Parmi les annonces de la conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac) qui s’est achevée vendredi 17 mars dernier à Yaoundé, aucune conclusion concernant le franc Cfa : les discussions vont se poursuivre au niveau des ministres des Finances de la communauté.
Nous avons demandé à nos institutions spécialisées, au niveau de la commission de la Cémac et au niveau aussi de la Beac, de poursuivre les réflexions. Et dans un délai très court, nous reviendrons. Il y a déjà eu une première réflexion sur laquelle nous avons travaillé, hier, mais des orientations ont été données de manière très claire, avec mes pairs, en direction des institutions et nous allons poursuivre dans ces délais-là, très rapidement, pour approfondir et prendre des décisions. Voilà ce que je peux vous dire,
a déclaré Faustin Archange Touadera, nouveau président de la conférence des Chefs d’Etat, lors d’une conférence de presse, samedi 18 mars.
1700 milliards de francs CFA
Une enveloppe de 1 700 milliards de Francs CFA sera mobilisée pour la réalisation des objectifs : à la Bdeac, le nouveau plan stratégique 2023-2027 inclut l’intégration régionale, le développement durable, l’amélioration des conditions de vie des populations, la diversification des économies, et la transformation de la Banque.
La conférence a aussi pris acte du rapport de la Commission qui a effectué son bilan 2017-2022 sur la gestion macroéconomique de la Cemac. S’agissant de la Béac, la conférence a invité le Gouverneur à renforcer le système financier sous-régional et la stabilité financière.
Les perspectives macroéconomiques de la Cémac pour 2022 et 2023 sont favorables, par une résorption des déséquilibres macroéconomiques qui devrait se poursuivre à la faveur de la bonne tenue des cours du pétrole brut, avec à la clef le solde budgétaire, base engagements, dons compris, qui « redeviendrait excédentaire en 2022, après avoir été déficitaire pendant une décennie », a souligné le président sortant de la Commission, Daniel Ona Ondo.
Volatilité des cours du pétrole
Les défis nouveaux, synonymes d’opportunités pour les investisseurs africains se renforcent, au rang desquels la crise engendrée par la pandémie de Covid-19, les répercussions négatives du conflit entre l’Ukraine et la Russie, avec la volatilité des cours du pétrole, le renchérissement des prix des produits importés, l’insécurité alimentaire et le durcissement des conditions financières mondiales.
Face à tout cela, a souligné Daniel Ona Ondo, la synergie d’actions des Etats membres et des institutions communautaires a contribué à la reprise économique avec une croissance redevenue positive en 2021 après la récession de 2020, et une bonne tenue des recettes pétrolières en dépit de la contreperformance de l’activité pétrolière dans tous les pays membres producteurs.
Paul Biya, le Président en exercice sortant la conférence des Chefs d’États traçait déjà, le 16 mars 2023, dans son discours de la 14e édition de la Journée de la Cemac la voie à suivre :
Les leçons tirées des nombreuses contraintes économiques et financières qui s’imposent à notre sous-région ces dernières années, nous invitent à relever le défi de la transformation structurelle de nos économies. Cette démarche urgente et importante pourra nous permettre de réduire substantiellement le déficit de notre balance commerciale et notre exposition aux chocs extérieurs. La politique d’import-substitution est une bonne option pour l’atteinte de ces objectifs.