Depuis le 15 juillet 2024, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a lancé à travers l’Agence gabonaise de développement et de promotion du tourisme et de l’hôtellerie (Agatour) une caravane touristique. Celle-ci a pour objectif d’immerger les Gabonais dans le potentiel touristique du pays : les provinces de l’Estuaire, Moyen-Ogooué, Ngounié, Nyanga et Ogooué-Maritime. La caravane sera clôturée le 30 août.
En tête de file de cette caravane, le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema qui s’est rendu ce week-end à Ngouoni. Avec sa famille et plusieurs autres touristes, il a visité les chutes de la Lekabi, véritables joyaux cachés au cœur du Gabon profond. En se mêlant à la foule et en communiant avec ses concitoyens, Brice Clotaire Oligui Nguema a non seulement renforcé les liens avec les siens, mais a également donné un signal fort pour le développement du tourisme.
La chute de la Lekabi est une très belle chute avec une histoire vraiment importante, spirituelle, traditionnelle et culturelle. La présence du chef de l’État et de sa famille donne une caution précieuse à cette caravane touristique,
a affirmé Liliane Ngari, Secrétaire général du ministère du Tourisme.
Diversifier les sources de revenus
Depuis l’arrivée au pouvoir de Brice Oligui Nguema en 2023, le Gabon cherche à redéfinir ses priorités économiques et à diversifier ses sources de revenus. Le Gabon a prévu de consacrer 36, 03 millions USD (21,6 milliards FCFA) d’ici 2026 au développement de son secteur touristique, selon le Plan national de développement pour la transition (PNDT). Ce budget vise à faire du tourisme un vecteur de lutte contre la pauvreté et de développement économique des régions rurales du pays. Priorité sera faite au tourisme durable, avec pour objectif de développer une offre touristique nationale concrète et d’attirer plus de 600 000 arrivées chaque année d’ici 2029.
Positionner le tourisme comme un outil de lutte contre la pauvreté, de développement économique pour les zones rurales ainsi qu’un instrument favorisant la conservation et la valorisation du patrimoine naturel du pays,
est ainsi l’une des ambitions du PNDT.
Une attention particulière est portée au tourisme durable, en accord avec le patrimoine naturel exceptionnel du pays, qui abrite 80% de forêt tropicale humide et une biodiversité remarquable.
Huit projets devraient ainsi être financés, informe Le Nouveau Gabon, notamment le développement des infrastructures et la mise aux normes des équipements touristiques, la valorisation du tourisme religieux, la valorisation de l’île Almamy Samory Touré, la construction de l’hôtel Cap Océan, la création d’un parc animalier, ainsi que la mise en place d’un projet d’identification des zones d’intérêt touristique (ZIT).
Une pléthore de mesures incitatives
Pour faciliter cette transition, le gouvernement envisage plusieurs mesures incitatives, notamment l’élaboration d’un Code du tourisme, l’assouplissement des régimes fiscaux pour les investisseurs, et même l’exemption de visa pour certains marchés cibles. La création d’un fonds de financement touristique est également prévue pour soutenir les initiatives dans ce secteur.
Malgré un énorme potentiel, le Gabon ne profite pas encore pleinement des retombées financières de l’industrie touristique mondiale. Le développement de ce secteur y reste embryonnaire, et son apport pour l’économie nationale est encore marginal, représentant 4% environ du PIB. En novembre 2023, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Pascal Ngowet Siffon a présenté une feuille de route sectorielle qui priorise la valorisation des richesses naturelles du Gabon et l’actualité gouvernementale en ce domaine est plutôt dense.
En fait, une mission d’identification du potentiel touristique du pays et une caravane test en décembre 2023 ont jeté les bases de l’organisation en cours du secteur, misant sur l’exploration et la mise en valeur de l’important patrimoine touristique gabonais, qu’il soit naturel, culturel ou historique, tout en sensibilisant la population à l’enjeu sectoriel. Par ailleurs, une caravane touristique est en cours depuis juillet 2024, en prélude à la mise en place de zones dites d’intérêt touristique (ZIT), créées par la Loi N° 034/2020 du 22/03/2021 portant réglementation du secteur du tourisme en République gabonaise.
