63,09 millions de dollars US (38 milliards de FCFA). C’est le montant du prêt accordé par la Bidc de la Cedeao et Coris Bank International Côte d’Ivoire à Atlantic Cocoa Corporation Côte d’Ivoire. Les fonds accordés au cours de la 89e session ordinaire du Conseil d’administration de la banque d’investissement le 1er octobre 2024 ont pour objectif de financer la construction et l’exploitation d’une usine de transformation de cacao à San Pedro. Une initiative en droite ligne avec les efforts de la Bidc, de soutenir le développement industriel en Côte d’Ivoire afin de stimuler la croissance économique.
D’après les informations relayées par l’Agence Ecofin, la convention de prêt syndiqué consiste à investir dans les pôles de croissance des États membres de la Cedeao. Cette démarche s’inscrit dans la vision stratégique de l’institution financière. Selon la même source, le financement permettra de générer plus de 74 nouveaux emplois permanents et 96 emplois journaliers, générant au passage plus de 171,87 millions de dollars US (158 millions d’euros) de valeur ajoutée nationale. Ce qui contribuera à l’amélioration de la balance commerciale. À ce jour, les investissements de la Bidc dans des projets des secteurs privé et public en Côte d’Ivoire s’élèvent à environ 710 millions USD. Un montant synonyme d’engagement dans la promotion du développement économique dans l’ensemble de la sous-région.
La transformation locale au cœur du développement de la Côte d’Ivoire
Le financement alloué à la transformation locale du cacao ivoirien vient soutenir les efforts consentis par le gouvernement depuis quelques années. Selon le ministère de l’Agriculture du Développement rural et des Productions vivrières, « la Côte d’Ivoire compte 12 entreprises pour 14 usines qui transforment le cacao en masse de cacao, beurre de cacao et en d’autres dérivés semi-finis de première transformation ». A en croire les données fournies par cette institution ministérielle en juin 2024, la capacité de broyage du pays est estimée à 972 000 tonnes avec un taux de transformation effectif de 35%. Lors de la visite du président angolais, João Manuel Gonçalves Lourenço à l’usine de chocolaterie du groupe Cemoi dans la zone industrielle de Yopougon, le 28 juin 2024, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani annonçait que le pays compte porter cette capacité de broyage à 1 176 040 tonnes.
Cette politique de transformation locale épouse la « Vision 2030 » du pays, consacrée au projet « Une Côte d’Ivoire solidaire ». Une vision que le pays compte mettre en œuvre en créant des chaînes des valeurs qui permettront le développement, apprend-on. Selon le gouvernement ivoirien, ces chaînes de valeurs reposent sur la transformation locale des matières premières. Il s’agit entre autres du cacao, du café, de l’anacarde, de l’hévéa, etc. et de certains produits vivriers tels que les fruits et légumes.
La transformation locale des matières premières et de certains fruits et légumes favorise la création de nouvelles sociétés, mais également permet à l’Etat de gagner de l’argent au travers des impôts que paient ces usines. Cette transformation structurelle de l’économie vise à accroître le taux d’investissement global de 22% à 40% d’ici à 2030,
peut-on lire sur le site officiel du gouvernement de Côte d’Ivoire. Les fonds de la Bidc comme tous les autres investissements dans l’industrie de la transformation dans le pays d’Alassane Ouattara ont la prétention de contribuer de façon significative à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne, longtemps desservie par des exportations de matières premières brutes.