L’assemblée générale constitutive de la Kikot Hydro Power Company (KHPC) s’est tenue lundi 25 septembre 2023 à Yaoundé, dans la capitale camerounaise.
L’Assemblée générale constitutive a été suivie par la tenue du tout premier conseil d’administration de la nouvelle entité, qui aura la charge de conduire, pendant cinq ans, les travaux de construction d’un second barrage situé à en amont du fleuve Sanaga, dans la localité de Kikot.
Au moment où nous bouclions, dans l’après-midi de lundi, nous n’en savions pas plus sur les principales résolutions de ces deux événements. Il y a cependant lieu de mentionner que la signature de l’acte de naissance de la KHPC constitue une avancée majeure dans un long processus qui avait débuté le 25 juin 2021 par la signature d’un accord de développement entre Electricité de France (EDF) et le gouvernement camerounais. L’accord portait sur la construction du barrage de Kirkot sur le fleuve Sanaga.
Le site du projet est situé à 60 km au Nord-Ouest de Yaoundé en amont de la Sanaga et du tout premier barrage, construit il y a près de 70 ans (de 1949 à 1953), et un peu plus de 40 ans après la mise en service du second barrage – celui de Song-Loulou – (1976-1981), sur le même fleuve.
Kikot est une localité à la frontière entre les régions du Centre et du Littoral. Electricité de France et l’Etat camerounais, tous les deux co-développeurs du projet de Kikot, envisagent de mobiliser 1,05 milliard de dollars US soit 650 milliards de F CFA pour la réalisation de cette infrastructure dont les deux parties veulent faire « un véritable pôle de développement du Cameroun », ainsi que mentionne le site d’EDF Cameroun.
Le choix du partenaire français pour co-développer le projet de Kikot n’est pas un fait de hasard. EDF est une garantie de crédibilité de choix pour frapper aux portes de la Banque mondiale et obtenir d’éventuels financements auprès de cette institution de Bretton Woods.
La main tendue à la Banque mondiale
Il faut noter que c’est grâce à la Société financière internationale (SFI), une filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, que le Cameroun a pu réunir une partie des financements nécessaires pour la construction du barrage de Nachtigal, une autre infrastructure énergétique d’une capacité de production de 420 MW, dont la mise en service est prévue pour 2024, même si les 60 premiers Méga Watts devraient déjà être disponibles en décembre 2023, selon le chronogramme du projet.
D’un coût de 1,2 milliard d’euros et d’une capacité de 420 Mw, le barrage de Nachtigal est construit sur le même fleuve, dans la localité de Batchenga, département de la Haute-Sanaga, région du Centre. Si tout se passe sans anicroche, le closing financier du projet de Kikot pourrait être bouclé en 2024, apprend-on. Les travaux sont prévus pour démarrer en 2025 et la mise en service dès 2030 ou au plus tôt en 2029.
Le 27 septembre 2022 à Yaoundé, au sortir d’une audience qu’il avait accordée à la directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale d’EDF, Valérie Levkov, et la directrice générale d’EDF Cameroun, Marlène Biessy, le ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, avait déclaré :
Le Ministère de l’Economie a […] marqué sa disponibilité à travailler de concert avec les équipes de EDF pour intéresser le groupe de la Banque mondiale, et plus spécifiquement la Société financière internationale (SFI ou IFC en anglais), dans la perspective du closing financier du projet.
Les aspects relatifs aux impacts socio-environnementaux ont fait l’objet d’études qui sont d’ailleurs en cours, et ils ont été au cœur d’échanges entre les responsables d’EDF et les ministres de l’Economie, des Finances et leur homologue de la Promotion de la Femme et de la Famille. Cette dernière avait reçu les émissaires d’EDF le 08 novembre 2022.
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