Le Terminal flottant de stockage et de déchargement du Pipeline Tchad-Cameroun est un tanker converti en barge de 2,4 millions de barils de capacité de stockage et ancré en permanence à 12 km au large de Kribi, à l’aide d’un système d’amarrage à point unique. Cette barge dénommée Komé-Kribi 1, comporte des ballasts séparés ; ce qui prévient tout mélange entre l’eau et le pétrole brut stocké. Elle est équipée d’un système de comptage automatique doté d’une boucle d’étalonnage pour assurer l’exactitude des quantités de brut déchargé dans les tankers enleveurs.
Cette infrastructure joue un rôle clé pour le Tchad, dont les revenus d’exportation reposent à 90 % sur le pétrole, représentant une contribution significative à son produit intérieur brut (PIB). Pour le Cameroun, le terminal représente également une source importante de recettes fiscales et de redevances liées au passage du pétrole tchadien. Récemment, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, ministre Tchadienne du Pétrole, des Mines et de la Géologie, a conduit une visite au terminal, accompagnée des dirigeants de la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), dont Jean Paul Simo Njonou et Haoua Daoussa Deby.
Ce déplacement visait à évaluer l’état de l’infrastructure et à suivre l’avancement d’un projet de remplacement des bras d’ancrage, des équipements essentiels qui stabilisent les navires-tankers pendant le chargement du pétrole. La modernisation de ces bras, qui datent de la mise en service du terminal en 2003, est une opération stratégique pour garantir la continuité des opérations de chargement, améliorer la sécurité et répondre aux standards actuels. Ce projet, dont le coût est estimé à plusieurs millions de dollars vise non seulement à renforcer la fiabilité des installations mais aussi à sécuriser les exportations tchadiennes, limitant ainsi les risques de pertes économiques liées à d’éventuelles interruptions d’opérations.
La modernisation du terminal de Komé-Kribi
Le terminal de Komé-Kribi contribue activement aux économies camerounaise et tchadienne. En plus des redevances perçues par le Cameroun pour l’usage de l’infrastructure, les activités logistiques et de maintenance génèrent des emplois directs et indirects, stimulent les investissements locaux et encouragent la croissance d’entreprises spécialisées dans les services pétroliers et la logistique maritime.
Depuis sa mise en service, le terminal a permis l’exportation de plusieurs centaines de millions de barils de pétrole, plaçant le Tchad dans le cercle des producteurs africains visibles sur les marchés internationaux et consolidant la position du Cameroun comme plaque tournante énergétique de la sous-région. Ce rôle de carrefour énergétique renforce également la stabilité du partenariat Cameroun-Tchad, ancrant une interdépendance bénéfique pour les deux économies.
La modernisation du terminal de Komé-Kribi, au-delà de sa dimension technique, reflète une stratégie visant à pérenniser les revenus tirés de l’exportation du pétrole tchadien. En effet, en prolongeant la durée de vie de cette infrastructure par des investissements réguliers, le Tchad et le Cameroun assurent la durabilité de cette source de revenus commune. À terme, cette stratégie permettra de maintenir un niveau de compétitivité élevé pour le pétrole tchadien en réduisant les coûts liés aux interruptions potentielles des opérations d’exportation. Dans un contexte de volatilité des prix du pétrole, cette fiabilité est cruciale pour maximiser les recettes et attirer davantage d’investissements dans le secteur pétrolier du Tchad et de ses infrastructures de transit au Cameroun.
Un partenariat renforcé pour l’avenir
Le terminal de Komé-Kribi se positionne comme un acteur incontournable dans le paysage économique régional. La modernisation continue et l’entretien rigoureux de cette infrastructure sont cruciaux pour assurer sa durabilité. La visite de Naïmbaye au terminal témoigne de l’importance que les autorités tchadiennes accordent à la durabilité de cette infrastructure.
Cette coopération avec le Cameroun autour du terminal de Komé-Kribi illustre un modèle de partenariat interétatique en Afrique, où les bénéfices économiques se prolongent bien au-delà des frontières. La pérennité de cette infrastructure constitue donc un enjeu stratégique pour l’Afrique centrale, où le pétrole reste un vecteur de développement économique et de stabilité pour les États producteurs et leurs partenaires de transit.