 barils devraient être exportés, avaient souligné les autorités, et les revenus tirés du pipeline devraient à eux seuls représenter environ 50% des recettes fiscales, selon les sources locales. Une manne financière à même de compenser largement le gap dans les finances publiques induit par la suspension des appuis financiers octroyés par des partenaires occidentaux, et qui permettra de doper l’économie nationale, précise-t-on.
Le Burkina-Faso et le Mali, résilients malgré la crise sécuritaire
Ces pays sont donc dans une bonne dynamique de croissance.Le Burkina et le Mali se montrent également plus que résilients en dépit de la crise sécuritaire qui sévit dans la région, note le FMI. D’une estimation de 4,3% en 2023, la croissance du PIB au Burkina-Faso devrait se consolider à 4,8% en 2024 et se hisser à 5,1% en 2025, selon le FMI.
Au niveau du Mali, la croissance estimée à 4%, l’année dernière, devrait se maintenir cette année avant de progresser à 5% en 2025.Ces trois Etats qui ont formé une coalition politique sous le nom de Alliance des Etats pour le Sahel (AES) ont annoncé, le 28 janvier, leur retrait de la Cedeao. Une sortie qui ne sera effective qu’un an après que l’organisation régionale ait été formellement saisie.