Le ministère rwandais de l’Infrastructure (MININFRA) a récemment dévoilé un plan stratégique visant à stimuler l’investissement privé dans les stations de recharge pour véhicules électriques (EV). À l’heure où la transition vers une mobilité durable devient une priorité mondiale, Kigali entend faire du Rwanda, un acteur régional du transport vert.
Jean Bosco Mugiraneza, Directeur général de l’Energie au MININFRA, a précisé que le gouvernement mise sur un partenariat public-privé pour créer un maillage dense de bornes de recharge. L’objectif étant de garantir qu’aucun véhicule électrique ne doive parcourir plus de 50 kilomètres sans trouver une station.
Des incitations fortes pour attirer les investisseurs
Pour séduire les investisseurs, le Rwanda propose un ensemble de mesures incitatives avec la mise à disposition de terrains gratuits, des exonérations fiscales sur les équipements d’installation, les tarifs d’électricité subventionnés pour les exploitants de bornes. Ces avantages fiscaux et logistiques devraient permettre de lever les principaux obstacles à l’investissement, tout en réduisant le coût de l’électricité pour les futurs usagers.
224 sites potentiels identifiés à l’échelle nationale
Une récente analyse géospatiale a permis d’identifier 224 emplacements stratégiques pour l’implantation de stations de recharge. Le gouvernement cible en priorité les zones urbaines à forte densité de trafic, et les bâtiments commerciaux déjà existants, afin d’optimiser les coûts et d’assurer un déploiement rapide.
Malgré la présence de plusieurs distributeurs de véhicules électriques au Rwanda, leur adoption reste encore limitée. Selon ces derniers, la lente mise en place des infrastructures de recharge freine la demande et refroidit les consommateurs potentiels. Le manque de stations constitue un risque réel d’«anxiété d’autonomie». La stratégie du gouvernement vise donc à inverser cette tendance : renforcer l’infrastructure pour rassurer les usagers et créer un cercle vertueux d’adoption. L’Office rwandais pour le développement de l’énergie (REG) s’est dit prêt à soutenir la montée en puissance de la mobilité électrique. Grâce à des projets tels que la centrale hydroélectrique Nyabarongo II (43 MW) et à une gestion optimisée des capacités existantes, le pays dispose des ressources nécessaires pour faire face à la future demande.
Au-delà de l’enjeu technologique, ce projet s’inscrit dans la volonté du Rwanda de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 38 %, d’ici 2030. En favorisant la mobilité électrique, le pays renforce sa politique climatique et son leadership en matière d’environnement sur le continent africain.