L’Agatour, a la charge de l’opérationnalisation de ces ZIT. La création de circuits touristiques par bateau de croisière est également en réflexion, afin de valoriser le potentiel des côtes gabonaises. Un partenariat pourrait être mis en place avec la compagnie chypriote Swan Hellenic Cruise Ships qui propose déjà une escale gabonaise dans ses offres de croisière, d’après le média gabonais les Echos de l’Eco.
Des concessions aux investisseurs dans les parcs nationaux
La création de circuits touristiques par bateau de croisière est également en réflexion, afin de valoriser le potentiel des côtes gabonaises. Un partenariat pourrait être mis en place en ce sens avec la compagnie chypriote Swan Hellenic Cruise Ships qui propose déjà une escale gabonaise dans ses offres de croisière, d’après le média gabonais les Echos de l’Eco.
Luxury Green Resort (LGR), filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) pour la promotion de la destination Gabon, a été créé en 2012 avec l’objectif de développer le tourisme dans les parcs nationaux. LGR veut faire du Gabon une des destinations privilégiées sur le segment de l’écotourisme en forêt pluviale. Œuvrant comme un fonds d’investissement sectoriel, LGR détient déjà deux structures hôtelières en dehors de Libreville (Pongara Lodge et Loango Lodge, situés respectivement dans le parc national de Pongara et dans la réserve de Wonga Wongué), ainsi que l’Hôtel de la Sablière dans la capitale.
Avec un positionnement haut de gamme, LGR ambitionne de s’implanter dans d’autres parcs nationaux au Gabon, dont celui de La Lopé qui est d’ailleurs, avec celui de l’Ivindo, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Les infrastructures hôtelières détenues ou créées par LGR peuvent faire l’objet de concessions à des investisseurs gabonais ou étrangers qui seraient intéressés par l’exploitation et le développement des sites. Dans le même ordre d’idées, l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN) délivre directement des concessions dans les parcs nationaux aux investisseurs qui auraient la volonté de développer le potentiel touristique des sites au sein des parcs.
Le dynamisme des initiatives privées
Les initiatives, qu’elles proviennent des sociétés d’État, de particuliers, d’ONG, d’entreprises locales, d’investisseurs étrangers ou issues des politiques RSE des sociétés du secteur extractif, engendrent un dynamisme sectoriel de plus en plus prégnant, que ce soit au sein des parcs nationaux ou en dehors.
En mars dernier, Gabon Oil Company a manifesté son intérêt pour le développement du tourisme sur le site de Wonga Wongué, ancienne réserve présidentielle ouverte au public depuis janvier 2024, à proximité de l’un de ses champs en exploitation.
A l’issue du premier Conseil des ministres suivant le Coup d’Etat au Gabon, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Pascal Ogowe Siffon, et ses équipes ont défini quatre objectifs-clés pour la stratégie touristique. Il s’agit de donner envie aux Gabonais de découvrir leur pays, entraîner les Gabonais à pratiquer le tourisme, donner envie aux étrangers de découvrir le Gabon, entraîner les touristes étrangers à pratiquer le tourisme au Gabon.
Un potentiel touristique concurrentiel
D’après le plan d’actions de développement du tourisme au Gabon horizon 2025, le pays comprend la deuxième plus grande concentration de baleines et de dauphins en migration ; On y retrouve la seule plage du continent africain où l’on peut observer à la fois des gorilles, des buffles et des éléphants. De même, on retrouve une variété d’animaux tels que les hippopotames, les mandrills, les léopards et les crocodiles à l’état sauvage.
Le Gabon est aussi riche d’histoire. D’ailleurs, c’est là où les plus vieux fossiles pluricellulaires datant de 2,1 milliards d’années ont été retrouvés. Également des traces importantes d’activités vieilles de 400 000 ans. L’inventaire des atouts touristiques au Gabon met en évidence son potentiel concurrentiel dans ce secteur, mais la part du pays dans le tourisme mondial est, à ce jour, insignifiante, car il n’accueille aujourd’hui que 100.000 touristes par an. Les autorités en charge du secteur, se donnent jusqu’à 2030 pour générer près de 200 000 emplois, précisent nos confrères de Africa 24.