Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) approuve un accord de 40 mois pour la Côte d’Ivoire d’environ 3,5 milliards de dollars, soit 2132 milliards de Fcfa, afin de soutenir la migration du pays vers le statut de pays à revenu intermédiaire dans la tranche dite supérieure, annonce un communiqué de presse du FMI publié mercredi 24 mai. Cette décision préparée au début du mois d’avril 2023 par une mission du Fonds et soumise à l’approbation du conseil d’administration se traduit immédiatement par un décaissement de l’ordre de 495,4 millions de dollars américains, soit 302,3 milliards Fcfa que les autorités ivoiriennes entendent utiliser pour l’appui budgétaire.
Le programme de réforme annexé à cet accord par le FMI recommande au gouvernement ivoirien la mobilisation des recettes intérieures jugée essentielle pour préserver la viabilité de la dette et des finances publiques (notamment le rétablissement du mécanisme de fixation des prix du pétrole début 2023).
Ce programme de réforme comprend aussi l’amélioration de l’efficacité des dépenses (notamment la réduction des dépenses et exonérations fiscales inefficientes, en particulier en ce qui concerne la TVA) afin de générer une marge de manœuvre budgétaire pour financer les investissements et les dépenses en matière de santé et d’éducation, le tout en vue d’une transformation économique plus profonde de la Côte d’Ivoire.
Des réformes structurelles sont attendues aussi par le FMI pour permettre d’améliorer le climat des affaires, les investissements du secteur privé et l’inclusion financière à l’effet de rechercher une croissance inclusive, renforcer la bonne gouvernance et les investissements dans le capital humain, « en particulier chez les jeunes et les femmes », précise le communiqué de presse.
Le Directeur général adjoint du FMI et président par intérim, à l’issue de la discussion du conseil d’administration a relevé quelques défis liés à cet accord
La mise en œuvre résolue des réformes structurelles dans le cadre du Plan national de développement (Ndlr PND 2021-2025) favorisera une croissance portée par le secteur privé, notamment en renforçant la bonne gouvernance, en élargissant l’inclusion financière et en améliorant le climat des affaires,
a exhorté Kenji Okamura. Ce programme est en effet présenté comme conforme au PND 2021-25 des autorités ivoiriennes et vise entre autres à maintenir la stabilité macroéconomique aidant par-dessus tout la Côte d’Ivoire à augmenter sa contribution aux réserves internationales de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).
Comme la plupart des Etats africains, il est admis que la Côte d’Ivoire est confrontée à des déséquilibres macroéconomiques croissants, à savoir la pandémie du Covid-19, les retombées négatives de la guerre russo-ukrainienne et le resserrement monétaire mondial.