Comment décririez-vous la Plateforme interopérable de système de paiement instantané (PI-SPI) ?
Je vois la PI-SPI comme une véritable colonne vertébrale des paiements en Afrique de l’Ouest. C’est une infrastructure créée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) pour permettre des transferts instantanés, 24h/24 et 7j/7, entre comptes bancaires, mobile money et autres moyens de paiement électronique dans toute l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Elle centralise, sécurise et interconnecte tous les acteurs – banques, opérateurs télécoms et fintechs – dans un seul écosystème fluide.
Cette initiative de la Bceao représente, à nos yeux, bien plus qu’une simple évolution technologique : elle est le reflet d’une ambition régionale de moderniser les échanges financiers, de renforcer l’intégration économique et d’accélérer l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest.
Concrètement, elle permettra aux clients d’effectuer des opérations instantanées interopérables, telles que des transferts de fonds et des paiements, indépendamment du type de compte utilisé et de l’institution auprès de laquelle est ouvert ce compte (banques, institutions de microfinance, émetteurs de monnaie électronique).
Comment cette plateforme pourrait-elle transformer le secteur bancaire ivoirien et celui des pays de l’espace Uemoa ?
Nous sommes d’avis qu’elle va profondément remodeler le marché : plus de rapidité, moins de coûts et plus de concurrence. En Côte d’Ivoire, cela pourrait dynamiser l’offre de services financiers et favoriser de nouvelles alliances stratégiques. Chez Kiffy Partners, nous accompagnons déjà des banques et fintechs pour anticiper ces changements, sécuriser leurs contrats et optimiser leur conformité réglementaire.
Quelle est la place des fintechs dans ce nouveau paysage ?
Je pense que les fintechs vont jouer un rôle central. Avec la PI-SPI, elles peuvent proposer des solutions innovantes parfaitement intégrées au système bancaire. Cela ouvre la voie à des modèles hybrides, où le digital complète les agences physiques. Dans ce contexte, un cadre juridique clair et bien négocié – comme nous le faisons chez Kiffy Partners – devient un atout concurrentiel.
Quel rôle joue la PI-SPI dans l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest ?
À mon sens, c’est un outil majeur pour réduire l’écart entre populations bancarisées et non-bancarisées. En permettant à tout le monde, y compris en zones rurales, d’envoyer ou de recevoir de l’argent instantanément, elle favorise la bancarisation et l’intégration dans l’économie formel. D’un autre côté, ce système permettra également aux acteurs (entreprises et commerçants notamment) d’augmenter la traçabilité de leurs opérations financières, même les plus petites.
Quels sont les défis de la plateforme pour les institutions financières ?
Nous savons que la transition ne sera pas sans obstacles : adaptation technologique, cybersécurité, gestion des fraudes, conformité réglementaire… Les banques devront investir dans la formation et repenser leur politique tarifaire. Notre rôle, chez Kiffy Partners, est justement d’anticiper ces risques et de structurer juridiquement leurs opérations.
Quelles mesures les acteurs traditionnels du transfert d’argent doivent adopter pour tirer parti de la PI-SPI ?
Je pense qu’ils doivent se réinventer : intégrer le paiement instantané dans leurs offres, diversifier leurs canaux, et collaborer davantage avec les banques et fintechs. Les accords doivent être solides juridiquement, et c’est là que notre expertise en structuration contractuelle peut faire la différence.
Peut-on comparer cette initiative à des modèles internationaux ?
Oui, et je dirais même qu’elle s’inspire des meilleures pratiques mondiales, comme le SEPA Instant Credit Transfer en Europe ou le Faster Payments System au Royaume-Uni. Mais elle innove en intégrant dès le départ le mobile money, ce qui la rend parfaitement adaptée aux besoins africains.
Quel cadre réglementaire adéquat pour accompagner cette transformation ?
Nous sommes convaincus qu’il faut un cadre harmonisé au niveau de Uemoa, qui stimule l’innovation tout en protégeant les consommateurs. Cela implique des règles claires sur l’interopérabilité, la protection des données et la lutte contre le blanchiment. Chez Kiffy Partners, notre connaissance des réglementations Ohada, Uemoa et fintech nous permet d’aider les acteurs à rester compétitifs tout en étant conformes.
En conclusion, je suis convaincu que la PI-SPI ouvre un nouveau chapitre pour les services financiers dans la zone Uemoa. Sa réussite dépendra de la capacité des acteurs à innover, à collaborer et à se conformer à un cadre réglementaire en constante évolution. Chez Kiffy Partners, nous restons engagés aux côtés des banques, fintechs et opérateurs pour transformer ces défis en leviers de croissance durable.
